Il n’y avait pas vraiment de suspense. Et il n’y a pas eu de véritable surprise ce soir lors du second tour des élections départementales 2021 dans le Rhône. La majorité sortante, dominée par Les Républicains avec ses alliés de l’UDI, reste largement majoritaire. Le président du conseil départemental du Rhône, Christophe Guilloteau (LR), devrait vivre une réélection tranquille lors de la première séance du conseil départemental du Rhône.
La composition de l’assemblée du conseil départemental du Rhône 2021-2028
Voici la prochaine composition de l’assemblée du conseil départemental du Rhône :
Le canton de l’Arbresle résiste encore et toujours à la droite
Comme en 2015, la droite échoue dans le canton de l’Arbresle. Cette année-là, LR et UDI étaient partis divisés. Ils avaient alors favorisé un second tour entre les binômes de gauche et du Front National. Permettant une victoire de la gauche. Cette dernière sauvait ainsi deux sièges au sein du nouveau conseil départemental du Rhône amputé du territoire de la métropole de Lyon pour la première fois.
Cette année, pas vraiment de division au sein de la majorité sortante. Mais la présence toutefois d’un binôme de centre-droit. Et celle d’un binôme mené par le responsable départemental LREM, Morgan Griffond. Malgré tout, le binôme LR était arrivé en tête au premier tour. Juste devant celui de LREM lequel avait devancé le binôme de gauche sortant, de quelques voix à peine.
Au second tour, le binôme LREM a réussi à devancer le binôme LR de Sarah Boussandel et Pierre Varliette.
« Encore une fois, on rate le canton de l’Arbresle ».
Christophe Guilloteau, président LR du conseil départemental du Rhône
La prochaine assemblée du conseil départemental du Rhône comptera donc encore deux élu·es en dehors de la majorité LR-UDI.
Morgan Griffond sera par ailleurs le seul élu LREM du Rhône de ces élections départementales et régionales 2021. Après notamment l’élimination de la liste LREM-Modem de Bruno Bonnell dès le premier tour des élections régionales.
Christophe Guilloteau (LR) à l’aise dans son fauteuil
Le président sortant, avait forcément le sourire ce dimanche 27 juin au soir. Malgré un niveau d’abstention très fort dans le Rhône, il était forcément fier des scores des binômes de la majorité départementale.
« Cela montre que quand on mène une politique de droite, les électeurs ne vont pas ailleurs. Ma seule satisfaction est le fort tassement du Rassemblement National qui a implosé de l’intérieur et l’extérieur ».
Cette année, face au RN notamment, LR et UDI étaient partaient largement unis. Même si le mode de scrutin n’est pas favorable au parti de Marine Le Pen, des divisions auraient pu éliminer certains de leurs binômes. Avec des scores bas, le RN n’a même pas profité des rares binômes dissidents à droite.
Les départementales, un échec pour l’implantation du Rassemblement National
Il est sûrement trop tôt pour dire si le RN a « implosé de l’intérieur et de l’extérieur » comme le prétend le président du conseil départemental du Rhône. L’échec de son implantation lors de ces élections départementales est certain en revanche.
Elles interviennent dans la foulée d’élections municipales et métropolitaines de 2020 décevantes pour le parti. Le RN ambitionnait notamment de ravir la mairie communiste de Givors et dix sièges au conseil de la Métropole de Lyon.
Dans un moment de flottement à sa direction départementale, après la suspension d’Antoine Mellies, le RN n’était pas présent dans tous les cantons du Rhône lors de ces élections.
Pas de réelle progression du RN entre les deux tours
Il s’est maintenu au second tour dans seulement trois cantons. Là, il ne progresse pas réellement entre les deux tours :
- Canton de Belleville-en-Beaujolais : -28 voix entre le 1er et le 2nd tour
- Canton de Saint-Symphorien-d’Ozon : +300 voix
- Canton de Genas : +40 voix
Le Rhône, avec une droite toujours aussi bien ancrée, reste un territoire électoralement plutôt difficile pour le RN. Ces élections départementales, avec une perte de 25 000 voix au premier tour par rapport à 2015, l’ont montré encore une fois. Et marquent l’échec de son ancrage local.
Val-d’Oingt, dernier espoir de la gauche aux départementales dans le Rhône
La gauche, partie globalement unie au premier tour, conservait de maigres espoirs d’obtenir des élus. Ses dernières chances étaient placées dans le binôme Pascal Terrier et Ariane Aubonnet sur le canton du Val-d’Oingt. Pascal Terrier, maire du Val-d’Oingt, pouvait compter sur la commune centre à la tête de laquelle il est arrivé en 2020. Au premier tour, le binôme était arrivé en second position juste derrière le binôme de la sortante Martine Publié (LR).
Malgré une progression de 500 voix entre les deux tour, le binôme Martine Publié – Christian Vivier-Merle est arrivé largement en tête au second tour avec près de 60% des voix. Bénéficiant d’un net report de voix. Issues notamment de l’autre binôme de droite et de celui du RN mené par le conseiller départemental sortant Antoine Duperray (ex-LR), présents au premier tour.
La gauche disparaît du conseil départemental du Rhône
Le canton de l’Arbresle avait été perdu dès le premier tour. La conseillère départementale sortante, Sheila McCarron et son binôme Joseph Volay, avaient été éliminés pour une cinquantaine de voix à peine. La gauche ne comptera donc plus aucun élu au sein du conseil départemental du Rhône durant la mandature 2021-2028.
Le territoire actuel du Rhône, amputé de la Métropole du Rhône ne lui est certes pas favorable. Le département est depuis très longtemps dominé par le centre-droit et la droite. Mais la gauche comptait toutefois toujours des élus. Ses scores au premier tour montraient qu’elle avait plutôt bien résisté.
Symboliquement, ces élections départementales 2021 marquent sa disparition de l’hémicycle départemental.
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