Des militants d’extrême droite radicale y ont participé et commis des violences relayées sur les réseaux sociaux.
Le collectif continue de protester contre « le projet de loi bioéthique » revu en ce moment en deuxième lecture par le Sénat. Mais le résumé qu’ fait de la manifestation est loin d’être complet.
Tandis que vers 15 heures, ce dimanche 31 janvier, le cortège de « Marchons enfants » part des Cordeliers en direction de la place Bellecour (Lyon 2è), des militants réunis pour une contre-manifestation sont maintenus à distance dans des rues adjacentes de la presqu’île.
Des associations pour la défense des droits LGBT et des collectifs féministes avaient également appelé à se faire entendre.
Assez vite après la mise en branle des manifestants anti-PMA et GPA, l’atmosphère se tend. Ni le cordon de policiers ni le service d’ordre de la Manif pour tous n’empêchent les premiers accrochages.
« On est bien loin d’un affrontement entre deux bandes d’extrémistes. Les événements de ce dimanche n’ont rien d’un combat de rue où l’on pourrait renvoyer les deux camps dos-à-dos ».
Le compagnon d’une contre-manifestante, choqué par les blessures qu’elle porte au visage.
A Lyon, des identitaires et manifestants d’extrême droite équipés
Dans le cortège de « Marchons enfants », des bras levés pouvant être assimilés à des saluts nazis ou « saluts de Kühnen » (avec trois doigts) ont été photographiés.
Des images plus précises permettent d’identifier au moins un militant actif des identitaires à Lyon.
Il est usager de la salle de boxe et du bar associatif situés Montée du Change dans le 5è arrondissement. Un local dédié à l’activisme d’extrême droite radicale dont la mairie de Lyon a dû autoriser la réouverture, comme Rue89Lyon le révélait en septembre 2020.
Une vidéo publiée sur Twitter montre un des manifestants utiliser sa ceinture pour frapper une militante LGBT.
Affrontements entre pro et anti manif pour tous à Lyon en fin de manifestation #ManifPourTous #contremanifpourtous #MarchonsEnfants pic.twitter.com/XifcbCQhv3
— Mathis (@mathis_069) January 31, 2021
Certains sont photographiés munis de gants coqués qui permettent de donner des coups de poing plus violents.
D’autres vidéos, du même auteur, montrent des mouvements de foule dans les rues étroites (derrière la place des Jacobins). On y voit des militants LGBT prenant à partie des agents de police pour qu’ils se déplacent quelques mètres plus loin, là où sont donnés des coups violents.
Un CRS, dans sa course, tombe à la suite d’un croche-patte d’une pro-LGBT. Des affrontements ont en effet lieu. La police a fait usage de gaz lacrymogène rue de la Bourse.
Un drapeau LGBT diffusé comme « trophée » sur « Ouest casual »
Les manifestants les plus violents se sont accordés le temps d’une photo souvenir, publiée sur le Télégram de « Ouest Casual », un compte néonazi très populaire chez les militants d’extrême droite.
Des personnes se revendiquant de la « Mob Jeunesse Lyonnaise » exhibent sur cette image (capture d’écran ci-après) un drapeau LGBT qualifié de « trophée ».
Le compte « Ouest Casual » affiche également un drapeau « Antihomophobe Aktion » (« action antihomophobe ») écrasé par la chaussure du
photographe. Détail surprenant relevé par un internaute sur Tweeter : ce dernier porte à la cheville ce qui semble être un bracelet électronique.
Des témoignages de violences et une manifestation interrompue
Lyon Capitale rapporte le témoignage de Marion, contre-manifestante qui explique que le « public de la contre-manif, c’était la communauté LGBT ». Et ajoute qu’ »ils étaient donc très énervés » : « il y a eu des insultes, on a fait des doigts d’honneur, chanté des slogans, de la provocation, mais inoffensifs ».
Un groupe de militants issus de « Marchons ensemble », reconnaissables aux drapeaux verts et rouges utilisés pendant leur marche, a chargé les contre-manifestants.
La préfecture ne fait état que d’une rixe et de « deux contre-manifestants légèrement blessés ». Ce sont pourtant bien « des raisons évidentes de sécurité » que la préfecture invoque pour expliquer l’arrêt du cortège qui devait à l’origine rejoindre la Guillotière (7è).
Deux autres jeunes femmes ont témoigné auprès de Rue89Lyon de coups reçus. L’une d’elles voit son visage tout juste désenfler plusieurs jours après la manifestation. L’autre est sortie de l’hôpital avec une double fracture à la main et un torticolis.
Traumatisées, elles hésitent encore à ce jour à déposer plainte. Toutes deux estimant qu’elles ne verront leur démarche aboutir. Une interpellation a eu lieu le jour-même, pour « des jets de projectiles ».
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