En Isère, les hospitalisations augmentent de 30% en une semaine
Depuis cet été, le taux d’incidence progresse rapidement dans le département isérois, et ne cesse pas d’augmenter. De 7 cas positifs pour 100 000 habitants le 11 août dernier, l’indicateur affichait le 6 octobre 213 cas , soit 50 cas de plus que la semaine précédente. La plus forte évolution concerne les 90 ans et plus, pour lesquelles le taux d’incidence a augmenté de plus de 100 cas pour 100 000 habitants.
Le nombre de tests PCR a par ailleurs augmenté par rapport à la semaine précédente : 17 226 tests ont été effectués entre le 29 et le 6 octobre, un record pour le département depuis la sortie du confinement. Plus de tests donc plus de cas détectés ? Durant la seconde moitié du mois de septembre, le nombre de tests hebdomadaires est resté stable. Dans le même temps, le taux d’incidence augmentait de 35% (voir tableau). Parallèlement, le taux de positivité (proportion de tests positifs dans l’ensemble des tests) continue d’augmenter. Il a quasiment doublé durant le mois de septembre quand le nombre de tests effectués se stabilisait.
Ces évolutions des dernières semaines se traduisent par une pression plus forte dans les hôpitaux de l’Isère. Le visage des courbes des hospitalisations et réanimations en simultané commence à ressembler à celui du printemps dernier. Malgré tout, la progression est toutefois un peu moins rapide qu’au mois de mars.
L’Isère, au regard de sa population, n’avait pas été le département le plus touché de la région. Toutefois, au 14 octobre le département comptait 224 personnes hospitalisées dans ses hôpitaux. Une situation identique au début du mois d’avril dernier. Et proche du pic d’hospitalisations (255) le 15 avril dernier. 40 personnes se trouvaient en réanimation au 14 octobre. Un nombre qui augmente de façon quasi continue depuis septembre et qui se rapproche du pic de 66 enregistré début avril.
Les chiffres du Covid-19 en Isère
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(Rue89Lyon propose un point hebdomadaire, celui que vous lirez ci-après a été effectué en date du 14 octobre)
Depuis mercredi 14 octobre au soir, les trois grandes métropoles de la région Auvergne-Rhône-Alpes sont fixées. À partir de ce samedi 17 octobre, un « couvre-feu » sera en vigueur de 21h à 6h du matin pour une durée d’un mois minimum. Huit autres métropoles et l’ensemble de l’Île-de-France sont également concernées.
Couvre-feu dans les métropoles de Lyon, Grenoble et Saint-Étienne
Dans les communes des métropoles de Lyon, Grenoble et Saint-Étienne il faudra donc -sauf dérogation- être rentré chez soi au plus tard à 21h. Comme pendant le confinement au printemps dernier, une attestation de déplacement sera disponible pour déroger à la règle. Il sera possible de sortir entre 21h et 6h en cas de :
- urgence sanitaire
- travail débutant ou finissant après 21h
- de déplacement pour aider un proche en situation de dépendance
- de vol ou train arrivant ou partant après 21h
- sortie avec son animal de compagnie
Tous les établissements recevant du public devront également fermer à 21h. À l’exception des :
- établissements médico-sociaux,
- hôtels,
- restaurants proposant un service de livraison à domicile
Les théâtres notamment ont déjà commencé à s’organiser à Lyon. En avançant l’heure des représentations notamment.
Par ailleurs, une nouvelle mesure restrictive entre en vigueur. Elle concerne les fêtes privées organisées dans des lieux recevant du public, tels que les mariages dans les salles des fêtes. Elles étaient jusqu’ici limitées à 30 personnes dans les communes des métropoles de Lyon, Grenoble et Saint-Étienne. Elles sont désormais interdites.
