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« Pour le vélo dans l’agglomération de Lyon : Mesdames et Messieurs les maires, joignez les actes à vos paroles ! »

Au micro de Rue89Lyon, les municipalités de droite ou du centre de l’agglomération lyonnaise affirment vouloir travailler main dans la main avec la Métropole écolo en matière de développement du vélo à Lyon et aux alentours. A la suite de notre article, l’association « La Ville à Vélo » répond à ces maires sous la forme d’une tribune. Nous la publions ci-dessous.

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vélo à Lyon - Ville à Vélo Rillieux

L’association La Ville à Vélo se réjouit de l’article de Laure Solé publié dans Rue 89 Lyon le 29 avril dernier qui donne la parole à plusieurs maires exprimant leur volonté de passer à la vitesse supérieure en faveur du vélo au quotidien dans l’agglomération de Lyon.

Certains d’entre eux revendiquent opportunément leur engagement de longue date en faveur du vélo, parfois en contradiction avec la réalité du terrain. Aussi, plus de 1 600 cyclistes ont (re)adhéré à notre association depuis un an pour réclamer une vraie politique cyclable dans toute la métropole de Lyon.

Nous appelons les élu·e·s de tous bords à prendre le besoin de sécurité des cyclistes au sérieux, et à engager une politique cyclable sincère dans leur territoire. Rappelons que le quart du budget de voirie sur le mandat est à l’initiative des communes, ce qui représente 118 millions d’euros, pour créer des aménagements cyclables, ou passer leur commune en Ville 30 ! Notre association se tient à leur disposition pour les rencontrer, et participer à des “comités vélo” pour faciliter l’action publique.

Arrêt du comité « modes doux » à Oullins

Clotilde Pouzergue, maire d’Oullins, déclare travailler « depuis 6 ans pour faciliter la vie des cyclistes dans notre ville. ». Le constat des cyclistes eux-mêmes, exprimé lors du « Baromètre Parlons vélo des villes cyclables 2019 » organisé par la FUB, qualifie pourtant Oullins de « plutôt défavorable au vélo » (classement E sur G), et pointe la dangerosité de la Grande Rue d’Oullins et du boulevard Emile Zola.

Si la Ville d’Oullins a décidé de limiter la vitesse à 30 km/h, elle n’a mis en œuvre aucun des aménagements de voirie nécessaires – même légers et peu coûteux – pour réduire réellement la vitesse à 30 km/h. Autre constat : notre association a appris récemment que le comité “modes doux” qui existait depuis plusieurs années à Oullins ne sera pas renouvelé pour ce mandat.

Nous regrettons cette situation et espérons que la majorité municipale reviendra sur cette décision. Elu·e·s, associations, citoyen·ne·s et technicien·ne·s pourraient y travailler ensemble pour trouver, avant l’ouverture de la nouvelle station de métro, des solutions qui permettent à toutes et tous de circuler à vélo en sécurité.

Capture d’écran du « Baromètre Parlons vélo des villes cyclables 2019 »
Crédits : FUB, Laurent NISON et Bruno ADELÉ / Openstreetmap

Ce qui se développe réellement à Meyzieu, ce sont les parkings voiture

Christophe Quiniou, maire de Meyzieu et cycliste, connaît très bien le sujet et dirige une ville très favorable au développement du vélo de par sa topographie. Le compteur installé par la Métropole sur le pont d’Herbens permet de mesurer l’engouement pour le vélo dont le trafic a doublé entre avril 2019 et avril 2021. Pourtant, la Ville a préféré créer de nouvelles places de stationnement sur la rue Gambetta à la place d’un aménagement cyclable pourtant obligatoire lors de toute rénovation de chaussée, et malgré les 80 places de parking situées à proximité.

Rue Gambetta à Meyzieu, rénovée dernièrement. Crédit : La Ville à Vélo Meyzieu

Si nous saluons la place importante donnée au développement durable et à la promotion du vélo dans le discours et la communication de Christophe Quiniou, force est de constater qu’il existe toujours un grand écart entre l’ambition affichée et la réalité constatée sur le terrain.

