Pour tenter de s’y retrouver, nous listons ci-dessous l’empilement des principales mesures prises depuis la fin du mois d’août dans le département du Rhône et la métropole de Lyon. En prenant le parti de citer au maximum les arrêtés préfectoraux (les 9 derniers sont à retrouver à la fin de l’article en pdf).
Comme pour tous les arrêtés Covid-19, ces mesures sont prises pour deux semaines et sont généralement renouvelées par d’autres arrêtés.
Dans la métropole de Lyon, salles de sport, gymnases et piscines fermés
- les établissements sportifs privés (salles de sport, salle de fitness) comme publics (notamment les gymnases) et les piscines en milieu clos sont fermés à compter de samedi 26 septembre (et non à partir de ce lundi, voir l’arrêté rectificatif).
- Les exceptions sont les établissement accueillant des groupes scolaires et activités sportives participant à la formation universitaire ; des activités para-scolaires et toute activité sportive de mineurs ; des sportifs professionnels et de haut-niveau ; des formations continues mentionnées à l’article R 211-1 du code du sport ; des activités sportives ou physiques de plein air.
Dans la métropole de Lyon, fermeture des bars à 22h
- à partir de lundi 28 septembre, les débits de boissons n’exerçant pas une activité de restauration à table ferment à 22h.
Dans la métropole de Lyon, interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes
- Les rassemblements de plus de 10 personnes sur la voie publique ou dans un lieu ouvert au public sont interdits à compter du samedi 26 septembre. Tout contrevenant s’exposant à une amende forfaite de 4ᵉ classe, soit 135 euros.
- Le préfet liste les exceptions. Sont toujours autorisés : rassemblements à caractère professionnel ; services de transport de voyageurs ; établissements recevant du public dans lesquels l’accueil du public est autorisé ; cérémonies funéraires ; visites guidées organisées par des personnes titulaires d’une carte professionnelle ; manifestations sur la voie publique citée à l’article L 211-1 du Code de la sécurité intérieure; marchés
Évènements publics dans le Rhône et la métropole de Lyon : interdiction des fêtes, jauge à 1000 personnes, pas de buvette
- À compter du lundi 28 septembre, l’accueil du public dans les établissements recevant du public pour des événements festifs ou familiaux est interdit. Dans son communiqué la préfecture précise ce qu’elle entend par événements festifs : « mariages, baptêmes, tombolas, événements associatifs, anniversaires, communions… ». Elle liste également le type de salles : « salles des fêtes, salles polyvalentes et salles de réception, qu’elles soient publiques ou privées ». Dans son arrêté, le préfet ajoute que « les fêtes étudiantes sont interdites ».
- L’arrêté annonce ce qui est autorisé : les autres types d’activités (réunion d’une association dans une maison de quartier, séminaire d’entreprise, …) ne sont pas interdites.
- Pour les évènements publics, les buvettes et points de restauration debout sont interdits (depuis mardi 22 septembre).
- La diffusion de musique amplifiée sur la voie publique est également interdite depuis mardi 22 septembre et toutes les activités musicales pouvant être audibles depuis la voie publique (à compter du 28 septembre).
- Sur la voie publique, la consommation d’alcool sont interdites de 20h à 6h sur l’ensemble du département du Rhône (depuis mardi 22 septembre).
- La vente à emporter d’alcool est également interdite de 20h à 6h du matin (depuis mardi 22 septembre).
- Pour les évènements publics, en extérieur comme en intérieur, la jauge est abaissée à 1000 personnes (5000 jusqu’ici) (depuis mardi 22 septembre).
- Fêtes foraines, brocantes, foires comme celle de Lyon ou la Vogue des marrons, sont interdites (depuis mardi 22 septembre).
Extension continue des zones où le port du masque est obligatoire
- Le port du masque obligatoire sur la voie publique reste obligatoire à Lyon et Villeurbanne 24h/24 pour les personnes de plus de 11 ans.
