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À Lyon, pas « d’apaisement » mais de multiples actions contre la réforme des retraites

Depuis la promulgation de la loi contre la réforme des retraites, samedi 15 avril, la colère ne faiblit pas à Lyon. Les actions et manifestations se multiplient, avec une forte réponse des autorités.

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Manifestation étudiante contre la réforme des retraites à Lyon

Avant l’horizon du 1er Mai, où l’intersyndicale appelle à se mobiliser massivement. Rue89Lyon récapitule une semaine de mobilisation.

Colère nocturne à Lyon lors de manifestations sauvages contre la réforme des retraites

Vendredi 14 avril au soir, une manifestation sauvage réunissant environ 400 à 500 personnes a eu lieu, au départ de la place Sathonay (Lyon 2e) vers 18h30. Auparavant, à 15h30, un rassemblement intersyndical s’était tenu près de la préfecture du Rhône. Ce jour-là, le Conseil constitutionnel a validé la grande majorité du texte de la réforme des retraites, notamment le report de l’âge à 64 ans. Fanfare, militants syndicaux, militants plus radicaux et de tous bords ont formé un rassemblement hétéroclite place Sathonay, où la colère et une sorte de sidération se faisaient ressentir.

Un périmètre d’interdiction de manifester empêchait les manifestations sur toute la Presqu’île, de l’Hôtel de Ville à la place Bellecour. Les manifestants ont tenté de s’approcher de ce périmètre et des quais de Saône, mais ont été repoussés vers les Pentes de la Croix-Rousse. Dès les premières minutes, les forces de l’ordre ont gazé à de nombreuses reprises le cortège. Seul un nombre restreint de manifestants ont ensuite poursuivi la manifestation.

Dès le début de la manifestation sauvage du 14 avril, les forces de l’ordre ont fait usage de nombreux gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.Photo : PL/Rue89Lyon

Lundi 17 avril, outre le concert de casseroles appelé devant l’hôtel de Ville à 20h – heure de l’allocution d’Emmanuel Macron – une autre manifestation sauvage a sillonné les rues du 1er, du 4e et du 6e arrondissement de Lyon. Cette fois, la sidération a laissé toute place à la colère. Une nouvelle fois, les méthodes d’action les plus radicales se sont exprimées : casse de mobilier urbain, incendies…etc.

Réforme des retraites : un périmètre d’interdiction de manifester très étendu à Lyon

La mairie du 1er arrondissement a notamment vu sa porte arrière fracturée. Après la mairie du 4ème, il s’agit de la deuxième mairie d’arrondissement à être prise pour cible depuis le début de ce mouvement social. Cet incident a suscité de vives condamnations de la préfecture et d’élus locaux de tous bords.

Dès le lendemain, mardi 18 avril, la préfecture du Rhône a pris une mesure d’interdiction de manifester dans les six premiers arrondissements de Lyon, de 18h à 00h. Cette interdiction, particulièrement étendue géographiquement, n’a jamais été vue à Lyon, même du temps du mouvement des Gilets jaunes qui a marqué le début de cette méthode préfectorale.

Le même périmètre d’interdiction a été renouvelé le lendemain, mercredi 19 avril.

Un rassemblement des Soulèvements de la Terre, qui était prévu devant l’hôtel de Ville – et donc dans la zone d’exclusion – a été noyé sous les gaz lacrymogènes pour être dispersé. 14 personnes ont été verbalisées, a annoncé la préfecture

Des syndicats toujours mobilisés à Lyon

Si l’intersyndicale n’appelle pas à une manifestation avant le 1er Mai à Lyon, certains militants syndicaux continuent de se mobiliser, par la grève ou par des actions. Mercredi 19 avril au soir, aucun train ne circulait depuis la gare Lyon Part-Dieu à partir de 19h30. Le poste de régulation de la gare était fermé du fait de la grève des cheminots.

Jeudi 20 avril, seul un TER sur six était en circulation en Auvergne-Rhône-Alpes selon la CGT. Un rassemblement de quelques centaines de personnes s’est tenu à 11h30 devant la tour Incity, dans le quartier de la Part-Dieu, à l’appel des plusieurs syndicats de cheminots et de l’énergie.

« La CGT appelle les travailleuses et les travailleurs, les privé.es d’emploi, la jeunesse et les retraités à poursuivre les actions sous toutes leurs formes et à implanter la grève dans chaque entreprise pour gagner le retrait de la réforme des retraites », écrit la CGT dans un communiqué.

Pas de défilé de l’intersyndicale mais une manifestation de la jeunesse

« Dans la rue, dans les facs, au travail… Personne ne va craquer : grève générale illimitée ».

C’est le slogan qu’on pouvait lire ce jeudi après-midi sur la banderole de la manifestation étudiante, à 14h, place Jean-Macé (Lyon 7e).

Au total, près de 600 personnes se sont rassemblées, selon la préfecture, pour marcher jusqu’à la place Guichard. Une action qui fait suite au blocage des campus de Lyon 2 des quais et de Bron. Les étudiants doivent se retrouver lundi pour savoir quelle forme ils veulent donner à la suite du mouvement.

Quelques étudiants avant le départ de la manifestation contre la réforme des retraites ce jeudi 20 avril à Lyon.Photo : PL/Rue89Lyon.

Un blocage au port Édouard-Herriot avec les travailleuses du sexe

Des barricades ont été installées au port Édouard-Herriot dès 6h du matin ce jeudi 20 avril. Le comité de lutte Lyon a communiqué sur un blocage côté Saint-Fons. Ils ont également tenté de bloquer l’accès à l’incinérateur de Gerland (Lyon 7e). La route a aussi été bloquée pour bloquer la circulation des poids-lourds.

« Nous refusons de laisser l’économie tourner normalement alors que le gouvernement veut nous faire travailler deux ans de plus, réprime nos libertés et matraque nos corps », indique le comité des luttes de Lyon.

Parmi les manifestants : des syndiqués, des précaires… Mais aussi des travailleuses du sexe (TDS). Solidaires du mouvement, ces dernières étaient aussi présentes pour dénoncer leur future « expulsion du quartier de la prostitution par la préfecture », a annoncé l’association de santé communautaire, Cabiria. Des travailleuses du sexe étaient également à la Part-Dieu, aux côtés de la CGT. Et l’association Cabiria annonce un « rassemblement unitaire » ce vendredi 21 avril, à 17h, au métro stade de Gerland. Les « filles de Gerland » ont notamment reçu le soutien d’étudiants de l’École nationale supérieure (ENS).

Une manifestation pour la fierté lesbienne samedi

Ce samedi 22 avril, une manifestation pour la fierté lesbienne est prévue, place Louis-Pradel (Lyon 1er). La « collective Lesbiennes contre le Patriarcat » appelle à un rassemblement pour être mieux « vu·es, entendu·es ou représenté·es. » Rendez-vous annuel, ce dernier résonnera de manière particulière cette année.

Le mot d’ordre sera ainsi « Gouines en luttes à tous les âges ! » avec une référence explicite à la réforme. L’idée : se battre pour le « droit de vivre nos vieillesses lesbiennes dignement et en bonne santé. » Le rendez-vous est annoncé à 15h.


#Réforme des retraites

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