Le précédent plan climat air énergie territorial (PCAET) n’était pourtant pas très vieux, adopté à l’unanimité par le conseil métropolitain en 2019. La Métropole de Lyon, dirigée par un exécutif écologiste et de gauche, souhaite déjà le changer d’ici 2025 ou 2026. La raison est mise en avant dans une délibération qui porte la révision du ce plan :
« Le point d’étape 2021 de suivi du PCAET met en visibilité une baisse insuffisante des émissions de GES de notre territoire et l’impératif d’un rythme de réduction plus soutenu d’ici 2030 pour en tenir les objectifs. »
Ce point d’étape s’appuie sur des données de l’Observatoire régional climat air énergie (ORCAE), qui évalue la situation sur le territoire jusqu’en 2018. Il faisait le constat que les émissions de gaz à effet de serre sont en baisse, de 1,2% par an. En tout, elles ont diminué de 18% entre 2000 et 2017. Un constat positif, mais insuffisant.
Ce bilan établi aussi que « pour atteindre les objectifs du PCAET à 2030 de moins 43 % d’émissions de CO2 par rapport à l’année 2000, le rythme de diminution des émissions de CO2 doit désormais s’accélérer pour atteindre moins 2,5 % par an », et même plus après 2030.
Nouveau plan climat de la Métropole de Lyon : des objectifs similaires mais des orientations différentes
Le PCAET établi en 2019 établissait deux horizons, 2030 et 2050, auxquels étaient attachés des objectifs sur la consommation d’énergie, les énergies renouvelables ou encore l’émission de gazs à effet de serre. Sur ce dernier point, la Métropole de Lyon souhaitait les baisser de 47% en 2030 par rapport à 2000, et de 79% en 2050, par rapport à 2000. Dans le texte, l’objectif de la « neutralité carbone » était aussi inscrit dès 2019.
Si le vice-président à l’énergie et au climat, Philippe Guelpa-Bonaro (EELV), reconnaît un précédent plan climat « ambitieux », il estime que la Métropole « a besoin d’accélérer ». L’exécutif écologique actuel souhaite aller un peu plus loin, avec des objectifs qui restent similaire. Il prévoit de « s’adosser sur les objectifs fixés collectivement par l’Union européenne et ses États membres de réduction de 55 % des émissions de GES par rapport à 1990 et d’ici à 2030 et d’atteinte de la neutralité carbone européenne dès que possible, d’ici 2050 ».
Pour cela, la Métropole de Lyon souhaite établir plusieurs priorités : le renforcement de l’adaptation du territoire au changement climatique, l’amélioration de la qualité de l’air et « être plus inclusifs ». Comprendre, selon les mots du vice-président : « Arrêter de faire porter les efforts sur les plus précaires, et mettre à contribution les plus responsables des gaz à effet de serre ».
Un des changements majeurs sera la modification de la façon de comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre du territoire. Les émissions liées aux importations – la production et le transport des biens et services importés dans la Métropole de Lyon – seront à présent comprises.
Lancement d’une période de diagnostic et de contribution pour le nouveau plan climat
Ce nouveau PCAET doit voir le jour en 2025. Le conseil de la Métropole, rassemblé le 25 septembre, a voté à l’unanimité pour la révision de ce PCAET. Il a lancé une période de diagnostic, qui doit s’étendre jusque début 2024, pour laisser place à des échanges avec les entreprises et les institutions pour l’élaboration du plan. Philippe Guelpa-Bonaro a aussi annoncé la création d’un panel d’habitants dans une « convention métropolitaine pour le climat » pour apporter un « regard citoyen » sur le futur PCAET.
Bien que la révision du plan climat ait été adopté à l’unanimité, cela n’a pas empêché les oppositions d’exprimer des inquiétudes sur le sujet de l’adhésion citoyenne à l’accélération des objectifs du plan. Emilie Prost, du groupe centriste Progressistes et Républicain a fait le lien avec un précédent dossier, brûlant : la Zone à faibles émissions et le recul de la date d’interdiction des Crit’Air 2 de 2026 à 2028.
« Nous craignons là encore des mois d’annonces, de discussions, de tensions et de rebondissements relatifs au calendrier sans in fine noter d’avancées significatives », a pointé la conseillère métropolitaine.
Ce à quoi le président de la Métropole, Bruno Bernard (EELV), a répondu, en conclusion des débats :
« Il reste à mobiliser les acteurs du territoire : les maires, les conseils métropolitains, les citoyens et les acteurs économiques. Il faut arriver à travailler bien avec ces acteurs, ils sont un rôle essentiel pour réussir cette politique de baisse d’émissions »
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