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Arménie-Turquie : tensions importées dans la région de Lyon par les « Loups gris »

Il s’agit d’« un groupement de fait particulièrement agressif, pour ne pas dire plus », a déclaré le ministre de l’Intérieur, ce lundi 2 novembre, devant la commission des lois de l’Assemblée nationale. Gérald Darmanin a ainsi qualifié les « Loups gris », ce mouvement ultranationaliste d’origine turque, qui doit donc être « dissout » ce mercredi 4 novembre.

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Capture d'écran de la vidéo diffusée par le compte Twitter du Syndicat Indépendant des Commissaires de Police. ©Rue89Lyon

Le saviez-vous ? On compte à Décines-Charpieu 5 000 Arméniens parmi ses 28 000 habitants -une proportion importante qui fait de cette ville une cible pour qui viserait cette communauté.

Et c’est ce qui est arrivé ce mercredi 28 octobre : une tentative d’intimidation dirigée contre les Arméniens de cette commune reliée à Lyon par le tramway. Elle a pris la forme d’un coup de force de la part de 150 personnes environ, identifiées comme appartenant à la communauté turque.

À des « Loups gris ». Ce mouvement ultranationaliste très actif, reconnaissable au signe du pouce joint au majeur et à l’annulaire, est réputé proche du président turc Recep Tayyip Erdogan. Lequel a récemment mis en doute la santé mentale d’Emmanuel Macron, jugeant par là les considérations du président de la République envers ses citoyens musulmans, dans un contexte international déjà tendu entre la Turquie et la France.

Capture d’écran de la vidéo diffusée par le compte Twitter du Syndicat Indépendant des Commissaires de Police. ©Rue89Lyon

Tags et provocations à Décines,« petite Arménie » 

Ce même mercredi 28 octobre, dans la matinée, une rixe avait opposé les deux communautés sur l’autoroute A7, au niveau du péage de Vienne, faisant quatre blessés dont un grave.

Une Maison de la culture arménienne existe à Décines depuis 1932. On trouve là aussi un monument en mémoire du génocide arménien de 1915. Il avait été inauguré en 1972. Le tout premier en Europe.

Le Centre national de la mémoire arménienne (CNMA) a été créé dans cette même rue, qui a elle-même été rebaptisée « rue du 24-Avril-1915 », date du jour du déclenchement du génocide que les Arméniens vivant sur le territoire de la Turquie ont subi de 1915 à 1923.

C’est ce mémorial qui a été tagué d’inscriptions dans la nuit du samedi 31 octobre au dimanche 1er novembre. « Nique Arménie » a-t-on lu, écrit en lettres jaunes sur le sol du monument. Le nom du président turc a également été inscrit au dessus de « Loups gris ».

Le lendemain, c’est à Meyzieu, commune voisine de Décines, que des tags anti-arméniens, anti-Macron et pro-Erdogan, mais visant également la maire LR de Décines (Laurence Fautra), ont été retrouvés.

Rappelons que, déjà à Décines, au cœur de l’été 2020 (le 24 juillet), des manifestants turcs avaient semé la panique dans une manifestation pro-arménienne.

Contexte international et dissolution

Les tensions entre les deux diasporas, arménienne et turque, sont récurrentes depuis des décennies. Mais elles sont montées d’un cran depuis le déclenchement en septembre d’une guerre dans la région indépendantiste du Nagorny-Karabakh, opposant l’Arménie et l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie. Parmi les tags inscrits à Meyzieu, on a lu « Nik l’Arménie », « Vive Erdogan », « Nik Macron » mais aussi « Haut-Karabag ».

Ce n’est pas la première fois que des dissolutions de groupuscules radicaux, d’extrême droite, sont décidées par le ministère de l’Intérieur, comme celles du Bastion social ou encore de Blood and Honour.

En dehors de la prise de position et de la communication politiques, elles ont pour objectif d’amener à une forme de désorganisation au sein de ces groupuscules.

Mais, dans les faits, ces formations poursuivent une activité militante sous d’autres dénominations parfois et finissent par refaire parler d’elles via leurs agissements habituels et violents.

Par ailleurs, la dissolution de Génération identitaire et des Identitaires est actuellement demandée par des groupes politiques lyonnais (PC et Parti de gauche), suite à l’attentat d’Avignon commis par un homme de 33 ans, abattu par la police tandis qu’il menaçait les passants dans la rue muni d’une arme de poing, et dont les liens avec l’extrême droite restent à confirmer.


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