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Revivez le conseil municipal de Lyon du 19 janvier

Si la France et Lyon ont les yeux rivés sur la grève contre la réforme des retraites, il se tient à Lyon un autre évènement d’importance : le conseil municipal. Pour le premier de l’année 2023, les orientations budgétaires et l’attribution de subventions devraient occuper la majorité des débats. Rue89Lyon vous propose de suivre en direct ce rendez-vous de la vie politique lyonnaise, décrypté par nos journalistes.

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Le conseil municipal de Lyon en 2022. ©MA/Rue89Lyon

Le conseil municipal débute à peine, plus tard que l’horaire prévu de 8h30. Neige, panne généralisée des métros… nous étions en retard, tout comme une partie des élus municipaux.
Comme le veut la tradition lors du premier conseil de l’année, le maire, Grégory Doucet, commence par présenter ses vœux de bonne année aux conseiller·e·s.

Vœux du maire au conseil municipal de Lyon : réforme des retraites et soutien aux militants de Dernière Rénovation

Le maire, Grégory Doucet, commence par adresser une pensée aux Ukrainiens touchés par la guerre. Il enchaîne sur la crise énergétique et l’inflation, avant d’afficher à nouveau son objectif d’être une ville climatiquement neutre en 2030.
Très vite vient sur la table le sujet brûlant du jour : la grève et la manifestation contre la réforme des retraites.

« Aujourd’hui, nombre de Lyonnais ont cessé le travail pour dire ce qu’ils pensent de la réforme des retraites. La grève est un moyen d’expression. (…) Elle résume le mécontentement exprimé par une large part de la population. Ni le président, ni le gouvernement ne sont parvenus à convaincre. Je me permets de souhaiter que le gouvernement revienne en arrière sur ce sujet », énonce le maire.

Pour clore ses vœux, le maire évoque les militants de Dernière Rénovation, connus pour bloquer le trafic routier pour alerter sur l’urgence climatique.

« Je dis qu’il faut les prendre comme des messagers d’une exigence légitime et que le reste est secondaire. (…) Je nous souhaite de rendre le sourire à la jeunesse désemparée par l’inertie des dernières décennies.»

Applaudissements sur les bancs des écologistes.

Il se distingue du président écologiste de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard, qui avait expliqué « désapprouver ces blocages ».

Au conseil municipal, les oppositions ciblent la hausse de la taxe foncière

David Kimelfeld, président du groupe Progressistes et Républicains, entame les prises de parole des groupes politiques. Et il attaque d’emblée sur l’augmentation de la taxe foncière annoncée par Grégory Doucet début 2023, qu’il critique.

Il donne aussi sa position sur la réforme des retraites : « Je ne suis pas forcément favorable, et cette position n’engage pas mon groupe, à cette réforme des retraites. »

Il critique le soutien de Doucet aux activistes du climat, et cite Bruno Bernard.

Yann Cucherat, président du groupe Pour Lyon (groupe de Gérard Collomb), s’exprime ensuite. Il critique le choix de Grégory Doucet d’annonce sa candidature aux prochaines municipales, en 2026.

« Cette majorité fait payer aux Lyonnais ses erreurs » assène-t-il, en évoquant la hausse de la taxe foncière.

Il évoque une récente polémique : l’achat de doudounes made in Bangladesh par la majorité écologiste pour ses agents. Un fait révélé par le syndicat Sud de la Ville dans un communiqué, qui dénonçait un écart avec la politique d’achat responsable de la Ville. L’adjointe aux Finances, Audrey Hénocque, s’en était défendue dans un entretien avec le Progrès, expliquant que ces achats avaient eu lieu dans le cadre d’une politique d’achat définie en 2019 (alors que les écologistes n’étaient pas au pouvoir).

Pierre Oliver, président du groupe de la droite, entame rapidement ses voeux avec un sujet qui lui tient à cœur : la sécurité.