Par exemple, des familles préfèrent rouler à vélo sur le trottoir par peur de la vitesse excessive des voitures, et cela même dans la zone 30 qui est mal identifiée, et donc très peu respectée.

Les bénévoles de notre association continueront à travailler aux côtés de la Ville pour offrir de façon concrète des entrées d’école sécurisées pour les piétons et les cyclistes, pour travailler sur les aménagements nécessaires à la zone 30 ainsi que pour définir des itinéraires nord-sud sûrs dans Meyzieu.

A Rillieux-la-Pape et Caluire-et-Cuire, les plans vélos n’existent… que dans le bulletin municipal

Alexandre Vincendet, et son adjoint Gérald Petitgand sont élus à la Ville de Rillieux-la-Pape depuis 2014. L’écart entre la communication et la réalité du terrain s’exprime dans le classement F sur G (« défavorable au vélo ») attribué lors du Baromètre 2019 de la FUB. Cette note sanctionne une maigre progression de seulement 2 % du linéaire cyclable sur les voies à 50 km/h et plus, durant le dernier mandat, ce qui classe la commune 31e à l’échelle de la métropole.

Sur la question du rabattement cyclable sur les gares TER, pas un euro du budget de proximité n’a été investi dans l’aménagement que notre association demande depuis 2018 pour accéder au souterrain de la gare Sathonay-Rillieux. Autre constat : l’avenue Victor Hugo, principal itinéraire de rabattement, n’a pas bénéficié d’aménagement cyclable lors de sa réfection en 2019-2020, pourtant obligatoire lors de toute rénovation de chaussée.

Accès non aménagé du passage souterrain de la gare TER Sathonay-Camp-Rillieux-la-Pape. Crédit : La Ville à Vélo Rillieux-la-Pape

Avant les élections municipales, la commune de Caluire – également classée F sur G dans le Baromètre 2019 de la FUB – a financé un bureau d’étude pour établir un plan vélo ambitieux qui adressait la problématique d’accès sécurisé au Rhône et à la Saône. Un an plus tard, force est de constater qu’il ne s’agissait que d’un exercice de communication, puisque le nouveau plan territoire durable des maires de Caluire, Rillieux et Sathonay-Camp annoncé en grande pompe en début d’année 2021 ne reprend aucune des mesures du plan vélo et n’inclut que quelques aménagements marginaux, disjoints et ne traitant aucun des points noirs identifiés par les cyclistes.

Notre association réitère sa demande, exprimée dans une lettre ouverte le 4 mars 2021, aux élu·e·s de Caluire-et-Cuire, Sathonay-Camp et Rillieux-la-Pape, que soit créé un comité vélo commun pour définir une stratégie vélo sincère pour l’ensemble du Plateau Nord.

Mesdames et Messieurs les maires de la métropole de Lyon, joignez les actes à vos paroles pour le vélo au quotidien

L’écart entre les promesses et les réalisations n’est pas l’apanage des maires d’un bord politique ou d’un autre.

Notre association avait appelé à une chaîne humaine le 8 janvier sur le Cours Vitton à Lyon afin de dénoncer le manque de volonté politique de Messieurs Grégory Doucet et Cédric Van Styvendael, maires de Lyon et Villeurbanne, pour empêcher l’arrêt et le stationnement d’automobilistes et conducteurs de poids lourds sur les bandes et pistes cyclables, ainsi que sur les couloirs de bus partagés. Malgré cette action et nos échanges avec les équipes municipales, nous pointons l’absence d’évolution, y compris sur les axes surveillés depuis par vidéo-verbalisation.

Notre association demande aux maires de joindre les actes à leurs paroles, et d’œuvrer sincèrement en faveur du vélo au quotidien dans l’agglomération de Lyon. Les cyclistes évalueront la réalité de leur politique cyclable lors de la 3e édition du « Baromètre Parlons vélo des villes cyclables » fin 2021.


#Vélo

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