Circulez, il n’y a (plus) rien à voir. Ce lundi 27 septembre, le conseil de la Métropole de Lyon étudiait une délibération sur une mise en conformité du Plan locale d’urbanisme (PLUH) avec le projet de salle d’Arena de l’OL, devant s’installer aux abords du Grand Stade (lire par ailleurs). En décembre 2020, ce projet avait provoqué d’âpres débats au sein de la majorité. Presque un an plus tard, la délibération est (presque) passée comme une lettre à la poste.
Annonçant un défaut d’affichage électronique, le président de la Métropole Bruno Bernard (EELV) a lui-même annoncé les résultats du vote : 120 pour, et 12 contre. Un résultat meilleur que celui de décembre 2020 où 104 conseillers avaient pour.
Arena à Lyon : la déclaration d’amour de Gérard Collomb
Les opposants (abstentions et votes contre) font-ils tous partie de la majorité écologiste ? Ils ne sont en tout cas pas à aller chercher du côté de Gérard Collomb.
L’ancien ministre s’est fait un plaisir de féliciter le président de la Métropole Bruno Bernard (EELV), allant même jusqu’à faire une déclaration d’amour à la vice-présidente à l’urbanisme, en charge du dossier, Béatrice Vessiller (EELV).
« Coupez les micros, j’ai une confidence à vous faire : Je vous aime ! s’est lâché l’ex-président de la métropole. Je me félicite que ce stade face consensus. »
Enthousiaste, il s’est félicité d’un projet qui va donner une « nouvelle dimension à l’Est lyonnais » et d’un « consensus » autour de l’utilité du Grand stade. Un pas en avant, selon lui, alors que beaucoup d’élus écologistes s’étaient dressés contre le projet.
Une majorité « moins dithyrambique » mais peu critique
Forcément, dans les rangs de la majorité, l’enthousiasme était plus mesuré. « Moins dithyrambique », Issam Benzeghiba s’est inquiété des potentiels bouchons pouvant être créés par deux événements en simultanés à l’Arena et au Grand stade. « Il faudra qu’il se tienne un événement par jour dans l’Arena ou le stade », a affirmé le membre du groupe socialiste, avant d’annoncer que tout le groupe voterait la délibération.
C’est surtout la position du groupe Les écologistes qui était attendue sur le sujet. Le projet n’est en effet pas dans leur « ADN », a reconnu Vinciane Brunel Vieira, co-présidente du groupe.
« Mais il s’agit d’un exemple de notre capacité à réadapter des projets. Nous pouvons, avec les partenaires, les faire évoluer sur le chemin », a voulu marquer l’élue EELV.
Un engagement de principe de l’OL et de Jean-Michel Aulas
Divisés, les écologistes se sont rassemblés sur plusieurs points, selon l’élue villeurbannaise : le fait que la construction se fasse sur une friche industrielle, le fait que le projet permette à l’Asvel d’avoir une place régulière en coupe d’Europe de basket et certaines réponses du projet aux demandes de la majorité.
Parmi celles-ci, la mise en place d’une jauge de 6000 places lors des spectacles, afin que la salle ne concurrence pas d’autres salles lyonnaises, plus petites. L’OL est aussi engager à investir dans l’installation d’une passerelle passant au-dessus de la rocade Est et sur la mise en place de fonds pour la construction d’un corridor écologique.
« M. Aulas, vous avez l’occasion de montrer que vous êtes un entrepreneur de notre temps, a-t-elle déclaré. Démontrez nous que nous avons eu raison de vous faire confiance. »
Selon elle, c’est ce cheminement qui a poussé une « majorité » d’écologistes à voter cette délibération. Bien que cela n’ait pas convaincu tout le monde.
Une opposition discrète mais toujours présente
[Mis à jour le mercredi 29 septembre] Dans cette la courte opposition au projet, on trouve encore des élus écologistes du secteur de Décines-Meyzieu, de Rhône-Amont. Dans un communiqué paru lundi soir, Catherine Creuze et Matthieu Vieira, tous deux élus à la Métropole de Lyon dans le groupe les écologistes, ont maintenu « que d’autres lieux auraient été plus pertinents pour la construction de cette salle. »
Interrogé par Lyon Capitale, Matthieu Vieira a ainsi confirmé avoir voté contre le projet du fait également des avis « très majoritairement défavorables » de l’enquête publique. Du reste, pour l’élu écologiste, on ne peut pas être d’accord sur tout, même dans un même groupe politique. A voir si cela plaira au président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard (EELV). Les élus n’ont en tout cas pas pris la parole durant le conseil pour faire entendre leur désaccord.
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