De 6h à 21h, des règles toujours en vigueur
Entre 6h et 21h, les mesures actuelles restent inchangées :
- Fermeture totale des bars dans les communes des métropole de Lyon, Grenoble et Saint-Étienne (pas dans le reste des départements du Rhône, de l’Isère et de la Loire). Fermeture à 22h pour ceux de la métropole de Clermont-Ferrand (actuellement en zone d’alerte renforcée)
- Les restaurants peuvent rester ouverts mais un protocole encore plus strict leur est demandé : groupes limités à 6 personnes par table (contre 10 auparavant), recensement des clients, paiement à table.
- A Lyon, limitation d’affluence dans les centres commerciaux et grands magasins, selon une jauge de 4m2 par client, ce qui devrait fortement impacter les grands centres commerciaux comme celui de la Part-Dieu à Lyon
- Jauge obligatoire à 50% dans les établissements d’enseignement supérieur et universités (certains établissements de la Métropole l’avaient déjà anticipé)
- Fermeture d’une liste de grands établissements recevant du public (ERP) (cinémas, théâtres, musées ne sont pas concernés). A savoir : les ERP de type P (salles de jeux, casinos), les ERP de type T (lieux d’expositions, foires et salons), les ERP de type L (salles des fêtes et salles polyvalentes) et les ERP de type CTS (tentes, chapiteaux et structures extérieures).
Pour la métropole de Lyon et le Rhône, l’arrêté préfectoral du 9 octobre complète d’autres mesures déjà en place sont également maintenues. Pour rappel :
- Jauge à 1000 personnes pour les grands rassemblements, concerts, salons
- Rassemblement dans l’espace public : 10 personnes maximum
- Fermetures des salles de sports et équipements sportifs clos (sauf pour les mineurs)
- Fermeture possible des piscines
- Le télétravail est à favoriser
- Les grands évènements déclarés sont interdits (fêtes locales ou étudiantes)
Taux d’incidence : +30% en une semaine à l’échelle d’Auvergne-Rhône-Alpes
Personne n’y coupe. Entre le 29 septembre et le 6 octobre, le taux d’incidence (nombre de cas positifs pour 100 000 habitants) a augmenté dans l’ensemble des tranches d’âge de la population de la région. Au final, l’indicateur augmente de 30% sur une semaine (passant de 120,62 cas à 175 cas pour 100 000 habitants) à l’échelle d’Auvergne-Rhône-Alpes.
L’indicateur, qui participe à la mesure de la dynamique de l’épidémie, a évolué très négativement chez les plus âgés durant cette période. A la défaveur de quelques clusters, en Haute-Loire par exemple, l’indicateur s’envole par exemple chez les plus de 90 ans. Il fait plus que doubler sur la semaine étudiée. Il progresse de 33% chez les sexagénaires ou de 32% dans la tranche d’âge des septuagénaires.
Depuis un mois le virus circule plus rapidement chez les plus âgés
Il est en augmentation également de 17% chez les 20-29 ans. La tranche d’âge reste celle présentant le taux le plus élevé, 354 cas pour 100 000 habitants au 6 octobre. Mais depuis un mois environ, elle n’est pas celle pour qui la situation s’est le plus aggravée. En un mois, depuis la mi-septembre, le taux d’incidence chez les vingtenaires a progressé de 40%. Sur la même période, entre le 8 septembre et le 6 octobre, le virus semble avoir circulé bien plus activement dans les tranches d’âges bien plus âgées :
- 40-49 ans: +61%
- 50-59 ans: +60%
- 60-69 ans : +64%
- 70-79 ans: +64%
- 80-89 ans : +58%
Une dégradation, parfois forte, dans l’ensemble des départements
Département par département, on constate une situation nettement dégradé.
Lors de notre point la semaine passée, la moitié des départements de la région avait connu quelque temps auparavant une stagnation voire une amélioration de leur taux d’incidence. Entre le 29 septembre et le 6 octobre, il est en très forte hausse dans presque tous les départements. C’est dans le Rhône et l’Isère, les deux départements les plus peuplés, qu’il a finalement le moins progressé. Dans le Rhône, le taux d’incidence a augmenté de +21% et dans l’Isère il a cru de +23% (voir le détail par département plus bas, en page 2).