Le soutien de Grégory Doucet aux activistes écologistes continue de faire parler. Pierre Oliver fustige ces militants, de Dernière Rénovation notamment, « qui pensent que tout peut se résoudre par des actions de blocage, de dégonflage de pneus ou en s’attaquant à des œuvres d’art comme certains ont pu le faire et le font encore au nom d’un idéal religieux qui n’a pas sa place dans le monde.»

Le conseiller municipal a aussi un mot pour l’hébergement d’urgence. La Ville est entrée en bras de fer avec l’État, qu’elle accuse de ne pas assez faire. Pierre Oliver souhaite que la Ville demande également à la Métropole (aussi dirigé par une majorité écologiste) de prendre sa part, « sur la protection de l’enfance notamment ».

Lire sur le sujet : La politique illisible de la Ville de Lyon en matière d’hébergement d’urgence

Sandrine Runel, s’exprime au conseil municipal sur l’affaire du « taudis » qu’elle louerait

Le maire donne la parole à Sandrine Runel. Elle a été mise en cause par Lyonmag, pour un appartement qu’elle loue à la Guillotière, jugé en « mauvais état » avec des « irrégularités dans le bail. Pierre Oliver avait interpellé Grégory Doucet dans la presse. L’adjointe aux Solidarités répond :

« Pour mettre fin à quelques contrevérités : est-ce le seul appartement que je possède ? Oui. Est-ce que je bénéficie de quelques exonération fiscale ou de quelconque programme de défiscalisation ? Non. Des travaux ont-ils été fait ? Oui. La régie, le syndic, a-t-il été contacté à plusieurs reprises ? Oui. Ont-ils agit ? Non. Un dératiseur est-il passé ? Oui. Les diagnostics ont-ils été réalisés ? Oui. Sont-ils conformes ? Oui. L’encadrement des loyers est-il respecté ? Oui. Le loyer est-il dans une fourchette basse ? Oui. Est-ce que ma locataire se sent-elle bien dans cet appartement ? Oui. Souhaite-t-elle y rester ? Oui.

Force est de constater que je ne sais pas forcément écrire un bail, et que ce qui est écrit sur internet n’est pas tout à fait fiable. Ne m’appelez pas si vous avez besoin de conseil sur le sujet. »

Le maire réaffirme son soutien à son adjointe.

Le conseil vote une première délibération : l’esplanade située entre la Berge Marie Sklodowska Curie et le quai Victor Augagneur, jusque là sans nom, est renommée esplanade du 19 mars 1962.

Cette date correspond au cessez-le-feu de la guerre d’Algérie.

Fin de l’association Village des créateurs : « Notre volonté est que le passage Thiaffait continue de vivre dans la durée »

À l’occasion d’une délibération pour nommer un membre du conseil au conseil d’administration de Soieries vivants, David Kimelfeld revient sur la fin de l’association « Villages des créateurs », situé passage Thiaffait, dans les pentes de la Croix-Rousse. Il déplore sa disparition.

La Région de Laurent Wauquiez avait baissé ses subventions à l’association, dont le modèle économique reposait essentiellement sur l’aide des collectivités. Malgré une tentative d’ouverture au mécénat privé, le VDC n’a pas réussi à s’en sortir.

Camille Augey, adjointe à l’Économie locale, assure l’engagement de la Ville et de la Métropole auprès des créateurs installés dans le passage, notamment dans le renouvellement des baux des artisans. « Notre volonté est que le passage continue de vivre dans la durée et soit dynamique »

Gros morceau du premier conseil municipal de l’année : le débat d’orientations budgétaires

Le débat d’orientation budgétaire devrait occuper une grande partie des débats aujourd’hui. Le budget primitif sera voté en mars et ce débat permet de présenter le budget aux conseillers, qui pourront ensuite donner leur avis.
Audrey Hénocque, première adjointe aux Finances, prend la parole pour entamer le débat, avec un power point.

