Depuis 2005, le festival Woodstower est un des événements qui signe la fin de la saison estivale à Lyon. Maxime Noly a 35 ans. Il en est le directeur et programmateur depuis 8 ans. Alors que le festival s’est adapté tant bien que mal aux restrictions sanitaires et aux difficultés économiques, Maxime Noly promet une 2022 édition garantie sans contrainte.
« On est enfin rassurés pour la suite »
Reste-t-il des contraintes liées à la crise sanitaire ?
Aucune. Pas de masque, tout le monde debout, et on espère que ça va continuer comme ça ! Nous étions très inquiets tout le long de la crise Covid, mais là franchement, ça va mieux, on est enfin rassurés pour la suite. On remet les choses à plat tout en reprenant les succès du festival : un super programme, un camping, des animations variées, un écovillage. On veut vraiment que notre public y trouve son compte.
Cette année, aucun nuage à l’horizon. À tel point que cela pourrait être inquiétant pour les festivaliers de Woodstower. Comment envisagez-vous le risque de canicule ?
On espère que ça se sera calmé d’ici fin août, les dernières années c’était plutôt le cas. De plus, on a la chance d’être dans un espace de verdure : avec un accès au lac de Miribel-Jonage et à une plage dont les festivaliers pourront profiter en journée. Il y a aussi l’accès à l’eau potable gratuite sur tout le site. Dans le pire des cas, on a la possibilité d’asperger les foules avec des systèmes de jets.
« La Région a baissé sa subvention pour Woodstower en 2022 »
Pour l’instant, le festival Woodstower est-il rentré dans ses frais ?
On a une très bonne dynamique de vente. Par rapport à 2019, -notre dernière édition « normale »- on a vendu 1,5 fois plus de places. Certes, nous avons ajouté une soirée au programme, mais c’est quand même un très bon signe.
En revanche, on déplore un gros bémol. Comme de nombreux acteurs du territoire, la Région Auvergne-Rhône-Alpes nous soutient beaucoup moins cette année. Leur enveloppe habituelle finançait la prestation de tri des déchets sur tout le festival et participait aussi aux frais de fonctionnement.
Nous avons dû engager des frais précipitamment quand on a su, il y a quelques mois seulement. Un festival se prépare un an à l’avance. On nous a annoncé que c’était contextuel, et que les choses seraient revues pour la suite, on veut y croire. Pour l’instant, je garantis que ça n’altérera pas la qualité de cette édition. J’ajoute qu’il ne faut pas dramatiser : nous avons aussi accueilli de nouveaux partenaires privés.
« Nous proposons un testing de drogue gratuit et accessible à tous »
Cette année à Lyon, nous avons observé un pic des agressions au GHB, le plus souvent durant des contextes festifs. Quels dispositifs avez-vous prévus pour empêcher les agressions ?
L’année dernière nous avons rédigé une charte, « Woodsafe », que nous avons renforcée cette année en engageant les Catherinettes. Il s’agit d’une association féministe luttant contre les violences sexistes et sexuelles en milieu festif. Avec elles, nous avons décidé d’édifier un espace de tranquillité réservée aux personnes qui se sentent mal, ou menacées. Il y aura aussi un système de maraude que n’importe quel festivalier ou festivalière pourra solliciter si il ou elle se sent menacé.e.
J’ajoute que cela fait déjà plusieurs années que nous travaillons avec des associations de prévention des risques comme Keep Smiling et Pause Diabolo. Depuis l’année dernière nous avons mis en place un testing de drogue gratuit accessible à tous. L’objectif est de limiter les risques en informant les personnes de ce qu’ils et elles ont vraiment pris.
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