Laurent Wauquiez ou la bataille interne chez Les Républicains
Xavier Bertrand, président sortant LR dans les Hauts-de-France, a fait mieux que lui et de quelques minutes seulement en termes de rapidité de prise de parole publique ce dimanche soir. Laurent Wauquiez n’a pas attendu davantage, faisant vers 20h10 une déclaration calibrée pour les médias, pour se satisfaire d’un score qui n’était pas encore définitif mais qui le prédisait très haut placé.
Le président sortant d’Auvergne-Rhône-Alpes a en effet récolté 43,79% des voix en Auvergne-Rhône-Alpes lors de ce premier tour des élections régionales. Pour lui, c’est le « cap clair » qui a fonctionné auprès des électeurs, avec la « lutte contre l’insécurité » comme credo principal. Reste à relever qu’ils ne sont que 15% à s’être exprimés. Laurent Wauquiez n’a donc pas pu ignorer cette abstention et a appelé, comme les autres candidat·es, à se mobiliser pour le second tour qui se tiendra le dimanche 27 juin prochain.
Dans l’équipe de campagne de Laurent Wauquiez, difficile de cacher une certaine joie, malgré le peu de suffrages exprimés.
« Il fait le meilleur score de France. »
Comprendre : il se situe devant Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, dans les chiffres. Laurent Wauquiez est donc dans une position confortable pour prétendre jouer un rôle dans la quête du présidentiable au sein de son parti LR. Après une « traversée du désert » post-élections européennes, l’actuel président d’Auvergne-Rhône-Alpes va pouvoir militer pour l’adoption générale par LR d’une stratégie politique plaçant la barre très à droite.
Bruno Bonnell sorti du jeu : l’humiliation du parti présidentiel
Dans les salons de la préfecture ce dimanche soir, Bruno Bonnell a tenté de faire bonne figure. Son score a oscillé entre 9,6% et 10,4% des voix, passant alternativement au fil du dépouillement la barre des 10% et le qualifiant puis l’excluant du second tour. Les montagnes russes jusque près de 1h du matin. Il est arrivé à 9,85%.
Le député et tête de liste pour LREM ne s’est pas fait d’illusion et, assez tôt dans la soirée, verre de jus de fruit à la main, il a commencé à plaider pour les élections présidentielles de 2022. « Travail de terrain » à mener, pas de concurrence démesurée avec les adversaires politiques selon la stratégie du « en même temps », etc.
Pas d’alliance avec une autre liste, Bruno Bonnell a rappelé s’y être engagé. Il pourra donc se reposer pendant cet entre-deux-tours ou se rappeler au bon souvenir de son travail législatif.
Najat Vallaud-Belkacem ou « Mick Jagger » qui fait un petit score
Très observée pendant cette campagne électorale, l’ancienne ministre de l’Education de François Hollande n’est arrivée qu’en quatrième position avec 11,4% des voix. Pour autant, son arrivée à la préfecture du Rhône s’est faire sous les crépitements des flashs, les caméras rivés sur elle et une nuée de journalistes sur le qui-vive dans l’escalier principal. Sur le plan du succès d’image, Najat Vallaud-Belkacem a remporté la mise. Un photographe nous a lâché ce dimanche soir :
« On croirait Mick Jagger qui arrive. On dirait presque qu’elle a remporté ce premier tour. »
On a même remarqué des militants LR se saisissant de leur téléphone pour la prendre en photo à son arrivée. Pour autant, le choix d’une figure médiatique et de la marque NVB n’a pas permis au Parti socialiste de décoller. Ni de remporter sa véritable bataille, celle de se placer devant l’adversaire-partenaire que représente EELV. Najat Vallaud-Belkacem n’a donc pas tourné autour du pot annonçant très vite son ralliement à la liste de Fabienne Grébert.
Elle a parlé d’un « bloc de la social-écologie » qui, en incluant également les listes PC-LFI, afficherait un score en capacité de gagner les élections.
L’écologiste Fabienne Grébert en position de force dans les négociations à gauche
Bruno Bernard, président écologiste de la Métropole de Lyon, s’est montré dès le début de la soirée et les premiers bulletins ouverts très satisfait. Être devant le Parti socialiste, avec lequel il a refusé toute alliance avant le premier tour, l’a conforté dans sa stratégie. Une campagne solo a permis à EELV d’être en position de force face au PS voire de prétendre au rôle du parti de gauche présidentiable. Pour autant, le fort taux d’abstention n’aide pas aux analyses locales ni nationales.
Si Bruno Bernard nie prendre part aux négociations de composition des listes avec les partenaires socialistes et communistes, un lieu a toutefois été loué par EELV, qui se trouve tout près de la Métropole de Lyon, pour que s’y déroulent les discussions.
EELV a envie également de se féliciter des scores réalisés dans les grandes villes. Laurent Waquiez reste en tête à Lyon, mais Fabienne Grébert y réalise plus de 22% des voix. Et plus de 24% à Villeurbanne.
La candidate écologiste a conservé dimanche soir sur une tonalité offensive vis-à-vis de Laurent Wauquiez. Aux côtés de Najat Vallaud-Belkacem, elles ont posé sourires aux lèvres, parlant même de rapports amicaux les concernant.
Cécile Cukierman, la candidate PC-LFI, doit également rejoindre la liste d’union qui doit être déposée d’ici ce mardi 18h à la préfecture.
Élections régionales : pour le Rassemblement national, la fausse bonne idée Andréa Kotarac
Comme ailleurs en France, le RN a fait quasiment 10 points de moins que ce qu’annonçaient les derniers sondages. Andréa Kotarac s’est positionné troisième en Auvergne-Rhône-Alpes, derrière la candidate écologiste, avec 12,33% des voix. Il a dans la soirée repris les les éléments de langage que Marine Le Pen a diffusés avec colère sur les télés nationales, appelant lui aussi à un « sursaut patriote » face à des listes qualifiées d’ »islamogauchistes », etc.
La figure d’Andréa Kotarac, transfuge de LFI, semble ne pas tellement prendre au niveau local auprès des électeurs du RN, puisque le conseiller régional ne cesse d’afficher des scores décevants pour son parti, aux différentes élections auxquelles il se présente.
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