Pour commencer, Audrey Henocque dresse un bilan de l’année 2022. Hausse des coûts de l’énergie, hausse des coûts de masse salariale (liée à la hausse du point d’indice), l’épargne reste stable autour de 90 millions.

La Ville a remboursé 39,2 millions d’euros et les dépenses d’investissement devraient s’élever à 103 millions.

L’opposition avait dénoncé un écart entre le bilan provisoire des investissements qui s’élevait à 134 millions, et la réalisation des investissements qui s’élève finalement à environ 103 millions, soit 69% environ de réalisation. L’écart de réalisation est en effet un peu plus élevé que les mandats précédents.

L’adjointe défend la hausse de la taxe foncière. Elle explique que les dépenses progressent plus vite que les recettes. Pour 2023, il ne devrait y avoir que 2,2% de hausse dans les recettes alors que les dépenses devraient croître de 9%.

« Il faut augmenter les recettes que reçoit la Ville de Lyon. Elles n’augmenteront pas du côté de l’État. La Ville de Lyon fait le choix de ne pas augmenter ses tarifs (restauration scolaire, équipements sportifs…etc), qui représentent 12% des recettes de la Ville. Le seul levier qui reste à la Ville de Lyon est celui de la fiscalité directe, qui représente 66% de la Ville, est essentiellement composé de la taxe foncière. »

Elle explique que la Ville a « calculé au plus juste » les besoins de la Ville, et que cela correspondait à une augmentation de 9%. Cette hausse devrait rapporter 27 millions d’euros à la Ville (sur les 50 millions de hausse de budget de la Ville pour 2023).

«Il n’y aura pas d’autre hausse de la taxe foncière sur cette mandature», avait assuré le maire de Lyon, mercredi 18 janvier.

Lire notre article sur le sujet : « Je n’ai jamais promis qu’il n’y aurait pas d’augmentation des impôts », le maire de Lyon revient sur la hausse de la taxe foncière

Le maire de Lyon vient de quitter la salle, alors que Yann Cucherat, pour le groupe Pour Lyon, est en train de s’exprimer sur les orientations budgétaires. La raison du départ du maire n’a pas été communiquée.

« Est-ce que je vous attends ? », lance Yann Cucherat, visiblement agacé.

Le maire est de retour, quelques minutes plus tard. Yann Cucherat critique toujours les orientations budgétaires, notamment la hausse de la masse salariale.

Au sein du conseil municipal, les agents de la Ville de Lyon affichent leur opposition à la réforme des retraites

Les agents de la Ville chargés du bon déroulement du conseil municipal, installés sur l’ilôt central, s’agitent. Ils et elles se munissent de brassards blancs avec écrit en lettres rouges « en grève », apportés par l’une de leurs collègues.

Tour à tour, les trois groupes d’oppositions (Pour Lyon, Progressistes et Républicains, et la Droite et le centre), critiquent frontalement les orientations budgétaires. Ils s’opposent à la hausse de la fiscalité et la hausse des dépenses.

Yann Cucherat, du groupe Pour Lyon (de l’ex-maire Gérard Collomb), défend le bilan de la précédente mandature sur la végétalisation et la petite enfance (sujets chers à Grégory Doucet). Il dénonce les écarts entre les prévisions d’investissements et les investissements en effet réalisés en 2021 et 2022.

Audrey Henocque avait déjà répondu lors de sa présentation, en expliquant que ces écarts sont normaux « pour ne pas être bloqués » dans les dépenses pour les projets à mener.

Pierre Oliver, plus concis que les deux autres groupes, défend une baisse des dépenses plutôt qu’une hausse des impôts.

