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Street art, cinéma gratuit et débats sur la culture : les sorties à Lyon en octobre 2020

« Sortez couverts » disait-on dans les années 1980 pour se prémunir d’un virus malfaisant qui a toujours cours. Même intensité de slogan mais pas au même endroit ni avec les mêmes outils en 2020, auquel il faut souscrire pour aller voir tout ce qui est encore disponible à l’affiche à Lyon et dans l’agglo.

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Street art, cinéma gratuit et débats sur la culture : les sorties à Lyon en octobre 2020

À la capote s’ajoute donc le masque. Mais pour ce qui concerne l’entrée aux salles de spectacle et autres lieux publics dédiés aux arts, ne prenez que le deuxième, obligatoire désormais. Vous pouvez vous en munir dès la lecture de notre sélection proposée ci-après. N’hésitez pas à ajouter vos propres idées et bons plans en commentaires.

« Le naturel c’est bien, le sublime c’est mieux » – à la Comédie Odéon

Avez-vous déjà eu l’occasion de rencontrer Igor de la Cuesta y Villasalero Bukowksi ?  Oui, non ? Peu importe. L’histoire abracadabrantesque de la naissance de son propre personnage vaut l’heure de masque. Ou comment Hippolyte, petit margoulin et crooner de bars malfamés va se laisser modeler par les mains du parangon même de la comédienne, Sarah Bernhardt. Hippolyte n’est alors qu’un petit Français exilé à New-York où il montre à qui veut bien payer ce qu’il prétend être la jambe amputée de l’actrice, nageant dans un bocal de formol.

Ivan Gouillon et Selena Gomez jouent l’improbable duo formé par Igor de la Cuesta et Sarah Bernhardt à la Comédie Odéon, dans « Le Naturel c’est bien, le sublime c’est mieux ». DR

Attirée par l’énergumène, la comédienne l’oblige à la suivre sous peine de le dénoncer pour désertion (on est en pleine Première Guerre Mondiale). Pris en otage par celle que l’on appelle encore « la Divine », vieillissante mais encore influente, abîmée par la morphine mais brillante, Hippolyte va rencontrer ce que Paris propose de meilleur en termes d’artistes et de réseau. Marcel Proust et son asthme, Victor Hugo et son sexe long (véridique), Claude Debussy et sa tristesse, etc.

Ivan Gouillon a composé une partition de luxe, très drôle, pour lui-même mais plus encore pour Selena Hernandez, qui interprète avec grande classe une Sarah Bernhardt dont la fin ne pouvait être mieux inventée.

Jusqu’au 3 octobre à la Comédie Odéon.

Le festival « RhinoJazz(s) »

Amateur ou amatrice de jazz ? Service assuré entre les 2 et 14 octobre, à l’occasion de la 42e édition du festival « RhinoJazz(s) ». Si une partie de la programmation prévue initialement a été reportée ou annulée, il reste de nombreux artistes et bands à voir, dans des lieux divers entre Rhône et Loire.

L’édition 2020 démarre à Feurs, au Château de Rozier, avec le groupe français « A Polylogue from Sila » emmené par le bassiste professionnel Kevin Bucquet. Les concerts du mois d’octobre se conclueront avec les ensembles « Umlaut Big Band » et « Grio » (respectivement 14 et 8 musiciens), au théâtre de la Renaissance, à Oullins, les 13 et 14 octobre. Entre temps, d’autres rendez-vous musicaux sont programmés à Firminy, Unieux ou encore Saint-Étienne.

Du 2 au 14 octobre, à Feurs, Firminy, Saint-Just-Saint-Rambert, Unieux, Oullins et Saint-Étienne.

Street art sous halle, avec le festival « Peinture Fraîche »

La fresque 4×3 de Big Ben « Save our saouls » peinte à l’occasion du festival « Peinture Fraîche » 2019. ©DR

Étendu cette année à 18 jours, le festival de street art Peinture Fraîche revient à Lyon à la Halle Debourg (7è). Cinquante artistes exposent des œuvres allant de fresques gigantesques au live painting, en passant aussi par le travail numérique. La Halle Debourg, dans le quartier de Gerland, constituera le centre névralgique de cette édition du festival, avec plusieurs soirées organisées, mais aussi des conférences et ateliers autour du street art.

Une grande partie des œuvres exposées ont bénéficié d’un traitement en motion design : le visiteur devra utiliser une appli sur son smartphone pour les regarder en réalité augmentée.

Hors de la salle, c’est dans les rues que les artistes afficheront leurs œuvres -là où elles trouvent originellement leur raison d’être. De la Croix-Rousse à Viviani, en passant par les Terreaux, la peinture, fraîche puis scèche, devrait s’inviter sur des murs de Lyon.

Du 2 au 25 octobre, partout dans Lyon.

Les États Généraux de la Culture

Durant deux jours, les représentants de l’ »Appel des indépendants » se réunissent à l’occasion des États généraux de structures culturelles et de médias. La crise sanitaire et économique liée à la Covid-19 touche de plein fouet ces acteurs des territoires et, pour l’heure, la plupart restent dans des situations précaires et dans un brouillard concernant leur avenir.

