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Lyon Antifa fest : une attaque « politique » pour les organisateurs

Après la polémique déclenchée par une de leur vidéo promotionnelle, dans laquelle un groupe insulte les forces de l’ordre, le Lyon Antifa fest a pris la parole. Ses organisateurs s’étonnent de la fermeté de la sanction (coupure de subvention de la Région). Et dédouanent la salle de concert, le CCO de Villeurbanne, de toute responsabilité.

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Capture d'écran Vidéo rap

Les réactions s’enchaînent à la suite de la polémique autour du Lyon Antifa fest. Initialement programmé à Villeurbanne en décembre, ce festival, créé en 2013 à la suite de la mort du militant antifasciste Clément Meric, est sous le feu des projecteurs. A circulé une vidéo promotionnelle dans laquelle le groupe Lax & Orginal Tonio fait chanter au public le refrain : « Tous les flics c’est des bâtards [sic]. »

Monté au créneau, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR) a décidé de supprimer la subvention régionale accordée au CCO de Villeurbanne, salle qui accueille l’événement. Une réaction très ferme qui a fait réagir, pour son aspect jugé « disproportionné ». Après les réactions du mairie PS de Villeurbanne, du CCO et de l’opposition socialiste de Laurent Wauquiez à la Région, les organisateurs de l’événement et principaux intéressés ont répondu à Rue89Lyon, ce mardi 7 septembre.

Pour le Lyon Antifa fest : une attaque avec un « dessein politique »

En préambule, ces derniers annoncent que la vidéo a été retirée des réseaux sociaux, comme nous l’avions remarqué. Ils reviennent ensuite sur le retrait de la subvention de 45 000 euros au CCO, décidé par Laurent Wauquiez et annoncé dans les colonnes du Progrès.

« Si les propos tenus dans cette vidéo agitent et offensent la sphère politique, le CCO ne saurait en aucune façon être tenu pour responsable, marque l’organisation. Nous ne pouvons au contraire que nous interroger quant au dessein politique qui anime cette décision à l’approche des futures élections. » 

De même, ils rappellent qu’aucun incident n’est à déplorer sur le festival au cours des sept dernières années. En revanche, le CCO a subi, en 2019, des menaces et une attaque avec tentative d’incendie afin « de nous la dissuader de nous accueillir. » Une affaire qui avait alors créé peu d’émoi, selon eux.

Sur la vidéo en question, ils s’étonnent d’une réaction disproportionnée.

« L’extrait utilisé afin de nous nuire est un habile procédé d’opposition politique car aucune violence n’y était réclamée. »

Maintien du festival ? Une décision attendue dans la semaine

Dans le même temps, ils regrettent la fermeté de la sanction annoncée quand d’autres groupes, situés à l’extrême droite, semblent mieux s’en sortir, selon eux.

« Nous nous interrogeons quant à la fermeté annoncé à notre encontre et notre appel supposé à la haine lorsqu’en parallèle, les locaux d’organismes dissous par le gouvernement (Génération identitaire) ont encore pignon sur rue, au sein même de notre ville »

Pour l’ensemble de ces raisons, les organisateurs demandent à ce que cesse « l’acharnement politico-médiatique » contre eux et contre le CCO. La mairie de Villeurbanne s’est donné jusqu’à la fin de semaine pour statuer sur la programmation, ou non, de l’événement. 

Dans la vidéo de présentation du festival, la phrase « tous les flics sont des bâtards » a créé la polémique. Capture d’écran.

#Antifascistes

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Photo : ED/Rue89Lyon

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