Réponse d’Audrey Hénocque, qui se permet une petite pique aux oppositions : « On voit surtout de la fébrilité car en 2026 ce sont les écologistes et la gauche qui resteront au pouvoir »

« Au début du mandat nous avons fait le choix de ne pas augmenter la taxe foncière comme le faisait Gérard Collomb, car nous avions fait le choix de contenir les dépenses de fonctionnement, mais de mettre le focus sur les dépenses d’investissement qui se finance par l’épargne et la dette. Trois ans plus tard nous faisons face à une augmentation inédite des dépenses de fonctionnement, qui ne peut être payée par la dette ».

L’adjointe évoque ici la hausse des dépenses salariales, mais surtout la hausse des dépenses d’énergie (+ 32 millions en 2023).

« Les propriétaires fonciers bénéficient des investissements de la Ville car ça permet de rendre des services publics dont ils profitent quand ils sont habitants. Ils en bénéficient aussi car leur bien prend de la valeur dans une Ville bien gérée, qui est agréable à vivre et attractive.«

Le débat sur les orientations budgétaires est adopté, sans surprise.

Le conseil doit maintenant voter la dotation du Centre Communal Action Sociale de Lyon, plus connu sous l’acronyme « CCAS », pour l’exercice 2023. C’est l’organisme qui réalise la politique sociale de la Ville, auprès des Lyonnais les plus précaires. Cette dotation est de 13 204 300 € pour 2023, le même montant qu’en 2022. Elle était de 12 632 356 € en 2021. Il est adopté.

Au conseil, l’exécutif jongle entre soutien à la grève contre la réforme des retraites et comptes à rendre sur l’atteinte au droit de grève

Laurent Bosetti, adjoint aux Ressources Humaines, insoumis du groupe « Lyon en commun », prend la parole. Il profite d’une délibération qu’il doit présenter sur les effectifs, pour dire un mot sur la manifestation qui doit s’élancer à Lyon, contre la réforme des retraites.

« Des entreprises à Lyon s’essaient au 32h. C’est le sens de l’histoire, de la réduction du temps de travail, de l’aspiration au temps libre. »

Il fait le bilan du côté de la Ville de Lyon, et souligne que les agents s’absentent de plus en plus. Il analyse ce phénomène par le vieillissement des agents et de l’usure liée à certains métiers. Il s’associe à ceux qui manifestent. Applaudissement sur les bancs de la majorité.

Pierre Oliver profite de l’intervention de Laurent Bosetti pour questionner la Ville sur son récent désaveu face au tribunal administratif. La majorité avait tenté d’imposer une restriction du droit de grève à ses agents des écoles, pour empêcher les grèves perlées de quelques heures le midi dans les cantines, avec une obligation de se déclarer 48h avant.

Pierre Oliver demande si la Ville fera appel. Laurent Bosetti dit que la Ville doit encore statuer sur le sujet.

La délibération sur les effectifs est mise au vote. Agitation sur les bancs du groupe Pour Lyon. « Il ne l’a même pas présentée ! On s’abstient ! »

« On vous envoie quand même les rapports avant la séance », répond le maire. La délibération est adoptée sous les protestations.

La Ville de Lyon vient de voter pour mettre en place un médiateur, qui pourrait régler les litiges avec les usagers mais aussi étudier la satisfaction de ces mêmes usagers. Sont exclus les litiges qui seraient liés aux actions du CCAS.

Le médiateur sera élu par un jury inter groupes politiques de six personnes, issues du conseil municipal. Il occupera ses fonctions pendant 6 ans.

Le conseil municipal part en pause pour le midi, reprise à 14h15 !

Pendant la pause, la journée de mobilisation contre la réforme des retraites reprend ses droits.

Le conseil municipal va reprendre. Dans les dossiers de l’après-midi, l’un d’entre eux devraient retenir particulièrement l’attention. L’enveloppe du budget participatif doit être voté, un dispositif qui devrait faire l’objet d’interventions critiques de l’opposition.

En fin de conseil, les groupes devront aussi statuer sur un vœu déposé par le groupe Droite, centre et indépendants sur la prolifération des rats.

