Railcoop est-elle en train de dérailler ? La coopérative ferroviaire a annoncé ce mardi 25 avril mettre fin à sa ligne de fret. Une décision prise lors du dernier conseil d’administration de l’entreprise, la semaine précédente, pour « concentrer ses activités sur le développement de son service Voyageurs », d’après le communiqué de presse envoyé ce mardi. L’objectif principal : la ligne Lyon – Bordeaux, initialement prévue en 2022 et déjà repoussée à l’été 2024.
Après des mois de tensions, changement partiel de direction chez Railcoop
Et Railcoop n’a pas changé que sa stratégie. D’après nos confrères de Mediacités, la directrice générale déléguée Alexandra Debaisieux doit partir en mai prochain. Il s’agit de la sœur de Nicolas Debaisieux, actuel directeur général de Railcoop qui, lui, reste en poste. Une deuxième personne doit le rejoindre pour assurer une direction à deux têtes.
D’après les informations de Mediacités, ce changement fait suite à de longs mois de tensions au sein de la coopérative ferroviaire. Ainsi, quatre employés sont partis depuis le 1er janvier et six nouvelles personnes doivent quitter l’entreprise dans les prochaines semaines.
Le fret, principale activité de la coopérative en 2022, n’a permis de dégager que 120 000 euros de chiffre d’affaires l’année dernière, comme Rue89Lyon l’avait rapporté en mars. Or, en 2021, la masse salariale – une trentaine d’employés – s’élevait à plus de 680 000 euros.
La ligne Lyon – Bordeaux de Railcoop repoussée faute de financements
Il faut dire que la coopérative ferroviaire semble avoir du mal à se maintenir sur les rails. Le 9 mars, Railcoop avait annoncé un nouveau report de son projet phare, la ligne Lyon – Bordeaux, faute de financements. Deux mois auparavant, la Ville et la Métropole de Lyon y avaient respectivement investi 20 000 et 80 000 euros. Dans un article paru en mars, Rue89Lyon était revenu en détail sur les difficultés connues par la coopérative.
Au moment de son lancement, en novembre 2019, Railcoop affirmait pouvoir transporter dès 2022 près de 690 000 voyageurs par an entre Lyon et Bordeaux, en 6h47 (durée finalement ramenée à 7h30), au prix de 38 euros. Elle avait même pour ambition d’ouvrir d’autres liaisons transversales évitant Paris, victimes du désinvestissement chronique de l’État dans le secteur ferroviaire.
Deux ans plus tard, la ligne Lyon – Bordeaux a été reportée une nouvelle fois, à l’été 2024. Si elle voit le jour à ce moment-là, ce sera avec une fréquence réduite à un aller par jour et par sens. Très loin, donc, des annonces initiales, qui prévoyaient deux allers-retours par jour entre Lyon et Bordeaux, deux entre Lyon et Limoges, et un entre Lyon et Montluçon.
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