Idir Boumertit (LFI-Nupes) a créé la surprise dans la 14e circonscription du Rhône. Surtout au premier tour où il était arrivé largement en tête devant le député sortant Yves Blein (majorité présidentielle) avec près de 10 points d’avance.
Idir Boumertit, investi après une hécatombe
Il a donc confirmé son avance au second tour. Malgré cette avance, l’affaire n’était pas gagnée.
Idir Boumertit s’est appuyé sur le fort soutien à Jean-Luc Mélenchon à Vénissieux, Saint-Fons et même dans la partie de Saint-Priest, au premier tour de l’élection présidentielle en avril 2022. Malgré les scores parfois énormes dans certains bureaux de vote de ces communes pour Jean-Luc Mélenchon en avril dernier, l’abstention y est toujours très importante. Quelle que soit l’élection. L’étiquette Nupes et le visage de Jean-Luc Mélenchon étaient donc de précieux atouts. Mais aussi fallait-il que suffisamment de soutiens se déplacent voter.
D’autre part, son investiture s’est déroulée dans des conditions mouvementées. La maire de Vénissieux (PCF), Michèle Picard, briguait l’investiture au sein de la Nupes, qui a finalement était donnée à Taha Bouhafs (LFI). Sa candidature a suscité davantage de critiques du côté des partenaires de gauche. Ainsi qu’une campagne d’harcèlement en ligne. Taha Bouhafs a finalement renoncé après des signalements le concernant effectués auprès de la cellule de LFI contre les violences sexistes et sexuelles.
Idir Boumertit, député qui en rêvait sans trop le dire
Il a ainsi été investi un tout petit mois avant le premier tour. Toutefois, ses ambitions pour la députation étaient réelles et plus anciennes. Mais son parti avait choisi dans un premier temps un autre candidat.
Idir Boumertit est pour l’heure 4e adjoint à la maire Vénissieux et conseiller métropolitain. Il se voit frappé par la loi sur le cumul des mandats. Il devra choisir entre son siège de conseiller municipal de Vénissieux et celui de conseiller métropolitain. S’il conserve son mandat d’élu de Vénissieux il ne pourra toutefois plus être adjoint au maire. Il demeurera simple conseiller municipal.
Avec un député dans sa majorité municipales, Michèle Picard doit sûrement penser aux municipales de 2026. Et aux possibles ambitions de ce dernier, fort d’un mandat à l’Assemblée Nationale.
Une chute brutale pour Yves Blein
La défaite est rude pour le député sortant. Yves Blein ne fera pas un troisième mandat. Après un premier en tant qu’élu socialiste et un second au sein de LREM. En 2017, au premier tour, il était arrivé en tête dans toutes les communes de la circonscription. Y compris Vénissieux. En 2022, il a perdu 2500 voix et n’est arrivé en tête qu’à Feyzin, dont il a été maire, Corbas et Solaize.
En l’absence de candidat de droite, ses réserves de voix parmi les votants étaient faibles. Il devait compter sur une partie des abstentionnistes et des voix, possiblement de droite, du Rassemblement National. Son candidat, Damien Monchau, a ainsi progressé de 1200 voix environ entre 2017 et 2022 même s’il ne s’est pas qualifié pour le second tour.
Yves Blein, par ailleurs président de la Fédération Léo Lagrange, reste toutefois élu. Il est conseiller de la Métropole de Lyon, au sein du groupe « Progressistes et républicains » de David Kimelfeld.
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