Sur la politique culturelle, la Ville de Lyon rejoue l’opposition avec la Région de Laurent Wauquiez

Cette après-midi s’ouvre avec la politique culturelle : subventions, partenariats, mécénat… La Ville doit voter une subvention de 15 980 400 euros pour 18 institutions culturelles. Un sujet plus que politique, puisque Laurent Wauquiez, président LR de la Région, avait annoncé des baisses importantes de subventions pour les structures culturelles en 2022 et en 2023. Des coupes que la Ville de Lyon avaient largement critiquées, par la voix de Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe à la Culture.

L’adjointe demande que ces subventions soient votées avant le vote du budget primitif en mars 2023, « pour permettre à ces institutions d’avoir une visibilité sur leur exercice 2023 ». Trois structures voient leurs subventions baisser, les autres conservent le même niveau.

L’Opéra de Lyon recevra jusqu’à 10 millions d’euros de subvention. Les Subsistances toucheront 1 390 000 euros, la Maison de la danse 935 000 euros et l’Institut Lumière 700 000 euros.

Le groupe Droite, centre et indépendants critique la baisse de subvention à l’association des Grands concerts qui obtient 60 000 euros contre 100 000 en 2022. Elle dépose un amendement pour que cette subvention revienne au niveau de 2022. Un amendement rejeté par le conseil municipal.

« J’aurai aimé que votre groupe déploie le même talent, la même force, le même argumentaire, vis à vis de l’exécutif de la Région qui a retiré l’année dernière 2 millions d’euros à l’ensemble du secteur culturel lyonnais », répond Nathalie Perrin-Gilbert.

La Ville de Lyon accorde 12,5 millions d’euros pour son premier budget participatif

Chloë Vidal, adjointe à la démocratie locale, prend à présent la parole pour défendre le budget participatif. 110 projets proposés par les habitant·es doivent être réalisés par la Ville. La liste est affichée sur le site de la Ville. Le conseil doit voter pour une enveloppe globale 12,5 millions d’euros.

L’un des projets phares, plébiscité par la majorité écologiste, est la végétalisation de la place Bellecour. La Ville l’a largement mise en avant dans sa communication autour du budget participatif à l’issue des sélections.

Georges Képénékian, pour le groupe Progressistes et Républicains, critique plusieurs points du budget participatif.

Il regrette une faible participation (environ 6000 participants) au budget participatif et le manque de contrôle sur les participations (comptes multiples, personnes qui n’habitent pas à Lyon…).

Pour lui, un certain nombre de projets (notamment de végétalisation) aurait du être compris dans la Plan pluriannuel d’investissement de la majorité écologiste. S’il ne « critique pas les projets proposés », il se questionne sur leur répartition géographique, et estime qu’ils sont pour beaucoup placés dans certains quartiers déjà bien dotés.

« Vous n’avez pas mis en place tous les moyens nécessaires pour atteindre toutes les populations », tranche-t-il, proposant de s’appuyer sur les mairies d’arrondissement.

Pour le groupe Droite, centre et indépendants, Romain Billard annonce qu’il va prendre le « ton professoral » qu’il prête aux écologistes. « La réflexion est intéressante, mais les bases sont à consolider », lance-t-il.

Sur le fond, le conseiller dénonce « la méthode » : le faible nombre de votants, la sécurité du vote et le mode de sélection des projets. « Comprenez que nous sommes vigilants quant à l’utilisation de 12,5 millions d’euros ».

Il demande un compte-rendu régulier de la réalisation des projets devant le conseil municipal. Le groupe s’abstiendra, tout comme le groupe Pour Lyon qui s’était exprimé peu avant.

Chloë Vidal répond aux oppositions. « Ce premier budget participatif vous a déçu, j’en suis désolée… les premières fois sont parfois décevantes », se fend-elle dans un sourire. Ce qui fait rire l’assemblée.