L’initiative, à laquelle Rue89Lyon a adhéré, doit aboutir à un dialogue avec les pouvoirs publics mais aussi un manifeste qui vise à ce que les indépendants de la culture ne soient pas oubliés. Les plans d’urgence publics semblent oublier une grande part des acteurs régionaux, privilégiant ceux qui se trouvent à Paris.

Les débats et les tables rondes organisées pendant ces deux jours sont ouverts au public -et à toutes les personnes souhaitant échanger autour du sujet.

L’appel a été lancé en mars dernier ; un millier de structures ont très vite rejoint le mouvement. Des festivals, des salles de concert, des producteurs de spectacles, des collectifs d’artistes… De nombreuses personnes sont mobilisées pour ces États généraux, et comptent faire entendre leurs voix.

Les 6 et 7 octobre, à Lyon.

« Sur les docs » – à l’Opéra de Lyon

L’opéra de Lyon propose deux visionnages de documentaires au mois d’octobre. Crédit : Archipel CDCU

Deux midis, deux documentaires, deux visions des femmes dans le monde. Dans le cadre de son cycle « Underground », l’Opéra de Lyon propose deux séances de projection méridionale durant le mois d’octobre. Le 6 du mois, le film « Vous êtes servis » sera projeté en présence de son réalisateur Jorge Leon avec qui un temps d’échange sera possible. Il montre à l’écran la formation des femmes au métier de domestique, en Indonésie.

Le 20 octobre, diffusion du docu « Les Lessiveuses », réalisé par Yamina Zoutat et sorti en 2010. La cinéaste y parle des mères de détenus, à travers le linge qu’elles repassent pour leur enfant enfermé. Il sera suivi par une discussion autour du film, animée par Samuel Aubin, réalisateur. Pour les deux séances, l’entrée est gratuite.

Les 6 et 20 octobre à 12h30 à l’Opéra Underground.

La biennale du réseau Traces

Le Forum régional des mémoires d’immigrés ouvre sa 20e biennale avec une soirée aux SUBS, mercredi 7 octobre. Au programme : des découvertes d’artistes nourris par l’expérience de l’exil, des performances de Kubra Khademi, artiste afghane et d’Ayoub Moumen, créateur de mode tunisien, et des concerts (Bab L’Bluz et un DJ set de Flavien Taulelle).

À la suite de cette soirée d’ouverture, le réseau Traces programme une série d’événements dans toute la région Auvergne-Rhône-Alpes, jusqu’au mois de décembre. Pour la plupart situés à Lyon et Villeurbanne.

Le 9 octobre, le film « Rock Against Police » de Nabil Djedouani sera diffusé en présence du réalisateur à la salle Le Périscope. Le 11 octobre, une visite commentée du cimetière nouveau de Cusset, à Villeurbanne, est proposée par Chantal Jane Buisson, historienne. Un cimetière qui a la particularité d’héberger des migrants ou des descendants de migrants venus du monde entier.

Du 7 octobre au 7 décembre, dans toute la région.

Le festival Lumière, édition 2020

Viggo Mortensen, ici dans le film Loin des hommes (2014), animera une master class lors du Festival Lumière.

Le cinéma prend la main sur la ville de Lyon, huit jours durant, avec un final qui remettra le 12e « Prix Lumière » aux frères Dardenne. Beaucoup de temps forts pour ce « Cannes à la lyonnaise ». Des invités de marque tiendront notamment des masterclass publiques à la Comédie Odéon. Viggo Mortensen (on peut dire qu’il a été Aragorn dans « Le Seigneur des Anneaux » mais beaucoup d’autres personnages phares aussi) présentera son premier film en tant que réalisateur, « Falling », dimanche 11 octobre à 15h30.

D’autres rencontres avec le public seront assurées par des réalisatrices comme Alice Rohrwacher (mardi 13, 15h) ou Albert Dupontel (vendredi 16, 11h). Le centenaire du dialoguiste Michel Audiard, décédé en 1985, sera notamment mis à l’honneur. Quelques films de la sélection du Festival de Cannes 2020 pourront également être visionnés, comme le nouveau film de la réalisatrice Maïwenn, « ADN ».

Du 10 au 18 octobre, partout dans Lyon.

Voyagez dans l’appli « 30 ans de Transbo »

Non, pas encore de réouverture pour le Transbordeur au mois d’octobre… Mais en attendant des jours meilleurs, il est possible de se plonger dans les souvenirs des concerts qui ont animé la mythique salle depuis sa création en 1989. Trente ans résumés en une application, que Rue89Lyon a co-conçue. Elle permet de revenir sur chaque concert qui s’est déroulé dans la salle, à travers des photos. Toute personne ayant eu la chance d’y avoir assisté peut partager ses propres souvenirs et ses propres matériaux pour compléter ce rassemblement d’archives.

La set-list des artistes est aussi accessible. On peut ainsi voir que le 16 mars 1989, le groupe Europe avait clôturé son concert à Lyon par son célèbre tube « The Final Countdown ».

Le Transbordeur invite les personnes ayant assisté à un concert dans la salle à remplir les informations manquantes, comme l’affluence ou encore le prix de la place.


#Cinéma

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Photo : AG/Rue89Lyon

Photo : MG/Rue89Lyon

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