C’est officiel. Les villes d’Oullins et Pierre-Bénite, au sud-ouest de Lyon, ne font plus qu’une. Dans un arrêté signé ce mardi 12 décembre, la préfecture du Rhône a acté la création de la commune nouvelle d’Oullins-Pierre-Bénite. Son siège sera situé dans l’actuel Hôtel de ville d’Oullins.
La fusion des deux villes, critiquée autant par la Métropole que par des syndicats et des habitants locaux, est dans les tuyaux depuis début 2023. Les maires (LR) d’Oullins et de Pierre-Bénite, Clotilde Pouzergue et Jérôme Moroge, l’avaient annoncé unilatéralement et sans consultation publique en février.
Leur décision a été validée par les deux conseils municipaux, le 8 novembre dernier. Mais à Oullins, tout ne s’est pas passé comme prévu. Une centaine de manifestants, opposés à la fusion, ont perturbé la séance, qui s’est finalement tenue à huis-clos pendant que la police nationale évacuait l’Hôtel de Ville.
Fusion Oullins-Pierre-Bénite : un projet controversé
Comme prévu, les conseillers municipaux élus en 2020 conserveront leurs postes jusqu’aux nouvelles élections de 2026. Ils formeront le nouveau conseil. Les deux maires sont, de droit, maires délégués, précise encore la Préfecture. Toutes les compétences sont transférées à la commune nouvelle, et les contrats en cours iront jusqu’à leur terme.
Avant la fusion, Jérôme Moroge, actuel maire de Pierre-Bénite, était pressenti pour diriger la nouvelle commune. Mais, si l’arrêté de la Préfecture vient conclure la partie administrative des choses, la création ex-nihilo d’Oullins-Pierre-Bénite risque d’avoir des conséquences politiques. Car c’est peut dire que le projet de fusion ne passe pas. Auprès d’une partie des habitants, mais aussi à l’échelle de l’agglo.
Dans un échange particulièrement houleux, la Métropole et les deux villes d’Oullins et Pierre-Bénite se sont adonnés à un échange d’amabilités, en octobre dernier. Le président de la Métropole, Bruno Bernard (EELV), reproche aux deux maires un déni de démocratie, et ces derniers accusent le président de la Métropole d’exercer sur eux « un chantage financier ». Avec en toile de fond une baisse de la dotation accordée par la Métropole à Oullins-Pierre-Bénite.
Interrogée sur les raisons de cette baisse de dotation en cas de fusion, la Métropole expliquait en novembre que la dotation de solidarité communautaire (DSC) résulte de plusieurs critères : population, écarts de revenus, potentiel financier, flux de logement sociaux. « Dans l’hypothèse où des modalités strictement identiques à celles de l’exercice 2023 seraient appliquées, la commune fusionnée aurait droit à moins de DSC », précise encore la Métropole.
Oullins-Pierre-Bénite : un avenir pas forcément rose
Parmi les reproches faits à Clotilde Pouzergue et Jérôme Moroge, il y a celui d’une manoeuvre électorale : la gauche a effectué une poussée remarquée sur l’ensemble de l’agglomération, et particulièrement à Oullins, où Clotilde Pouzergue a battu par seulement 150 voix d’avance Jean-Charles Kohlhaas (EELV), le vice-président de la Métropole en charge des transports. Un basculement politique d’Oullins en 2026 était ainsi possible.
Reste une question, plus triviale à trancher : quel sera le gentilé de la nouvelle commune ? Entre les Oullinois et les Pierre-Bénitains, comment vont s’appeler les nouveaux habitants? Les Oullino-Pierre-bénitains?
Faites vos jeux ! Entre les querelles politiques et les oppositions qui grondent, le nouveau conseil municipal oullinais-pierre-bénitois (ou quelque chose comme ça) aura sûrement des questions plus importantes à traiter.
Comme celle des recours que les opposants au projet peuvent encore émettre.
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