Sur le fond, elle donne l’exemple d’autres villes qui ont vu des hausses de participation entre leur première et deuxième année de mise en place d’un budget participatif. Ce qui donne l’espoir d’un plus grand engagement des habitants pour une prochaine édition à Lyon selon elle.

L’adjointe termine sa prise de parole par une pique à l’encontre de Romain Billard (Droite, centre et indépendant), applaudie par son camp.

L’enveloppe de 12,5 millions pour le budget participatif est adoptée, les trois groupes d’opposition se sont abstenus.

Après une passe d’arme entre la droite et l’exécutif, la guerre en l’Ukraine et un label local apaisent le conseil municipal

La guerre en Ukraine revient de nouveau dans les débats. La Ville de Lyon s’affiche régulièrement en soutien des Ukrainien·nes depuis le début de la guerre. Grégory Doucet s’était même rendu sur place en août 2022 et avait rencontré le président ukrainien, Volodymyr Zelenski.

Sonia Zdorovtzoff, adjointe à la solidarité internationale, présente une délibération pour attribuer une aide d’urgence de 20 000 euros à l’association Électriciens sans frontières. Elle en profite pour adresser un mot sur les guerres qui se déroulent ailleurs : au Yémen, au Haut-Karabakh, à Haïti, au Mali…etc

Elle est applaudie par une bonne partie du conseil, jusque sur les bancs de l’opposition, sauf du côté de la Droite, du centre et des indépendants.

Camille Augey, adjointe à l’Économie durable et locale, présente un label que la Ville souhaite déployer dans ses marchés. « Ici C local » indiqueront de petites étiquettes pour permettre aux consommateurs d’avoir « plus de lisibilité» sur les lieux de productions des produits. Ce label a été créé en 2008 par l’INRAE.

La délibération ne sembler pas passionner le groupe Pour Lyon, qui échange à voix basse au début de l’intervention, ce qui oblige l’adjointe à s’interrompre et à parler plus fort.

Le rapport est adopté, le groupe Droite, centre et indépendants s’est abstenu.

Comme son collègue Laurent Bosetti, Camille Augey prend le temps d’une délibération sur un partenariat entre la Mission locale et la Ville pour parler de son opposition à la réforme des retraites. Elle affirme aussi l’engagement de la mairie dans l’accompagnement des seniors et des personnes éloignées de l’emploi.

« Et la mission locale on en parle pas ? » s’offusque-t-on à nouveau sur les bancs des groupes Pour Lyon et Progressistes et Républicains. Malgré les protestations, le rapport est mis au vote sans que le sujet de la mission locale ne soit abordé.

La droite accusée d’être à la manœuvre derrière les révélations sur le logement loué par Sandrine Runel

L’affaire du logement de Sandrine Runel revient sur la table au conseil municipal, à l’occasion d’une délibération sur le partenariat entre la Ville et la CAF au sujet des logements insalubres. L’ensemble de la majorité fait bloc derrière l’adjointe, d’abord absente, et qui est revenue dans l’assemblée par la suite. Nathalie Perrin-Gilbert d’abord, pour le groupe Lyon en commun, Gautier Chapuis pour les écologistes et Emmanuel Giraud, pour les socialistes (groupe de Sandrine Runel). Ce dernier accuse le groupe de Droite, centre et indépendant d’être à la manœuvre derrière les révélations de la presse.

Le conseiller écologiste fait référence à un article du Monde, qui souligne de précédents liens entre le cousin de la locataire de Sandrine Runel, et Étienne Blanc, conseiller municipal du groupe Droite, centre et indépendant. Ce cousin, aujourd’hui avocat, a été directeur de cabinet d’Étienne Blanc il y a plusieurs années lorsque celui-ci était maire de Divonne dans l’Ain.

