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La manifestation contre l’extrême droite passera dans le Vieux Lyon ce samedi

A Lyon, une manifestation contre l’extrême droite partira ce samedi 23 octobre de la place Bellecour en début d’après-midi. Une des revendications phares est la fermeture des locaux de feu Génération identitaire dans le Vieux Lyon.

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Lyon, « berceau » de l’extrême droite radicale française ? C’est le rapport de la commission d’enquête sur les groupuscules d’extrême droite en France rendu il y a deux ans qui le dit. Et la situation ne semble guère avoir évolué depuis. Après un été et un automne 2021 marqués par une recrudescence des violences, une grande manifestation contre l’extrême droite est organisée ce samedi 23 octobre. Et quel endroit plus approprié pour la recevoir que Lyon ?

A l’initiative de cette mobilisation, un collectif de personnalités du monde syndical, associatif, politique ou universitaire qui ont lancé l’idée la semaine dernière dans une tribune publiée sur Mediapart. Du côté des organisateurs, on trouve plusieurs collectifs et associations de Lyon ou du Rhône ainsi que quelques partis politiques : les antifascistes de la Jeune garde de Lyon, les écologistes d’Alternatiba, le Planning familial du Rhône, les syndicats Solidaires, l’Unef ou encore l’Union départementale CGT, les militant·es politiques du NPA et de la France insoumise.

Une liste non exhaustive de militant·es d’horizons divers, rassemblé·es ce samedi pour réclamer – à nouveau – la fermeture des locaux de l’extrême droite à Lyon.

La place neuve Saint-Jean du vieux Lyon, très connue des touristes pour ses innombrables bouchonsPhoto : Amandine Eymes

Une manifestation qui passera dans le Vieux Lyon considéré comme un fief par l’extrême droite

Cette manifestation contre l’extrême droite est loin d’être la première à défiler dans les rues de Lyon. Une première mobilisation devait déjà avoir lieu le samedi 3 avril dernier à Lyon, suite à l’attaque de la librairie libertaire La Plume noire, à la Croix-Rousse. Elle avait été interdite par la préfecture du Rhône et s’était finalement tenue fin mai.

Pour celle de ce samedi 23 octobre, la préfecture a validé le trajet proposé par les organisateurs. Ainsi, le cortège partira à 14h30 de la place Bellecour pour rejoindre la place des Terreaux en passant par le Vieux Lyon (quai Fulchiron), quartier considérée comme un fief par l’extrême droite lyonnaise.

S’il ne s’agit pas d’une manifestation nationale ce samedi, même si de nombreuses personnalités universitaires, politiques et médiatiques ont signé la tribune publiée sur Mediapart, qui débute ainsi : :

« Lyon, considérée comme un « laboratoire de l’extrême-droite » depuis maintenant plus de 10 ans, subit de multiples agressions de l’extrême-droite (attaques racistes, islamophobes, antisémites, attaques au couteau, attaques de manifestations, attaques de librairies, attaques LGBTIphobes, etc…). Nous avons constaté ces derniers jours, à Lyon et ailleurs, ces dernières semaines, une accélération de ces violences. […] Il est temps d’inverser la situation. Notre devoir, à toutes et tous, est de les faire reculer. »

On trouve sous ce texte le nom des historiennes Laurence de Cock et Mathilde Larrère, la romancière Annie Ernaux, la militante écolo Sandrine Rousseau, le youtubeur Usul ou encore le candidat du NPA Philippe Poutou. Certain·es d’entre elles et eux doivent d’ailleurs faire le déplacement à Lyon ce samedi.

La question de la fermeture des locaux de l’extrême droite à Lyon

Comme nous l’indiquions dans un précédent article, il semble que la dissolution du groupuscule d’extrême droite Génération identitaire, emblématique de l’extrême droite radicale, en mars dernier, n’a pas eu les effets escomptés en matière de recours à la violence. Au contraire. Deux semaines plus tard, la librairie libertaire de La Plume noire se faisait attaquer à la Croix-Rousse. En juin et en septembre, des affrontements étaient également relayés par la presse dans le centre-ville de Lyon.

Raphaël Arnault, porte-parole des antifascistes de la Jeune garde de Lyon, dénonce une extrême droite « en roue libre » à Lyon, d’où la nécessité de cette mobilisation de samedi qui s’annonce suivie.

« Le but de cette manifestation est d’alerter sur les violences de l’extrême droite et d’instituer un rapport de force pour montrer à l’extrême droite et aux institutions qu’on ne lâchera jamais la rue, explique-t-il. Après la dissolution de Génération identitaire, on s’attendait à ce qu’ils soient agacés, mais pas à ce niveau. Il y a une accentuation des violences depuis le mouvement anti-pass sanitaire et à l’approche de l’élection présidentielle. »

Les anti-pass sanitaire sont dans la rue chaque samedi depuis cet été. Ce samedi 23 octobre, le « collectif contre la Coronafolie » sera également de la partie. Une manifestation déclarée en préfecture partira à 14h de la place Jean Macé, dans le 7e arrondissement de Lyon, jusqu’à la place des Dr Mérieux, à Gerland. Là-bas, des prises de parole, des « ateliers des libertés » et une chaîne humaine sont prévus au programme.

S’ils se revendiquent apolitiques, Les Patriotes de Florian Philippot se mobilisent régulièrement à leurs côtés, ainsi que des figures connues de l’extrême droite radicale.

« Ils se sentent pousser des ailes parce qu’ils ont toujours leurs locaux », affirme Raphaël Arnault.

La Traboule, le bar associatif et siège de feu Génération identitaire à Lyon en janvier 2017Photo : Léo Germain/Rue89Lyon.

La tribune publiée sur Médiapart accuse également la préfecture de faire preuve d’un certain laxisme à l’égard de l’extrême droite lyonnaise :

« La préfecture exerce un jeu trouble, en laissant se développer la fachosphère, à travers l’existence de locaux comme « La Traboule » et « l’Agogé », situés dans le Vieux Lyon, point de départ de la majorité des attaques. »

La fermeture des locaux de feu Génération identitaire dans le Vieux Lyon, le bar de La Traboule et la salle de boxe L’Agogée, est une des revendications phares de la manifestation de ce samedi.

Les anciens locaux de Génération identitaire sont toujours bien fréquentés malgré la dissolution du mouvement qui n’a pas pris en compte les associations de la galaxie identitaire.

Récemment en déplacement à Lyon, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a assuré que ses « services » surveillent ces locaux et les gens qui s’y regroupent.


#Extrême-droite

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