C’était le 10 décembre 2019. Alors qu’il est de passage à Lyon avant de prendre un poste de barman, Arthur Naciri, 23 ans, rejoint la fin d’une manifestation contre la réforme des retraites. Sympathisant, le jeune homme, arrivé place Bellecour, se fait « littéralement casser la gueule », selon ses termes, par des agents de la BAC. Bilan : neuf dents cassées et des blessures du nez à la lèvre.
Révélées par Rue89Lyon, les photos de sa bouche en sang avaient donné à l’affaire une tournure publique. Celle-ci était devenue un emblème à l’heure des manifestations contre la loi de sécurité globale, visant à limiter la diffusion d’images de policiers. Deux ans après, les choses ne semblent pas avoir avancé sur le volet judiciaire.
Violences policières à Lyon : un troisième report depuis 2020
Pour la troisième fois, la date du procès a ainsi été renvoyée. Initialement prévu le 10 décembre 2020, celui-ci avait été décalé au 23 février 2021. Mais, après un véritable coup de poker de l’avocat Laurent-Franck Liénard, en charge de la défense des agents de la BAC incriminés, le procès avait été de nouveau décalé au 28 septembre.
Cette fois-ci, il faudra attendre 2022 pour avoir un réel procès. Contacté, l’avocat d’Arthur Naciri, Maître Thomas Fourrey, n’a pas été surpris par l’annonce. « On s’y attendait un peu. Cela fait partie des risques quand on ajoute des pièces au dossier », confie-t-il. L’avocat a d’abord craint la réaction de son client. Mais, selon lui, ce dernier s’attendait aussi à la nouvelle et a accepté ce nouveau retard.
D’après l’avocat, le report est lié au fait que l’expert vidéo, en charge d’une nouvelle analyse des images du procès, n’a pas rendu son rapport dans les temps. Cette expertise doit permet d’aller plus loin que l’enquête de l’IGPN sur l’affaire, fortement critiquée. L’avocat des policiers de la BAC, Laurent-Franck Liénard, avait lui-même attaqué le travail de la police des polices.
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