Stop à la Bollorisation de l’information ! C’est, en substance, le mot d’ordre des États généraux de la presse libre et indépendante, qui se tiennent à Paris, ce jeudi 30 novembre. Magie de la modernité, l’événement est à retrouver en livestream sur Youtube (technologie américaine), à partir de 17 heures.
États généraux de la presse indépendante : un enjeu local
59 propositions seront débattues. Elles ont été formulées pour améliorer le sort de la presse française, qui fait face à une concentration toujours plus importante des médias. Elles sont à découvrir dans ce livret, réalisé avec l’aide de Claire Robert, dessinatrice et graphiste.
Entre autres propositions, ces questions seront discutées :
- La refonte complète de la loi de 1986. L’objectif est par ce fait de renforcer, en les abaissant, les seuils de concentration des médias.
- Interdire à tout groupe industriel dont l’activité principale n’est pas l’information de devenir l’opérateur direct d’un média.
- Travailler afin que le délit de presse n’ait pas sa place devant les tribunaux de commerce. Il faut prévoir des immunités de poursuites civiles (notamment dénigrement commercial, secret des affaires, etc.) et empêcher les poursuites en référés visant à censurer avant toute publication des contenus journalistiques.
A l’échelle locale, la pression exercée sur la presse indépendante est particulièrement forte. Nos confrères de Médiacités viennent de remporter leur procès contre Hervé Legros, un bailleur social influent dans la région lyonnaise. Mais ils ont perdu de l’argent et de l’énergie dans ce procès-bâillon.
Rue89Lyon a également plusieurs fois été menacé de procès. Dernier coup de pression en date, à la suite de notre enquête sur les activités de la famille Aulas et de la société Holnest dans l’aéroportuaire.
Rue89Lyon plaide pour une juste répartition des annonces légales
Petite marotte portée par Rue89Lyon, une proposition concerne également une juste répartition des annonces légales. De nombreux médias possèdent une accréditation pour les diffuser, moyennant un certain montant. Pour rappel : notre média a attaqué la préfecture du Rhône en justice en mars de 2023 à ce sujet. Cette dernière choisit de ne donner ses annonces légales qu’à deux médias lyonnais, Le Progrès, et le Tout Lyon.
Ces annonces légales de la préfecture du Rhône, mais aussi d’autres collectivités et structures para publiques comme les bailleurs sociaux, peuvent être considérées comme des aides indirectes à la presse. Cela pourrait représenter une source de revenus non-négligeables pour des médias indépendants. C’est une inéquité qu’il s’agit, pour nous, de corriger.
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