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Dons défiscalisés : quand l’État finance Génération identitaire

Les travaux de La Traboule, le local de Génération identitaire à Lyon, en partie financés par le contribuable ? Le journal Libération a épluché les comptes d’une myriade d’associations d’extrême droite. Sans contrôle ou dissimulées derrière des objets sociaux équivoques, certaines bénéficient du mécanisme des dons défiscalisables.

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La Traboule, espace de détente identitaire à Lyon. Janvier 2017 ©Léo Germain/Rue89Lyon.

Les associations satellites des structures d’extrême-droite, nous en parlons souvent sur Rue89Lyon. Elles permettent à ces dernières, a minima, de louer leurs locaux. Parfois en trompant les prioritaires, dissimulées derrière des noms et des objets sociaux culturels ou humanitaires. Ce fut le cas notamment pour le Bastion Social (aujourd’hui dissous mais qui perdure à travers deux nouveaux groupes) pour ses locaux à Lyon ou encore à Chambéry.

Le 3 mars 2021, la dissolution de Génération identitaire était prise par décret en conseil des ministres. Comme nous l’évoquions, le groupe d’extrême droite n’occupe pas ses deux locaux du Vieux Lyon sous ce nom. Elle le fait à travers l’association « La Traboule », pour son bar du même nom et « Top Sport Rhône », pour sa salle de boxe l’Agogé. Des associations qui ont échappé à la dissolution et qui lui permettent toujours d’occuper les lieux, au moins épisodiquement.

Des dons défiscalisables pour rénover La Traboule dans le Vieux Lyon

Libération s’est penché sur les comptes d’une myriade d’associations de l’extrême droite radicale française. Ces associations relevant de l’intérêt général selon leurs objets sociaux, par tromperie ou absence de contrôle de l’État, bénéficient du système des dons défiscalisables pour leurs donateurs. Ce qui de fait revient à des subventions versées par l’État.

Le journal affirme avoir identifié une vingtaine de millions d’euros perçus par une trentaine d’associations. Défiscalisables à hauteur de 66% de leurs montants, il estime donc que la solidarité nationale vient en aide à ces associations d’extrême droite à hauteur de 12 à 15 millions d’euros par an.

Le quotidien cite notamment le cas de Génération identitaire. L’association d’extrême droite dont le siège national est basé à Lyon, dans le local dit de La Traboule, promettait ainsi en 2017 des dons défiscalisables à ses donateurs, pour les travaux de mise aux normes de son bar. Via son association du même nom donc. Sans qu’on puisse connaître le montant perçu.

62 500 euros pour l’opération de Génération identitaire anti-migrants dans les Alpes

Elle aurait également bénéficié de dons provenant de l’association « La France rebelle ». Une organisation qui, elle aussi, délivre des reçus fiscaux à ses donateurs. Selon Libération, elle aurait ainsi versé 12 000 euros à Génération identitaire en 2019 au titre de « charges ».

La même année, 62 500 euros environ sont collectés par l’association pour l’opération anti-migrants de Génération identitaire au col de l’Échelle dans les Hautes-Alpes. Une opération pour laquelle trois dirigeants de l’organisation ont été condamnés en première instance à six mois de prison ferme et 2000 euros d’amende. On trouve ainsi trace de 7 500 euros directement versés à Génération identitaire, une partie déclarés en frais de mailing, le reste de la cagnotte disparaissant officiellement dans la nature.


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Photo : ED/Rue89Lyon

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