Covid-19 : à Lyon et sa région une évolution toujours stable
[En graphiques] Après les fêtes et avec l’arrivée des variants à Lyon et en Auvergne-Rhône-Alpes, la dégradation de l’évolution de l’épidémie de Covid-19 semblait acquise. Pour l’heure, l’épidémie continue d’évoluer mollement dans la région. Si sa dynamique semble même ralentir, les hôpitaux ne voient toujours pas de forte décrue s’opérer.
Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Lyon,
abonnez-vous.
Bertrand Enjalbal Oliveira
Publié le ·
Imprimé le 22 novembre 2024 à 03h33 ·
8 minutes
Partager
On serait presque surpris de voir la tendance positive de certains indicateurs. Depuis plusieurs semaines, les niveaux parfois élevés de certains faisaient craindre le pire, en cas d’explosion épidémique. Cette dernière, fort heureusement, n’est pour l’heure pas arrivée. Mieux, la dynamique de l’épidémie dans la région semble stable voire en légère baisse.
Covid-19 : à l’hôpital, l’évolution en « plateau » continue
C’est l’étalon des mesures sanitaires : l’ « encombrement » des hôpitaux et des services de réanimation par des patients Covid-19.
Le niveau d’hospitalisations simultanées de patients Covid-19 continue sa lente diminution. Au 16 février, il y a eu sur une semaine glissante 3600 patients Covid dans les hôpitaux d’Auvergne-Rhône-Alpes. Elles s’élevaient à 3700 lors de notre dernier point il y a une semaine.
À court terme, l’évolution reste positive puisque toujours légèrement baissière. Toutefois, en prenant davantage de recul, elle ne doit pas faire oublier que les hospitalisations se situent à niveau toujours élevé. Au 16 février, on se situait ainsi au même niveau qu’au 29 octobre 2020, veille de la mise en place du deuxième confinement.
L’évolution des hospitalisations était à l’époque incomparable avec celle d’aujourd’hui (+300 patients hospitalisés en simultané par semaine environ). Mais cela montre le niveau actuel des hospitalisations en cours.
Une évolution stable en réanimation
Ainsi, le niveau de tension sur les services de réanimation des hôpitaux de la région reste stable. Et toujours relativement élevé. Il oscille dans la région entre 70 et 75% d’occupation des capacités initiales des services de réanimation par des patients Covid-19.
Au 16 février, les hôpitaux de Lyon (HCL) indiquaient un taux d’occupation de leurs lits de réanimation par des patients Covid-19 de 45% environ. Pour un taux d’occupation global de plus de 90%. Une situation qui s’améliore. Toutefois, les HCL déploient toujours pour l’heure environ 30% de lits de réanimation supplémentaires par rapport à leur capacité habituelle (180 contre 139 habituellement).
Auvergne-Rhône-Alpes, une épidémie qui semble diminuer
Nombre de cas, taux d’incidence, taux de positivité… Ces indicateurs participent à l’évaluation de la dynamique de l’épidémie. Les spécialistes le répètent, ils ont notamment un défaut: ils son sensibles au niveau de dépistage.
Un élément que nous répétons souvent ici et que nous avons tenté de toujours garder en tête lors de nos points hebdomadaires. Cette relation, nous l’avions notamment répété au moment des fêtes de fin d’année qui avaient entraîné une explosion du dépistage. Et rendu par la même occasion la lecture de l’évolution de l’épidémie presque impossible.
Depuis, le dépistage s’est plutôt stabilisé. Des variations existent mais sont moins fortes. Depuis un mois, l’évolution du taux d’incidence (nombre de cas pour 100 000 habitants) et du niveau de dépistage semble plutôt inverse. A partir de mi-janvier, le dépistage a légèrement diminué alors que le taux d’incidence repartait à la hausse. Il a depuis entamé une baisse lente et régulièrement alors que la dépistage repartait à la hausse de la fin du mois de janvier jusqu’au 7 février.
Même chose pour l’évolution du taux de positivité (proportion des cas positifs dans l’ensemble du dépistage).
Une évolution en trompe-l’oeil ?
De quoi laisser penser que la dynamique de l’épidémie, malgré les menaces actuelles des variants, semble être légèrement à la baisse. D’autant que le taux de reproduction du virus est repassé sous la barre des 1, indiquant normalement un recul de l’épidémie.
Là aussi, il ne faut pas perdre de vue le niveau qui se cache derrière l’évolution récente. Avec 183 cas pour 100 000 habitants au 13 février sur une semaine glissante, le taux d’incidence global dans la région reste près de 4 fois supérieur au-dessus du seuil d’alerte (50 cas pour 100 000 habitants). Y compris parmi les catégories d’âge les plus à risque : 148 cas pour 100 000 chez les 60-69 ans, 142 cas pour 100 000 chez les 70-79 ans, 199 cas pour 100 000 chez les 80-89 ans et 387 cas pour 100 000 chez les plus de 90 ans.
De plus, depuis le 6 février l’ensemble de la région est concernée par les vacances scolaires de la zone A. Moins de contaminations à venir, pour les plus jeunes. Mais aussi moins de dépistage de façon générale. Depuis le 8 février, le dépistage baisse dans la région. Faisant chuter avec lui, le taux d’incidence.
Dans le même temps, la progression des variants du virus Sars-CoV-2 se poursuit. De quoi inviter alors à la prudence quant à la lecture de l’évolution de l’épidémie et son éventuelle amélioration.
Lors de la deuxième vague épidémique au mois de novembre 2020, la région avait également connu une situation de « plateau ». La lente dégradation depuis la fin de l’été semblait s’être stabilisée avant de finalement exploser rapidement.
Chargement des commentaires…