sur la loi « sécurité globale » commencent en séance publique au Sénat.
Les organisations réunies au sein du collectif « NON à la loi sécurité globale » ne désarment pas. Après un rassemblement samedi dernier réunissant environ 500 personnes et amputé des intermèdes musicaux sur décision de la préfecture du Rhône, une nouvelle manifestation était prévue ce mardi soir à 18h30 au départ du palais de justice du Vieux Lyon pour rallier la préfecture.
Mais ce lundi, le préfet a signé un arrêté d’interdiction de cette manifestation qui devait se dérouler sous forme de marche aux flambeaux.
Dans cet arrêté, la préfecture met en avant la situation sanitaire – variants anglais dominants et taux d’incidence qui dépasse le seuil d’alerte de 250 cas pour 100 000 habitants – et les violences qui ont émaillé des manifestations précédentes contre la loi « sécurité globale ». On peut lire notamment dans les arguments :
« Considérant que par leur violence, leur caractère radical et répétitif, les agissements illégaux et violents survenus dans le cadre de mouvements sociaux ou contestataires pour dénoncer la loi sur la sécurité globale, excédent le cadre de la liberté de manifestation et les désagréments qu’un mouvement revendicatif peut entraîner, de manière générale, à l’égard des usagers ».
Une interdiction d’une manif contre la loi « sécurité globale » à Lyon : « un diktat jamais subi »
Après les périmètres d’interdiction de manifester systématiquement mis en place, la dispersion d’une manifestation avant son terme, la préfecture du Rhône a franchi un cran supplémentaire dans le contrôle du mouvement contre la loi « sécurité globale » en interdisant totalement une manifestation.
Dans un communiqué, le collectif « NON à la loi sécurité globale », qui avait déposé cette manifestation, dénonce « un diktat jamais subi ». Il s’étonne que l’arrêt préfectoral ne contienne « pas un mot sur le rassemblement de samedi dernier » :
« Se serait-il trop bien déroulé aux yeux des autorités pour servir d’exemple là où les violences de toutes parts viennent au contraire quasi systématiquement reléguer nos revendications au second plan ? Toujours est-il qu’en voulant simplement protester contre des mesures que nous considérons comme liberticides, « la manifestation projetée est de nature à troubler l’ordre public ». Rien de moins ».
Autre argument développé par la préfecture, l’impossibilité lié à l’horaire de la manifestation – 18h30 – alors que le couvre-feu est à 18h. Les organisateurs n’acceptent pas non plus cet argument :
« Notre marche était prévue après 18 heures et cela ne serait pas possible en temps de couvre-feu ? Sur la base du même décret d’urgence sanitaire, la préfecture des Pyrénées-Orientales n’a pourtant jamais interdit de telles manifestations nocturnes à Perpignan.
Le département du Rhône est en surveillance renforcée face à la propagation du virus ? Exercer une liberté fondamentale comme le droit de manifester après 18 heures, c’est justement éviter le moment où il y a le plus de monde dans la rue et permettre le respect des gestes barrière ».
Et de conclure :
« Etat d’urgence ou pas, la préfecture a en tout cas une conception extrêmement encadrée de la liberté. Ce n’est pas la nôtre. Cette loi [« sécurité globale »] et toutes les restrictions à nos libertés qu’elle contient devrait ainsi poursuivre son parcours législatif en catimini ? Certainement pas ».
Ce samedi 20 mars, le collectif « NON à la loi sécurité globale » de Lyon annonce s’associer aux marches Vérité et Justice dans le cadre de la journée internationale contre le racisme et les violences policières.
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