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Pour 2023, la Métropole de Lyon vote un budget en continuité

Sans surprise, le budget 2023 de la Métropole de Lyon poursuit les orientations données par la majorité écologiste et de gauche depuis 2 ans.

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Métropole de Lyon

Entre 2022 et 2023, le budget de la Métropole de Lyon devrait bondir de 200 millions d’euros et s’élever à 3,8 milliards d’euros. Une hausse qui s’explique surtout par une augmentation des dépenses de fonctionnement, avec 181 millions en plus par rapport à 2022, contre seulement 25 millions de plus sur l’investissement.

La Métropole de Lyon, dirigée par les écologistes, explique que cette hausse des dépenses doit être compensée en grande partie par une hausse des recettes de fonctionnement, « liées au dynamisme des recettes fiscales », avec 159 millions d’euros en plus par rapport à 2022.

Les dépenses sociales, premier poste de dépense du budget 2023 à la Métropole de Lyon

« La Métropole est engagée activement dans la réponse aux besoins sociaux amplifiés par la crise : accueil des publics précaires, rémunération des secteurs sociaux et médicaux, insertion… », prône l’institution dans la présentation de son budget.

Les dépenses (investissement et fonctionnement) liées à la solidarité et l’habitat devraient atteindre 728,9 millions en 2023 dans la Métropole de Lyon. Parmi ces dépenses, on retrouve la compensation du handicap -car la Métropole de Lyon est chargé des Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH)-, la politique de l’enfance et de la famille, la politique du vieillissement et le logement.

Siège de la Métropole de Lyon. Photo BE/Rue89Lyon

La Métropole de Lyon devrait aussi dépenser 475,7 millions pour l’environnement et 341,4 millions pour les mobilités. On y retrouve des projets comme les Voies Lyonnaises, l’aménagement des rives de Saône, le prolongement la ligne B ou du tramway T6, ou les traditionnelles dépenses de collecte des déchets.

Si la hausse des tarifs de l’énergie a largement pénalisé la Ville de Lyon, avec 20 millions de plus sur son budget, la Métropole de Lyon devrait mieux amortir ces dépenses supplémentaires du fait de son budget beaucoup plus conséquent. Elle accuse tout de même une augmentation de 22%, avec 50 millions de plus liés au coût de l’énergie.

Hausse des dépenses et centralisation : les angles d’attaque des oppositions

Le vote du budget est l’occasion pour les oppositions de s’attaquer aux orientations politiques de la majorité, et de défendre les leurs. Cette année, si le groupe Métro Positive (Droite, centre et société civile) s’est montré plus offensif, les critiques de l’opposition n’ont pas particulièrement créé de remous.

Premier à s’exprimer, Louis Pelaez, pour le groupe « Inventer la Métropole de demain », s’en prend à la hausse des dépenses de fonctionnement, notamment les dépenses de personnels (+5,7% en 2023). Il s’inquiète aussi de la capacité de désendettement de la majorité écologiste (établie à 5 ans et 5 mois au 1er janvier 2023 contre 3,3 en 2019). Il craint que la majorité n’ait été trop d’optimiste dans les recettes qu’elle va percevoir en 2023.

« Préparer l’avenir c’est lutter contre le réchauffement climatique mais c’est aussi ne pas transmettre aux générations futures la dette et garder pour les années à venir une capacité d’investissement dont nous aurons besoin pour être plus efficace dans cette lutte dès 2026 », conclut Louis Pelaez.

Alexandre Vincendet, député Les Républicains de la 7e circonscription du Rhône, et membre du groupe Métro Positive, clôt le bal des prises de paroles des oppositions. Il critique une « absence de vision territoriale » du budget. « Un observateur pourrait croire en lisant ces interminables 45 pages, que nous votons le budget de la Ville de Lyon », ironise-t-il, prenant pour exemple la politique de mobilité sur le développement du vélo.

Alexandre Vincendet, député de la 7e circonscription du Rhône et patron de LR dans le Rhône. Photo Houcine Haddouche/Rue89Lyon

La Métropole de Lyon défend son bilan dans l’aide aux communes

Du côté du groupe Synergies, deux amendements ont été déposés pour augmenter l’aide aux communes. L’un propose d’attribuer 30 millions (et non 10 millions) d’aide à l’investissement pour les communes. L’autre s’intéresse à la taxe d’aménagement, aujourd’hui reversée à 1/8ème pour les communes et 7/8ème pour la Métropole. L’amendement propose de rééquilibrer à 1/4 et 3/4 cette taxe qui permet aux collectivités de financer les équipements publics. Les deux ont été rejetées.

Bertrand Artigny, vice-président de la Métropole chargé des finances, répond en défendant le bilan de la collectivité en matière d’aide aux communes, « 150 millions sur le mandat ». Il entre aussi sur un débat technique et politique de la faisabilité de l’amendement déposé pour augmenter de 20 millions l’aide à l’investissement :

« On ne peut pas compenser une dépense d’investissement par une dépense de fonctionnement. Et même si cela était possible, il faudrait soit trouver une recette équivalente alors que le gouvernement a réduit notre autonomie financière, soit réduire nos dépenses sociales, ce qui n’est pas envisageable; soit dégrader notre autofinancement et nuire à notre politique d’investissement en faveur de la transition écologique. » 

Du côté des alliés des écologistes, aucune voix dissidente ne s’est fait entendre, si ce n’est des incitations à aller toujours plus loin dans la politique sociale de la part des groupes les plus à gauche de l’hémicycle. Sans surprise, au terme du vote, le budget primitif 2023 a bien été adopté.


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