Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Lycée Saint-Thom à Oullins : la journaliste virée rencontre le rectorat

Fin mai, une journaliste qui commençait des interventions en éducation aux médias au lycée

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Lyon, abonnez-vous.

L'arrêt de bus devant le collège-lycée Saint-Thomas-d'Aquin (ou Saint-Thom) à Oullins, près de Lyon. Crédit : DD/Rue89Lyon

Saint-Thomas d’Aquin-Veritas a été remerciée par la direction de l’établissement (dit « Saint-Thom »), à Oullins, à la suite d’une séance sur le complotisme et l’extrême droite. À la suite de notre article publié sur Rue89Lyon, le rectorat vient de rencontrer l’intervenante.

Le message a fini par être reçu. Mardi 13 juillet, la journaliste Fabienne Guedy a rencontré deux membres du rectorat de Lyon, en charge d’un pole dédié à l’éducation aux médias et à l’information (EMI). Le 15 juin dernier, elle avait sollicité l’administration locale de l’Education nationale après avoir été remerciée par le lycée catholique Saint-Thomas-d’Aquin Veritas, dit « Saint-Thom’ », à Oullins, près de Lyon.

En cause ? La diffusion d’un reportage de Complément d’enquête consacré à l’ultra droite et à ses dérives complotistes lors d’une séance d’éducation aux médias consacré aux mécanismes de manipulations numériques chez les jeunes.

Selon la journaliste, les enseignants, d’abord satisfaits de son intervention, étaient revenus sur les échanges une demi-heure avant sa deuxième intervention. Ils ont souhaité stoppé la collaboration. Le contenu de la séance avait été jugé « trop politique ». La crainte que des parents, partageant éventuellement ces idées ou ne les récusant pas, se plaignent, avait été mentionnée. Le directeur de l’établissement avait cependant précisé que la journaliste serait payée.

À la suite d’un article de Rue89Lyon révélant cette étonnante prise de position du lycée, le rectorat a été visiblement gêné par la tournure prise par les événements. L’administration de l’académie de Lyon a donc assez rapidement contacté l’intervenante. Et un rendez-vous a été organisé dans la foulée.

Saint-Thom prêt à discuter avec la journaliste ?

L’entrée du collège-lycée Saint-Thomas-d’Aquin, dit Saint-Thom, à Oullins. Juillet 2021. Crédit : DD/Rue89Lyon.

Durant ces échanges, la journaliste a rappelé que la séance s’était passée avec la moitié de la classe sur place, et l’autre en visioconférence. Ce qui n’était pas prévu, selon elle.

« On n’aborde pas les sujets de la même manière selon qu’on s’adresse à des gens ou à un écran, j’ai été mise devant le fait accompli », a-t-elle déclaré à l’équipe de l’inspection académique.

Pour elle, ce serait derrière ces écrans que son limogeage s’est joué. Les élèves ont pu parler de l’intervention à leurs parents, ces derniers ont peut-être pu assister à la séance.

« Sinon comment expliquer la satisfaction des enseignantes et des élèves à la fin de l’intervention puis mon renvoi deux heures après ? », ajoute-t-elle.

À la suite de cet échange, les inspectrices du rectorat ont évoqué une possible rencontre avec la direction de l’établissement Saint-Thomas-d’Aquin-Véritas. Lors de notre précédent article, le lycée n’avait pas voulu réagir. La journaliste a accepté l’idée de cette rencontre, qui pourrait avoir lieu à la rentrée de septembre. 


#Éducation

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles

À lire ensuite


Partager
Plus d'options
Quitter la version mobile