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Municipales à Givors : Mohamed Boudjellaba en pôle position avant le second tour

Les élections municipales de 2020 ayant été invalidées, Givors doit retourner aux urnes. Le premier tour de ces nouvelles élections municipales, ce dimanche, a vu Mohamed Boudjellaba, maire écologiste depuis un an, arriver largement en tête. Il est même en bonne position pour retrouver son fauteuil.

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Givors

Ces nouvelles élections sont consécutives à l’annulation du scrutin municipal de 2020 à Givors. Cette décision du tribunal administratif de Lyon prise en février 2021 avait été rendue suite à un recours déposé par l’ancienne maire, Christiane Charnay (PCF), battue au second tour avec 29 voix d’écart.

Le juge avait notamment retenu des faits d’intimidation de la part de soutiens de Mohamed Boudjellaba dans certains bureaux de vote de cette commune proche de Lyon. La décision avait été entérinée par le Conseil d’État le 21 octobre dernier.

Triangulaire et non quadrangulaire comme en 2020 au second tour des municipales à Givors

Cette année, et comme en 2020, six listes étaient en lice au premier tour de ce nouveau scrutin municipal à Givors dimanche 4 décembre. Les résultats sont cette fois bien moins serrés.

Mohamed Boudjellaba (apparenté écologiste), vainqueur des élections en 2020, arrive largement en tête avec 40,5% des suffrages exprimés. Sa liste devance celle de sa prédécesseure Christiane Charnay (PCF), deuxième avec 25,1% et celle de Fabrice Riva (RN), troisième avec 17,8% des voix. Ces trois listes se retrouveront au second tour dimanche 12 décembre pour une triangulaire.

Cette année, pas de quadrangulaire contrairement à 2020, les autres listes n’ayant pas obtenu un score leur permettant de se maintenir. La liste centriste de Razika Dali n’a obtenu que 7,4% des voix, celle de Sébastien Berenguel (liste citoyenne) a récolté 6,6% des voix alors que celle de Mohamed Benoui a recueilli 2,7%.

Toujours faible, la participation a toutefois été légèrement supérieure à celle de 2020 : près de 40% contre 35% en 2020.

L’ancien maire a donc de grandes chances de retrouver son fauteuil. Avec 15 points d’avance, il est en position de ballotage très favorable. L’issue du scrutin semble bien moins indécise qu’en 2020. Et le Rassemblement National quant à lui ne semble plus en mesure de ravir la ville.

Six listes mais un casting différent

Il faut dire que le casting des têtes de liste a changé en l’espace d’un an.

Au Rassemblement National, Antoine Mellies, n’a pas mené de nouveau la liste du parti d’extrême-droite. Elle avait obtenu à peine 150 voix de moins que celle de Mohamed Boudjellaba au second tour en 2020. Responsable départemental du RN en 2020, il a depuis été écarté de ses fonctions au sein du parti pour sa proximité avec Marion Maréchal-Le Pen.

Il est par ailleurs devenu directeur de cabinet du maire de Charlieu-Chavagnieu (Isère) et a fait partie de l’équipe de campagne d’Eric Zemmour dans le Rhône. Il avait obtenu près de 23% des voix au premier tour en 2020. Cette fois, la liste du RN menée par Fabrice Riva n’obtient que 18% environ des suffrages, perdant 100 voix par rapport à l’an dernier.

Dans le camp centriste, les cartes avaient été légèrement rebattues. Pour un résultat encore moins positif. Le candidat Laurent Decourselle, soutenu en 2020 par David Kimelfeld ancien président LREM de la Métropole de Lyon, avait décidé de s’allier avec Razika Dali.

Elle avait elle aussi mené sa propre liste au premier tour en 2020 et avait obtenu 4,13% des voix. À la tête de cette unique liste centriste, elle ne sera pas présente au second tour. Contrairement à Laurent Decourselle en 2020.

Entre Christiane Charnay et Modemed Boudjellaba, on se reproche de ramasser les voix de droite

Les résultats de ce premier tour constituent une victoire pour l’ancien maire. Dans un climat politique plutôt tendu dans la ville, c’est une victoire sur l’ancienne maire Christiane Charnay. Après l’annonce des résultats, il ne l’a d’ailleurs pas épargnée :

« En 2020, je tiens à rappeler que Christiane Charnay avait appelé les listes républicaines arrivées derrière elle à se retirer pour faire front contre l’extrême-droite. Après 15 mois à la tête de notre Ville, preuve est faite que le changement que nous avons impulsé a permis de faire reculer tous les extrêmes et qu’une politique enfin au service de l’intérêt général est capable de rassembler l’ensemble des Givordines et des Givordins. »

Dans ce duel de listes de gauche, l’accusation de moissonner les voix de droite est largement partagée. Christiane Charnay estime ainsi que :

« Après les Macronistes en 2020, le reste de l’électorat de droite de Givors s’est rallié en grande majorité à la liste Boudjellaba (la liste Benhoui soit-disant soutenue par LR ne réunissant que 2,6%), dans un front hétéroclite à la fois sécuritaire, communautariste et ‘tout sauf la gauche’, au sein duquel on se demande toujours ce que font les Verts [qui soutiennent Mohamed Boudjellaba, ndlr]. »

Sa liste progresse en voix par rapport à 2020 (+160 voix) mais une troisième liste de gauche était présente cette année. La liste menée par Sébastien Berenguel, un de ses anciens adjoints, a obtenu un peu moins de 10% des voix. Elle estime qu’elle lui a coûté cher :

« La liste Berenguel qui prétendait représenter l’avenir de la gauche a uniquement contribué à diviser l’électorat des forces progressistes sans élargir la base électorale de la gauche.»

Ces reproches n’avaient pas empêché Christiane Charnay et Mohamed Boudjellaba de se retrouver sur la même liste en 2020 pour les élections métropolitaines sur la circonscription Lônes-et-Coteaux. Leur victoire avait d’ailleurs permis à Christiane Charnay d’être élue conseillère métropolitaine.


#Christiane Charnay

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