La manifestation partira à 11 heures de la Manufacture des Tabacs pour se rendre Place Bellecour. Un parcours classique décidé par l’intersyndicale du Rhône, réunie mercredi 11 janvier. En revanche, il y a peu de chance que la mobilisation passe par la rue de la Barre. Depuis 2020, la préfecture dépose systématiquement un arrêté interdisant le passage des manifestants pour protéger l’Hôtel-Dieu d’éventuelles dégradations. La manifestation passe ainsi par le quai Gailleton et la place Antonin Poncet.
Côté syndicats : l’espoir d’une manifestation massive contre la réforme des retraites
Le 10 janvier, Elisabeth Borne a présenté un projet de loi concernant l’avancée progressive de l’âge légal de départ à la retraite, à 64 ans, pour 2030 et pour l’allongement de la durée de cotisation. Suite à cela, les huit principaux syndicats CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires et FSU, ont appelé à la grève nationale.
Le regroupement d’autant de syndicats, incluant la CFDT et le syndicat de cadre la CFE-CGC, ne s’était pas vu depuis 2010. Le secrétaire général de Force Ouvrière Rhône, Xavier Boiston, espère un cortège massif :
« Je n’avais jamais vu une telle mobilisation », a-t-il déclaré dans Lyon Capitale.
Les transports dans la ville de Lyon seront sûrement impactés ce 19 janvier, et cela malgré l’appel d’Elisabeth Borne à « la responsabilité des syndicats » pour « ne pas pénaliser les Français. »
« Cette réforme va frapper de plein fouet l’ensemble des travailleurs »
Quelques heures après l’annonce de la Première Ministre, le 10 janvier, les syndicats ont publié un communiqué dans lequel ils alertent sur les risques du projet de loi :
« Cette réforme va frapper de plein fouet l’ensemble des travailleurs et travailleuses, et, plus particulièrement, celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires, dont l’espérance de vie est inférieure au reste de la population, et celles et ceux dont la pénibilité des métiers n’est pas reconnue. Elle va aggraver la précarité de celles et ceux n’étant déjà plus en emploi avant leur retraite, et renforcer les inégalités femmes-hommes. »
Ils déplorent également le manque d’écoute et de la part du gouvernement durant les négociations :
« Les organisations syndicales n’ont eu de cesse pendant la concertation avec le Gouvernement de proposer d’autres solutions de financement, à commencer par l’amélioration de l’emploi des seniors. Jamais le gouvernement, arc-bouté sur son projet, ne les a étudiées sérieusement. »
Le projet de loi doit d’abord être présenté le 23 janvier en Conseil des ministres, puis au Parlement, avant d’être adopté. Elisabeth Borne pourrait de nouveau recourir à l’article 49.3 de la Constitution si le projet ne fait pas la majorité à l’Assemblée Nationale. L’objectif annoncé par l’exécutif est une mise en place de la nouvelle loi dès le 1er septembre.
Le Parti Socialiste, la France Insoumise, Europe Ecologie Les Verts et le Parti Communiste Français ont également appelé à rejoindre la mobilisation de jeudi.
Pour rappel, la première manifestation contre la réforme des retraites en 2019 avait vu défiler 35 000 personnes, selon les syndicats, 21 000, selon les forces de l’ordre. Un chiffre qui n’a plus jamais été atteint par la suite.
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