Ailleurs, les hausses sont très élevées. C’est le cas notamment dans l’Ain (+37%), dans la Loire (+42%) et dans l’Allier (+43%). La Haute-Savoie, département présentant une situation sanitaire moins dégradée qu’ailleurs dans la région, a vu son taux d’incidence progresser de +40% entre le 29 septembre et le 6 octobre.
Dans les autres départements, notamment de l’ancienne Auvergne, les hausses sont encore plus élevées : + 48% dans le Puy-de-Dôme, +50% dans le Cantal, +62% dans la Haute-Loire, qui a connu deux clusters importants dans des Ehpad. En Ardèche, il augmente de +56%.
Des augmentations qui concernent les plus âgés auxquelles s’ajoutent des évolutions négatives d’un autre indicateur : le taux de positivité. En Ardèche et dans le Cantal par exemple, dont le taux d’incidence a fortement augmenté, celui de positivité des tests a doublé ou presque dans le même temps sur la même semaine. Même chose en Haute-Loire.
Une dégradation qui se ressent à l’hôpital
Les évolutions négatives de ces dernières semaines se traduisent logiquement dans les hôpitaux de la région. La pression continue d’augmenter.
Par endroits, les indicateurs sont très mauvais. Le Puy-de-Dôme et le Cantal présentaient au 14 octobre un nombre record d’hospitalisations de patients Covid-19 en simultané. Des chiffres que les hôpitaux n’avaient même pas connu pendant la période de confinement au printemps dernier. En Isère, les hôpitaux du département continuent de se rapprocher du pic du printemps dernier en matière d’hospitalisations. Le département avait toutefois était relativement épargné lors de cette « première vague », par rapport à d’autres départements de la région.
Au 7 octobre, la région comptabilisait 987 personnes hospitalisées et 174 en réanimation, selon les chiffres de Santé Publique France. Au 14 octobre, 1367 étaient hospitalisées en simultané (+28%) et 218 se trouvaient en réanimation (+20%). Dans la Loire et la Drôme, le nombre d’hospitalisations et de personnes en réanimation a doublé depuis le depuis du mois. Il y a dans la Loire deux fois plus de personnes hospitalisées qu’en Isère, département pourtant presque deux fois plus peuplé.
Dans son dernier point, au 13 octobre, les Hospices Civils de Lyon indiquaient un taux d’occupation des lits de réanimation d’un peu plus de 35%. Ce taux était de 30% environ au 29 septembre.
Légère hausse du dépistage en Auvergne-Rhône-Alpes
Le nombre de tests PCR hebdomadaires est reparti légèrement à la hausse entre le 29 et le 6 octobre. Un peu plus de 6000 tests supplémentaires ont été effectués par rapport à la semaine précédente.
Là où le taux d’incidence (et parfois de positivité) a fortement augmenté entre le 29 septembre et le 6 octobre, on remarque que le dépistage n’est pas forcément en hausse lui aussi. C’est le cas notamment dans le Cantal ou l’Allier.
Les indicateurs de l’évolution de la Covid-19 dans les départements d’Auvergne-Rhône-Alpes
Les indicateurs de la Covid-19 dans l’Ain
Les indicateurs de la Covid-19 dans l’Allier
Les indicateurs de la Covid-19 en Ardèche
Les indicateurs de la Covid-19 dans le Cantal
Les chiffres dans le département de la Drôme
Les chiffres dans le département de l’Isère
Les chiffres dans le département de la Loire
Les chiffres dans le département de la Haute-Loire
Les chiffres dans le département du Puy-de-Dôme
Les indicateurs de la Covid-19 dans le Rhône
Les chiffres dans le département de la Savoie
Les chiffres dans le département de la Haute-Savoie
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