Actualités, enquêtes à Lyon et dans la région

Rhône : un loup repéré au nord de Lyon

Dans la nuit du 9 au 10 avril, un loup gris a été photographié sur la commune de Chambost-Allières, au nord de Lyon. Une première dans le Rhône depuis plus d’un siècle.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Lyon, abonnez-vous.

Rhône : un loup repéré au nord de Lyon

Ça n’était pas arrivé depuis plus d’un siècle. Un loup a été aperçu dans le Rhône et plus précisément à Chambost-Allières, une petite commune située à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Lyon. Cette découverte étonnante a été faite il y a près d’un mois. L’information a été diffusé lundi 10 mai par la préfecture du Rhône.

Dans la nuit du 9 au 10 avril dernier, un animal de bonne taille, ressemblant à un gros chien, a été pris en photo, par un appareil automatique, sur la commune. Les clichés ont été transmis à l’Office français de la biodiversité (OFB), en charge du suivi des loups en France. Les experts sont formels : il ne s’agit pas d’un chien mais bien d’un loup gris.

Cliché du loup pris à l’appareil automatique – Photo de Marc Benoît transmise à la presse par la préfecture du Rhône

Comment reconnaître un loup ?

Les experts de l’OFB détaillent les caractéristiques permettant d’identifier à coup sûr l’espèce, et de la distinguer du chien :

« Elancé, relativement chétif et haut sur pattes, allure souple et se déplaçant généralement au trot.
– Pelage nuancé du gris au roux, contrasté du sombre (dos) au clair (ventre)
– Masque labial clair, s’étend sur le museau, longe sa partie inférieure et finit à la base du cou
– Liseré noir sur l’avant des pattes antérieures
– Oreilles courtes, légèrement arrondies
– Queue courte pour un canidé, jamais en dessous de l’articulation du tarse, souvent tombante, avec un pinceau noir. »

Toutes ces caractéristiques leur ont permis d’identifier formellement le canidé photographié au nord de Lyon comme étant un loup gris (ou canis lupus lupus). Si l’animal n’avait pas été repéré dans le Rhône depuis plus d’un siècle, il en va différemment pour les départements voisins. Les éleveurs·ses de l’Isère, de la Loire et de Saône-et-Loire font fréquemment face à des attaques de loups sur leurs troupeaux, ce qui relance régulièrement le débat pour ou contre la réintroduction de l’animal.

« Ce n’est pas le premier loup qui traverse le Rhône »

Interrogé par le JSL, Didier Dailly, de l’OFB, assure que le loup surpris à Chambost-Allières ne serait pas le premier représentant de son espèce à traverser le département du Rhône :

« C’est une confirmation plus qu’un événement. Je pense que ce n’est pas le premier loup qui traverse le Rhône, parce que l’animal présente une forte capacité de dispersion et est présent en abondance dans des départements voisins, dont la Saône-et-Loire et la Loire. Mais c’est le premier photographié. »

D’après lui, les derniers écrits qui font état de la présence de loups dans le Rhône remontent à 1880. Cette observation d’un loup dans le Rhône ne signifie pas qu’une meute s’est établie aux portes de Lyon. Le canidé est en effet capable de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres par jour. Son territoire s’étend en général sur 150 à 300 km², voire plus pour les animaux isolés.

L’OFB rappelle que le loup est une espèce protégée au niveau international, européen et français depuis les années 1990. Le canidé ne représente pas un danger pour l’être humain, étant donné que son régime alimentaire est constitué en grande partie d’ongulés sauvages (chevreuils, cerfs, chamois…), de petites proies (lièvres, marmottes…) et parfois d’animaux d’élevages (ovins et caprins principalement).

Loup. Photo d’illustration. Crédit : R. Blackbourn/ASPAS.

#Biodiversité

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles

Autres mots-clés :

Partager
Plus d'options
Quitter la version mobile