Le conseiller de droite se défend :

« Il y a une quinzaine d’années, à mon cabinet de maire j’ai recruté une personne, qui a commis une erreur et j’ai révoqué son contrat. Dans l’article du Monde, tourné d’une certaine manière, on aurait laissé entendre qu’il y aurait une accointance entre les affirmations proférées sur l’adjointe au maire et ma vie politique lyonnaise. C’est une méthode désagréable ».

Les échanges entre le groupe de droite et la majorité tendent l’hémicycle. Le maire indique que c’est lui qui a demandé à Sandrine Runel de s’exprimer en début de conseil.

Du coq à l’âne en fin de conseil municipal : la politique sportive et éducative côtoie la politique funéraire

Le conseil municipal se penche sur la subvention de fonctionnement accordée à 41 associations : Maisons des jeunes et de la culture (MJC), centres sociaux, maisons de l’enfance et autres associations d’éducation populaire. Cette subvention s’élève à 14 566 774 euros pour 2023.

Délibération portée par Julie Nublat-Faure, adjointe aux Sports, qui glisse une référence cinéma : « Je me dis que Laurent Wauquiez va bientôt être nommé Wauquiez aux mains d’argent, parce que ça coupe, ça coupe dans la culture, ça coupe dans le sport… »

Le groupe droite, centre et indépendants critiquait la baisse de subvention pour le LOU Rugby décidée par la Ville. La majorité réplique. Julie Nublat-Faure est assistée de Nathalie Perrin-Gilbert, qui demande à Pierre Oliver de lui retrouver les 2 millions de coupe de subvention de la Région pour le secteur culturel en 2022.

Laurent Bosetti parle de la politique funéraire de la Ville, au détour d’une délibération sur des travaux au cimetière de Loyasse ainsi que la création d’un ossuaire. Un projet à environ 3 millions d’euros. Il annonce aussi des travaux sur le cimetière de la Guillotière, de 3 millions d’euros également (qui ne sont pas inscrits au conseil municipal de ce jour).

« Ces investissements sont tout sauf anecdotiques, puisqu’ils sont de 6 millions d’euros. Nous défendons des projets du quotidien que souvent l’on ne voit pas », défend-t-il.

L’exécutif rejette le vœu de la droite sur la prolifération des rats

Fin de l’examen des rapports à l’ordre du jour. Le groupe Droite, centre et indépendant a déposé un voeu sur la présence des rats à Lyon. Il est présenté par Laurence Croizier.

« La Ville de Lyon souhaite que la Métropole de Lyon présente les dispositions qu’elle met en oeuvre pour lutter contre la prolifération des rats», énonce-t-elle.

Mohamed Chihi, adjoint à la sûreté, à la sécurité et à la tranquillité, répond. Il assure « avoir pris la mesure de ce sujet » et détaille la politique mise en place par la Ville de Lyon et assure la coordination avec la Métropole.

« La Ville est compétente dans les espaces verts, les parcs et jardins, qu’elle nettoie régulièrement (…) Le climat doux a pu favoriser la reproduction des rats ainsi que la hausse des repas pris à l’extérieur ou à emporter du fait de la crise covid. »

Il demande de voter contre ce vœu car il n’apporte « pas de plus-value ». «Je ne comprends pas ce que ça coûte de demander une aide à la Métropole…», rétorque Laurence Croizier. Sans convaincre l’élu écologiste. La conseillère s’agace aussi car le maire et ses adjoints ont plusieurs fois utilisé l’acronyme DCI pour désigner son groupe, plutôt que le nom complet « Droite, centre et indépendants ».

Le vœu déclenche de nombreuses prises de parole, du groupe Pour Lyon, et à nouveau du côté de la droite avec l’intervention de Françoise Blanc : « Ces rats pullulent, même dans le 6ème arrondissement ! ». Elle déclenche un rire dans l’assemblée.

Le vœu n’est pas adopté.

Le conseil municipal est terminé, nous vous souhaitons une bonne soirée !




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