Bruno Bernard préside la Métropole en charge de la production, distribution et du traitement de l’eau potable du Grand Lyon. Après les révélations sur la pollution aux perfluorés aux alentours de l’usine Arkema de Pierre-Bénite, il a donné un entretien au Progrès pour rassurer, alors que l’enquête journalistique estime que plus de 200 000 personnes sont desservies par des captages dans lesquelles ont été relevées la présence des perfluorés à des taux dépassant les limites de sécurité actuelles.
Le président écologiste de la Métropole considère tout d’abord qu’il est essentiel de conserver les industries lyonnaises en les accompagnant vers leur transition écologique. Toutefois, il tient à ce que ces dernières garantissent un principe de transparence.
« Mais pour que cela soit acceptable, ça passe par une transparence totale sur les risques et une diminution de ses derniers. C’est dans ce cadre-là, qu’on a fait une charte d’engagement avec déjà plus d’une centaine d’industriels qui s’engagent pour le respect de l’environnement. »
Au sujet de la pollution autour de l’usine Arkema de Pierre-Bénite, Bruno Bernard fustige l’Etat qui, selon lui, a diminué les moyens des contrôles des industriels.
« Par exemple ici, il y a une station de mesure des rejets à Ternay qui est fermée depuis dix ans par l’État pour des raisons économiques. Les contrôles il faut qu’ils aient lieu ».
Il ajoute à propos de la réglementation des perfluorés :
« Le problème aujourd’hui c’est qu’ils ont le droit de rejeter tout ça. La France, attend 2026, la date limite de la directive Européenne qui fixe une limite sur les PFAS pour la mettre en action. »
Il affirme que son rôle est de travailler avec l’industriel pour aller de l’avant tout en faisant pression sur l’Etat, parallèlement.
Pollution aux perfluorés : « La préservation de l’eau du Grand Lyon est une priorité », assure Bruno Bernard
« On ne s’empoisonne pas aujourd’hui quand on boit l’eau du robinet du Grand Lyon », a avancé Bruno Bernard dans ce même entretien. Selon lui, des analyses des composants PFOA et PFOS, deux perfluorés, sont effectuées depuis 2015. Aucune mesure relevée ne serait alarmante et n’aurait atteint la limite des 100 nanogrammes par litre qui sera mise en place en 2026.
« Sur les trois communes du champ captant de Ternay, en 2021 à Givors nous sommes à 16, Grigny 12 et Solaize 8,6. Donc très loin de la norme à venir ».
En complément de ces analyses et au vu des circonstances, d’autres analyses sont conduites, cette fois pour mesurer 20 autres perfluorés, sur l’ensemble des 59 communes du Grand Lyon. Les résultats de ces analyses seront partagés d’ici la fin du mois.
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