Faut-il mettre fin à la Métropole de Lyon telle qu’elle se présente administrativement ? Dans un communiqué, des élus (dont 44 maires et 22 conseillers métropolitains) attaquent le fonctionnement de l’institution lyonnaise, dimanche 12 septembre. Signée par « les Maires de la Métropole de Lyon », la tribune rassemble principalement l’aile droite de l’assemblée et s’attaque au fonctionnement de la collectivité, sous la gouvernance des écologistes depuis 2021. Le maire de Charly Olivier Araujo (DVD), habitué des attaques vis-à-vis de la Métropole, Gilles Gascon (LR), maire de Saint-Priest, Alexandre Vincendet (LR), maire de Rillieux, font partis des signataires.
Ils attaquent une « entité désincarnée sans lien avec les territoires qui la composent. » Et pointent les faiblesses d’une institution unique en France responsable, selon eux, de « générer de dangereux déséquilibres sur le plan démocratique, territorial, social et environnemental. »
« [Le modèle lyonnais] constitue une soumission à un phénomène de métropolisation dont les vertus sont depuis longtemps décriées et dénoncées par de nombreux auteurs et universitaires », marquent-ils.
Gouvernance de la Métropole de Lyon : le retour des « petits maires »
Critique n°1 : le manque de représentativité des maires au sein de la nouvelle Métropole. Depuis 2020, seuls 22 maires, sur les 59 du territoire, siègent au conseil métropolitain. Une vieille antienne qui avait déjà provoqué des remous du temps de l’ancienne mandature, dirigé par Gérard Collomb.
Ce sujet avait d’ailleurs coûté la place de président de la Métropole à l’ancien ministre. Les élus « Synergie », guidés par Marc Grivel (signataire de la tribune), avaient peu goûtés de perdre du pouvoir à ce sujet. Les « petits maires » de l’ouest lyonnais continuent ainsi un combat initié sous le précédent combat.
D’ailleurs, les « collombistes » ne se sont pas joints à la rédaction de cette tribune. Et pour cause, difficile de remettre en cause le projet-phare de leur ancien patron Gérard Collomb. Vendredi 10 septembre, Louis Pelaez, proche de l’ancien ministre, s’est lui fendu d’un communiqué contre la gouvernance du président de la Métropole, Bruno Bernard (EELV).
« Ce n’est pas notre modèle institutionnel qui est responsable du mépris envers les maires et de la perte des moyens financiers communaux mais la gouvernance d’EELV et ses alliés ! »
Il reproche notamment à l’exécutif métropolitain de favoriser Lyon et Villeurbanne « en ne laissant que des miettes aux 57 autres communes »
A Lyon, une opposition rassemblée contre la gouvernance des écologistes
Sur ce point, la droite « classique » et les proches de Gérard Collomb se retrouvent, comme lors des élections municipales, sur les critiques anti-verts.
« La gestion de la Métropole est le fait d’un exécutif sûr de lui-même, qui agit pour des intérêts partisans et une vision dogmatique sans chercher à comprendre les besoins réels des habitants et les attentes des populations de nos communes », attaque les élus de droite.
Dans le même panier, ils critiquent les principales mesures des écologistes comme la Zone à faible émission, la mise en place de la régie publique de l’eau… Mais c’est bien le côté anti-démocratique d’une structure « loin des communes » qui est au cœur du problème soulevé. Pour eux, ils faut revenir sur la loi MAPTAM à l’origine de l’institution.
Du côté des pro-Collomb, on souligne que Gérard Collomb n’avait « jamais fait l’objet de tels tirs croisés unanimes contre sa gouvernance ». Une affirmation à nuancer. L’ancien ministre a été (très) fréquemment attaqué pour sa vision individuelle du pouvoir.
Une chose est certaine : plus de six ans après les débuts de la Métropole de Lyon, cette spécificité institutionnelle française fait encore couler de l’encre. Elle continue à diviser l’hémicycle et d’anciens amis politiques.
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