La décision du tribunal est tombée ce mardi 9 novembre. Dans leur combat judiciaire contre ICF Habitat, bailleur social de la SNCF, les membres du squat, Chemineur, a gagné 14 mois de répit, d’après le Collectif de soutien aux migrants de la Croix-Rousse.
Pour rappel, ce squat se situe dans un des bâtiments décrépis, voués à la démolition, situés derrière le 52 rue Denfert-Rochereau (Lyon 4è). Dans celui-ci, des membres du collectif croix-roussien logent des jeunes migrants sans logement depuis juin dernier. Pour cela, ils se font aider par le collectif Amie (Accueil des mineurs isolés étrangers, la Cimade (Comité inter-mouvements auprès des évacués), la Cum (coordination urgence migrants) et la Ligue des droits de l’homme. Le bâtiment est non meublé et dépourvu de chauffage et d’électricité.
« Le tribunal considère que ces jeunes à la rue sont en danger »
A l’époque, la plupart des jeunes migrants viennent du campement du square Gustave-Auguste Ferrié, situé à cent mètres. Ils sont issus de pays en développement ou en guerre : Guinée-Conakry, Gambie, Pakistan ou encore Nigéria… La plupart sont des garçons et ont entre 14 et 16 ans. Ils se revendiquent tous mineurs mais le Centre de mise à l’abri et d’évaluation (CMAE) des mineurs non accompagnés de la Métropole de Lyon ne reconnaît par leur minorité.
Le bâtiment a beau ne pas être chauffé, et meublé avec de la récup’, aucun lit ne reste jamais vide. Parfois même, des jeunes fondent en larmes devant les portes car il n’y a pas assez de place pour les accueillir.
Les soutiens demandent de l’électricité au Chemineur
Face à ce constat, le tribunal a donné une décision favorable aux associations, leur garantissant qu’elles pourront user des lieux pour les 14 prochains mois. D’après le Collectif de soutien aux migrants de la Croix-Rousse :
« Le tribunal considère que ces jeunes à la rue sont en danger et qu’ils doivent voir respecter leurs droits fondamentaux relevant de la protection de l’enfance et de la responsabilité de la Métropole (qui en a la compétence). »
Le collectif urge donc la Métropole de prendre à son tour des mesures concrètes afin de protéger les jeunes migrants. Ils demandent à ce que soient aidés les 45 jeunes du Chemineur, mais aussi les jeunes à la rue et sous tente près des jardins de la Grande-Côte. Le collectif demande aussi au propriétaire, ICF Habitat, de rétablir l’électricité au plus vite.
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