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L’ex-baron du Rhône Michel Mercier condamné pour détournement de fonds publics

Les ennuis s’accumulent pour Michel Mercier. Après avoir été condamné pour emplois fictifs, l’ancien homme fort du département a été condamné pour détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens du Modem, ce lundi 5 février.

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Michel Mercier a quitté la vie politique
©Olivier Ezratty

Il peut se pavaner fièrement sur les plateaux. Ce lundi 5 février, l’ancien leader de l’UDF et du Modem, François Bayrou, a été relaxé dans l’affaire des assistants parlementaires du Modem, faute de preuves. Ce n’est pas le cas de la plupart de ses lieutenants.

Au premier rang de ceux-ci, Michel Mercier (UDF, UDI puis Modem). L’ancien patron du Rhône, à la tête du Conseil général (aujourd’hui Conseil départemental) durant presque 30 ans, a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, 20 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité. 

Avec lui, onze cadres du Modem étaient poursuivis par les juges pour « détournements de fonds publics », « complicité » et « recel » de ce délit. Selon la justice, des assistants parlementaires ont été rémunérés sur les fonds du Parlement européen pour effectuer des tâches au profit du Modem et de l’UDF.

Trésorier du Modem lors des faits, Michel Mercier, ancien ministre de la Justice, a écopé de la peine la plus lourde. Fidèle lieutenant de François Bayrou, l’ancien sénateur trinque à la place de son ancien patron. À 76 ans, il se retrouve avec une ardoise particulièrement lourde.

Les casseroles s’accumulent pour Michel Mercier

Le père de la Métropole de Lyon (avec Gérard Collomb), avait déjà été condamné en janvier 2023 pour emplois fictifs. À l’époque, il avait été reconnu coupable d’avoir versé 50 000 euros de salaire à son épouse entre 2005 et 2009, et 37 000 euros à sa fille de 2012 à 2014, dans le cadre de ses fonctions de sénateur. Il avait alors été condamné à trois ans de prison avec sursis. Échappant, à l’époque, à la prison ferme, Michel Mercier n’avait pas fait appel de cette décision de justice. 

De nouveau condamné, passera-t-il par la case prison ferme ? À son âge, il est permis d’en douter. D’autant plus qu’il fera, cette fois-ci, potentiellement appel.

Cela dit, l’affaire salit encore un peu plus la fin de cette carrière politique d’un autre temps. Devenu maire de Thizy en 1977, à l’âge de 24 ans, Michel Mercier a régné presque sans partage sur le Rhône de 1990 à 2015. Créateur du musée des Confluences, de la Métropole, de la Communauté d’agglomération de l’Ouest rhodanien (Cor)… Il a marqué de son empreinte le Rhône. Or, celui qui, en 2017, ambitionnait de rejoindre le Conseil constitutionnel, se retrouve tout en bas de l’échelle après avoir occupé deux postes de ministre. À voir jusqu’où cette chute le mènera.


#Michel Mercier

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