Entre les murs
Au théâtre en 2023, il suffit de prononcer le nom d’Alexis Michalik pour avoir en bouche le goût du succès de manière immédiate. Sa quatrième pièce Intra-muros n’a pas fait exception depuis sa création il y a déjà cinq ans. Ne cessant d’être rejouée, elle se présente au Karavan Théâtre. L’histoire : un metteur en scène donne son premier cours de théâtre en prison. Pour n’y trouver que deux détenus plus ou moins motivés dont il se demande ce qu’il va bien pouvoir en tirer au final. Avant bien sûr que l’histoire prenne un autre chemin. Une bonne occasion de rattraper cette pièce.
Intra-Muros, à Karavan Théâtre (Chassieu) le 3 février.
L’art de la fin
Un texte, trois femmes, et quelque chose comme une angoisse de l’attente. Celle de la réponse à un SMS, celle de l’éventuelle découverte d’une trahison conjugale, celle d’un règlement de compte entre une fille et son père. Ces trois femmes, multiples, sont jouées par une performeuse, une actrice et une danseuse sur un texte de David Mambouch. Il met en scène la fin de mondes, celui de chacune de ces femmes, comme la fin du monde tout court. Une pièce faite de vertiges.
La fin de l’humanité, au Théâtre de la Renaissance jusqu’au 9 février.
À la rencontre
Voilà une expo qui porte bien non nom, Meeting point. La Galerie Slika réunit ainsi six artistes contemporains travaillant sur toile ou papier : Ces McCully, Mark Corfield-Moore, Martin Kacmarek, Sophie Vallance Cantor, Luca Bjørnste et Michael Swaney. Des artistes sélectionnés par le directeur de la galerie en fonction de ce que lui inspire de commun leurs œuvres respectives. Celles-ci sont parfois radicalement différentes, dans leur expression comme dans les techniques utilisées. Une sorte d’exposition agencée à l’instinct.
Meeting Point, à la Galerie Slika jusqu’au 18 février.
La manie décalco
Une photo, est-ce avant tout ce qu’elle représente ou ce dont elle est constituée (pellicules, papier utilisé pour le tirage, produits révélateurs) ? C’est un peu la réflexion menée par le photographe marocain Ibn El Farouk. Les images de ses photos, si l’on peut dire, parce qu’il y a quand même des images à voir, se présentent donc comme des abstractions. Des pré-images, le témoignage de leur production, l’univers chimique qui les précède, mais aussi de leur décomposition. Le résultat se rapprochant de la peinture contemporaine est baptisé Décalcomanie d’émulsion. Intrigant.
Décalcomanie d’émulsion d’Ibn el Farouk, à la Galerie Regard Sud jusqu’au 18 mars.
Le Miroir de Diane
Il n’y a pas une tournée (ou presque) d’Alela Diane qui ne passe par Lyon. Et chaque concert donné se présente comme une occasion de suivre l’évolution de la chanteuse entamée il y a plus de quinze ans. Son premier EP devenu album The Pirate’s Gospel est l’un des piliers du néo-folk de la fin des années 2000. Depuis la jeune femme a bien changé et sa musique a gagné en maturité et en sophistication. Son dernier album Looking Glass se veut bilan du passé et tentative de prospective sur l’avenir, notamment face à ces changements globaux qui infusent l’intimité. Un disque sublime à réviser avant son passage lyonnais.
Alela Diane, au Radiant-Bellevue le 7 février.
Insolents humoristes
Une fois n’est pas coutume, voilà une recommandation numérique. François Mallet, humoriste lyonnais un peu fêlé, vient de sortir le premier épisode d’une mini-série intitulée Insolents. Vous y retrouverez François, dans son propre rôle, qui tente de percer dans le stand-up à Lyon et qui galère avec les mecs. Gravitent autour de lui Kelly, Caro, Robin, Marin et d’autres, des personnages parfois déjantés mais toujours attachants. On a eu la chance de visionner les 6 premiers épisodes (sur 9). C’est doux, ça fait du bien, et surtout : c’est drôle.
Insolents, de François Mallet, 1er épisode disponible sur Youtube / Actualités à retrouver sur la page Facebook
Criminels de guerre
Après l’invasion russe en Ukraine, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer un tribunal international pour juger les responsables de cette agression armée.
Pour comprendre les enjeux de cette justice, l’Université Lyon 3 reçoit le professeur de droit pénal Damien Scalia de l’Université libre de Bruxelles (ULB).
Durant deux heures, autour de son ouvrage « Génocidaire(s) : au cœur de la justice pénale internationale », on pourra réfléchir sur les « limites et les écueils » de cette forme de justice née avec les procès de Nuremberg.
Il s’agit d’un éclairage inédit puisque l’auteur donne la parole aux personnes poursuivies ou condamnées comme « génocidaires » ou « criminels de guerre ». C’est le fruit d’une recherche de 12 ans qui a conduit Damien Scalia à parcourir les prisons du monde entier à la rencontre de 60 criminels.
« En s’obstinant à ignorer la parole des personnes qui sont coupables, la communauté internationale ne fait qu’apporter une réponse partielle et partiale à une question qui ne cessera, inéluctablement, de se reposer ».
« Génocidaire(s) : au cœur de la justice pénale internationale », à l’Université Lyon 3, le 1er février.
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