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Acculé, le député du Rhône Hubert Julien-Laferrière quitte les écologistes

Nouveau rebondissement dans l’affaire de corruption et d’ingérence étrangère entourant le député du Rhône, Hubert Julien-Laferrière. Après de nouvelles révélations ce jeudi 15 février, l’élu a annoncé quitter le groupe écologiste à l’Assemblée nationale.

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Hubert Julien-Laferrière
Le député de la 2e circonscription du Rhône Hubert Julien-Laferrière. ©HH/Rue89Lyon.

Sa position devenait intenable. Le député de la 2ème circonscription du Rhône, Hubert Julien-Laferrière, a annoncé ce jeudi 15 février son départ du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. En cause, de nouvelles révélations de la cellule investigation de Radio France sur de supposées prises de paroles rémunérées du député dans le cadre de ses activités parlementaires. Et ce, pour défendre les intérêts de pays étrangers, Qatar en tête.

Dans un communiqué adressé par son avocate à l’AFP, le député a dénoncé « une violation du secret de l’instruction ». Il a déclaré « réfuter avec force les accusations dont il est l’objet » mais également annoncé « se retirer du groupe parlementaire des écologistes afin de préserver la sérénité du travail parlementaire de ses collègues ».

Dans un autre communiqué, les députés écologistes ont eux estimé que « les agissements décrits, s’ils sont avérés, contreviennent à l’impératif de probité, qui doit régir la vie politique ». Contacté à plusieurs reprise sur ce dossier par Rue89Lyon, Hubert Julien-Laferrière n’a jamais répondu à nos sollicitations.

Hubert Julien-Laferrière plusieurs fois cité dans l’affaire Story Killers

En clair, Hubert Julien-Laferrière est soupçonné d’avoir perçu de l’argent pour défendre des intérêts étrangers lors de diverses prises de position et réunions de la commission des affaires étrangères, dont il est membre.

Dans cette affaire tentaculaire, dite Story Killers, il est soupçonné d’avoir pris position contre les Emirats-Arabes Unis, rival régional du Qatar dans la péninsule arabique, sur les « conseils » de deux lobbyistes, Jean-Pierre Duthion et Nabil Ennesri. Mais aussi d’avoir défendu, sur commande également, des opposants béninois et kazakhstanais.

Les relations entre Nabil Ennesri et Hubert Julien-Laferrière étaient étroites. Selon les informations de la cellule information de radio France et du Monde, le député percevait une partie de la rémunération du lobbyiste, versée par une ambassade au Qatar. Soit 5000 euros mensuels, sur plus d’un an, entre 2022 et 2023.

Nabil Ennesri est actuellement en détention provisoire. De son côté, le lobbyiste Jean-Pierre Duthion a été placé sous contrôle judiciaire dans cet immense dossier de corruption et d’ingérence étrangère. Les lobbyistes mettaient en place des opérations d’influences pour le compte d’États ou de personnalités loin d’être démocratiques ou irréprochables.

Le député déjà perquisitionné dans cette affaire

Dans le cadre de cette même affaire, l’ancien présentateur de BFMTV Rachid M’Barki était passé aux aveux en janvier. L’ancien journaliste, mis en examen en décembre dernier pour soupçons d’ingérence étrangère, a reconnu avoir perçu de l’argent liquide pour diffuser des sujets politiquement orientés sur BFMTV.

Fin septembre dernier, Hubert Julien-Laferrière avait subi une double perquisition à son domicile et à sa permanence parlementaire. Il lui était reproché d’avoir fait la promotion d’un escroc camerounais, en pleine commission des affaires étrangères. Le député du Rhône avait vanté le « Limocoin » (une cryptomonnaie) comme étant un moyen d’éradiquer la pauvreté en Afrique.


#Hubert Julien-Laferrière

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