Le procès devrait avoir lieu, en théorie du moins. Ce jeudi 22 septembre, deux policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC) de Lyon doivent comparaître au tribunal. Ils sont accusés d’avoir « brisé la mâchoire » et neuf dents au jeune Arthur Naciri en 2019, en marge d’une manifestation contre la réforme des retraites à Lyon.
Prévu initialement le 10 décembre 2020, ce procès a déjà été renvoyé à quatre reprises, et donc reporté à chaque fois à une date ultérieure. La dernière fois, c’était le 1er avril 2022. En cause ? Une grosse affaire jugée le même jour et un complément d’information arrivé trop tard, avait annoncé le tribunal. Cette décision surprise avait entrainé un climat de tensions devant les portes de la salle d’audience. Un proche de la défense avait même tenté d’intimider le jeune homme.
Trois ans après, Arthur Naciri toujours en attente d’un jugement
A 26 ans (23 ans au moment des faits), le jeune homme attend toujours justice. Révélées par Rue89Lyon, les photos de sa bouche en sang avaient donné à l’affaire une tournure publique. Celle-ci était devenue un emblème à l’heure des manifestations contre la loi de sécurité globale, visant à limiter la diffusion d’images de policiers.
Pour les victimes de violences policières, l’affaire Naciri est restée un symbole de l’impunité dont bénéficient certains policiers. Selon le site Flagrant Déni, les deux membres de la BAC accusés de violences n’ont pas été suspendus de leurs fonctions. L’un d’entre eux serait même monté en grade quand l’autre participerait toujours aux jurys de formation. Deux ans et demi après la fin de l’enquête, le tribunal devrait entendre leurs versions des faits ce jeudi.
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