La rentrée est là. Et, avec elle, Lyon retrouve son flot de voitures habituel. En partie du moins. À partir de ce jeudi 1er septembre, une partie des véhicules de particuliers seront interdits dans le périmètre de la zone à faibles émissions, la fameuse « ZFE » de la métropole de Lyon.
Une marche importante (et difficile) à passer pour beaucoup de Lyonnais et Grands Lyonnais. Jusqu’à présent, les restrictions de circulation touchaient les professionnels utilitaires et poids lourds. Elles vont concerner à présent les conducteurs lambdas.
Exit donc les autos Crit’air 5 et non classées. Les diesels, construits avant 2001, et les essences, datant d’avant 1997, deviennent persona non grata. Une réalité que connaissaient déjà les professionnels. Depuis janvier 2021, les véhicules destinés au transport de marchandises n’ayant pas de vignettes Crit’air 2 (ou mieux) ne peuvent ni circuler, ni stationner à l’intérieur de la zone. La prochaine interdiction pour eux est prévue en 2026. Pour rappel, la mise en place officielle de la ZFE à Lyon remonte au 1er janvier 2020.
A Lyon, une interdiction mais pas encore de contravention
Et si cette règle n’est pas respectée ? Pour l’instant, les usagers ne risquent rien. La Métropole de Lyon évoque un temps « pédagogique », sans verbalisation, pendant quatre mois. Elle compte sur une forte communication pour faire comprendre aux propriétaires de ces véhicules la nécessité d’en changer, ou de moyen de transport.
Puis, les verbalisations commenceront le 1er janvier 2023. L’amende forfaitaire sera alors de 68 euros pour un véhicule léger, de 135 euros pour un véhicule lourd.
Les moyens pour appliquer la loi resteront, cependant, minimes. Les forces de police pourront être mobilisées à la marge.
« Compte tenu de la disponibilité très faible des agents concernés, cette option restera limitée », précisait la Métropole dans Le Progrès.
La collectivité attend avec impatience les radars LAPI (lecture automatisée des plaques d’immatriculation) pour faire appliquer cette réglementation. Problème ? Ces derniers ne sont pas attendus avant 2024. Ils devront être auparavant homologués par l’Etat.
A Lyon : des aides pour un calendrier ZFE serré
En attendant, l’État et la Métropole mettent en avant des aides pour changer de véhicules. En janvier 2022, la collectivité a mis en place de nouveaux dispositifs pour aider au renouvellement du parc automobile.
Seront-elles suffisantes ? Lors des débats consacrés à cette question début 2022, l’opposition métropolitaine s’était inquiétée d’un calendrier trop rapide.
« Avec ce calendrier, 251 000 véhicules devraient être changés d’ici 2026. Vous imposez un renouvellement. Des véhicules achetés aujourd’hui devraient être changés dans quatre ans alors qu’on sait que la durée de vie moyenne est de neuf à dix ans. C’est de l’obsolescence programmée », s’était irrité Christophe Geourjon (UDI) du groupe centriste autour de Gérard Collomb.
Ce planning sera-t-il appliqué à la lettre ? Par rapport à son objectif de 2021, la majorité écologiste a accumulé un peu de retard. À voir si celui-ci se répercute sur les prochaines étapes. Cependant, la ZFE devra se faire. Comme le rappelle l’exécutif, elle correspond à une obligation légale décidée à l’échelle nationale.
Strasbourg, Rouen, Toulouse… Les grandes villes de France appliquent ainsi, de différentes façons et à leur allure cette nouvelle disposition. Cette rentrée, Marseille a rejoint le « club » : la cité phocéenne va interdire les véhicules Crit’air 5 et non classés dans son hypercentre.
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