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Hausse des charges : aux États-Unis, un nouveau conflit avec Grand Lyon Habitat

Bis repetita. Un rassemblement de locataires est prévu ce vendredi devant les locaux de Grand Lyon Habitat, dans le quartier des États-Unis. Ils protestent contre une augmentation importante des charges, alors que les coupures de chauffages continuent. Le bailleur social met lui, en avant, la hausse des prix de l’énergie.

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Habitants du 8e
Depuis une dizaine de jours, des locataire de grand Lyon habitant se rassemblent contre la hausse des charges.

Cela commence à ressembler à un triste marronnier. Ce vendredi 24 novembre, des locataires de Grand Lyon Habitat (GLH) sont appelés à se mobiliser devant les locaux du bailleur social, au 18 rue des Serpollières (Lyon 8e). Comme l’année dernière, et quasiment à la même date, ils manifestent contre une augmentation des charges alors que leurs chauffages et équipements restent, pour la plupart, défectueux.

« Jusqu’à hier, je n’avais pas de chauffage », peste Nacira, habitante rue Berchet, aux États-Unis. Vivant avec sa fille dans un 40 m2, cette mère de famille est fatiguée de devoir réclamer, systématiquement, des comptes au bailleur social. Pour que sa chaudière soit réparée, elle a dû se rendre trois fois rue des Serpollières. « La dernière fois, j’étais accompagnée d’une mère avec enfant et une personne âgée, avec les mêmes problèmes », grince-t-elle.

Une difficulté qui n’a pas entraîné de réductions sur les charges des locataires, au contraire. Cette année, GLH lui demande 150 euros de régularisation. L’année dernière, elle assure avoir dû payer 250 euros de régularisation. « La seule chose qu’ils proposent à chaque fois, c’est d’étalonner le paiement, s’agace-t-elle. À chaque fois, on n’a aucune explication. »

Depuis une dizaine de jours, des locataire de Grand Lyon Habitat se rassemblent contre la hausse des charges.Photo : DR

Grand Lyon Habitat : des augmentations de charges, sans amélioration

Avant la mobilisation, Rue89Lyon a pu consulter plusieurs demandes de régularisation. 144 euros, 164 euros, 168 euros… À chaque fois, ces dernières sont demandées sans explication. « L’année dernière, c’était à cause de la guerre en Ukraine. Maintenant, c’est pour quoi ? », s’étonne Thibaut, un des porte-parole du comité populaire d’entraide et de solidarité (CPES).

Selon lui, cette problématique est globale sur le secteur Viviani – États-Unis – Grand-Rouge, etc. (Lyon 8e). Pour les augmentations de charges, comme pour les problèmes de chauffage. « On râle le lundi, et le chauffage est remis dans la semaine, reprend Nacira. Puis, il s’arrête de nouveau le vendredi. » Pour elle, il y a presque une volonté de fatiguer les habitants, pour qu’ils se « découragent. »

À côté, rue Narvik, sa mère a connu des désagréments semblables. En juillet, elle s’est retrouvée sans ascenseur. Celui-ci a été remis en route le 4 octobre, selon le document que Rue89Lyon a pu consulter. Pêle-mêle, Nacira râle aussi sur les problèmes de sécurité, le fait que GLH n’installe pas de barrière pour fermer la résidence… Bref, le ras-le-bol est général. Entre son quartier et celui de Monplaisir, où elle va travailler, c’est le jour et la nuit. Elle se sent « abandonnée ».

Les locataires de Grand Lyon Habitat se mobilisent

Pour lutter contre ces désagréments du quotidien, des habitants s’organisent via le comité populaire de lutte et de solidarité. Il y a une dizaine de jours, ils se sont réunis pour réclamer leurs droits, en même temps, au bailleur social. Ils ont désormais une liste de revendications précises à demander à GLH.

Dans un texte commun, ils déclarent :

« Nous subissons les pannes incessantes de radiateur, d’ascenseur, les logements insalubres dans de nombreux cas, les aménagements qui ne sont pas aux normes, les services insuffisants de nettoyage, des invasions de rats et de punaises de lit, et ceci n’est plus possible. »

Parmi les revendications, on note : un blocage des charges alignées sur celles de l’année dernière, la rénovation des systèmes de chauffage défectueux ou encore un arrêt définitif des charges au sujet du « câble ». Selon Thibaut, cela fait deux ans que les locataires payent une cotisation pour ce « câble » en lien avec un contrat entre GLH et SFR. Sauf que, selon lui, ce contrat n’existe plus depuis deux ans. Sur cette question, le collectif devrait intenter une action en justice.

Plusieurs fois déjà, des locataires se sont rendus en nombre à l’antenne locale de Grand Lyon Habitat… quand cela était possible pour eux. Elle n’est ouverte que le matin, de 9 h à 12 h. « Nous avons des petits salaires et il n’est pas toujours possible de perdre un jour de travail », constate Thibaut. Ce vendredi matin, 9 h, ils devraient être au moins une trentaine devant les locaux du bailleur avec leurs factures et leurs quittances de loyer. Un mot d’ordre : que les charges cessent d’augmenter, mais que leur qualité de vie, elle, s’améliore.

Le prix de l’énergie à l’origine des hausses pour Grand lyon habitat

Contactés dans l’après-midi du jeudi 23 novembre, les services de Grand Lyon Habitat nous ont répondu par mail, vendredi 24 novembre, à midi. Selon eux :

« La hausse est essentiellement liée à l’évolution des tarifs de l’énergie, non compensées intégralement par le bouclier tarifaire sur le chauffage collectif. Les provisions relevées en avril 2022 (environ +25 %) n’ont pas permis de couvrir totalement ces hausses très exceptionnelles en 2022. »

Le bailleur social assure que « toutes » ses équipes sont mobilisées autour d’un dispositif « d’accompagnement des locataires » afin de rechercher « des aides existantes ». Des « plans d’apurement » pourraient être mis en place place pour les sommes qui ne peuvent pas être payées intégralement, assure GLH.

« Par ailleurs un dispositif de porte-à-porte a été mis en place pour orienter les locataires vers les structures d’accompagnement comme le PIMM’S« 

Pour rappel : cette association doit accompagner les locataires, en cas de difficulté financières. Pas certain que ces réponses calment totalement les habitants du quartier des États-Unis.


#Grand Lyon Habitat

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