- Dans les communes de plus de 10 000 habitants présentant un taux d’incidence supérieur à 100 cas pour 100 000 habitants et un taux de positivité supérieur à 8%, le masque est obligatoire de 6h à 2h du matin depuis le 22 septembre. Cela concerne 10 communes : Bron, Caluire-et-Caluire, Décines, Écully, Saint-Fons, Saint-Genis-Laval,Tassin-la-Demi-Lune, Vaulx-en-Velin, Vénissieux et Villefranche-sur-Saône.
- Pour les mêmes raisons que pour la vague des 10 communes, le port du masque obligatoire entre 6h et 2h du matin est étendu à partir de samedi 26 septembre à Saint-Priest, Rillieux-la-Pape, Sainte-Foy-Lès-Lyon, Givors, Francheville, Chassieu et Belleville-en-Beaujolais.
- Dans les autres communes du département, la règle des « 50 mètres » est toujours applicable. A savoir le port du masque est obligatoire sur la voie publique dans un rayon de 50 m aux abords des espaces extérieurs des centres commerciaux, des salles de spectacles, des salles de sports (qui sont fermées), des établissements d’enseignements scolaires, d’enseignement universitaires et supérieurs, de gares SNCF et routières, de stations de transports en commun, « lieux susceptibles de provoquer des files d’attente et des rassemblements ».
Deux visites par semaine dans les Ehpad
- En Ehpad, les visites sont limitées à deux par semaine et par résident. Test de dépistage obligatoire pour les nouveaux personnels ou ceux revenant de congés.
Contre la Covid-19, les 9 arrêtés du préfet du Rhône du 25 septembre 2020 by Laurent Burlet on Scribd
Covid-19 : « nouvelle cartographie » et « consultation des élus locaux »
Pour justifier cette nouvelle batterie de mesures coercitives, le préfet du Rhône insiste surtout sur la « nouvelle cartographie » présentée le mercredi 23 septembre par le ministre de la Santé. Le département du Rhône est toujours au rouge, classé en « zone d’alerte pour circulation active du virus ». La métropole de Lyon devient « zone d’alerte renforcée pour circulation très intense du virus ».
Dans ses arrêtés, le préfet joint systématiquement un courrier de l’Agence Régionale de Santé (ARS) pour actualiser les chiffres de la Covid-19 et justifier de cette « circulation « active » ou « intense » (c’est selon). Là, le taux d’incidence est de 213,4 nouveaux cas pour 100 000 habitants dans le Rhône et 250 dans la métropole de Lyon (chiffres datés du 25 septembre). Ce qui permet de justifier cette nouvelle différence entre le Rhône et la métropole de Lyon.
Cette fois-ci, le préfet du Rhône Pascal Mailhos peut difficilement mettre en avant la « concertation » avec les collectivités locales. Sobrement, dans son communiqué, il parle d’« application des directives gouvernementales ». Et ces mesures sont prises après « consultation des élus locaux ».
Mais contrairement aux élus marseillais, les élus lyonnais ne font pas de vague.
Rencontrée ce jeudi en marge de l’ouverture d’un nouveau centre de dépistage de la Covid-19 au Palais des sports de Gerland, L’adjointe à la santé de la municipalité lyonnaise a évacué toute polémique :
« Il n’y a pas de difficulté particulière dans nos relations avec la préfecture. À la Ville de Lyon nous sommes dans l’état d’esprit d’œuvrer tous ensemble dans le même sens, celui de l’amélioration de la situation sanitaire. »
Céline de Laurens prend acte de la verticalité du pouvoir qui s’exerce actuellement :
« Il est vrai que cet été, la Ville de Lyon était davantage moteur dans la mise en place de dispositifs ou de mesures sanitaires. Depuis la rentrée, le gouvernement demande davantage de mesures aux territoires et aux préfets. »
Ce sont surtout les patrons de bars qui montrent actuellement des signes d’agacement voire plus.
Lundi, le préfet annonçait aucune restriction horaire. « Si les bars et restaurants ferment plus tôt, les gens consomment plus tôt et peuvent se retrouver sur la voie publique », justifiait Pascal Mailhos. Mercredi, le ministre de la Santé le contredisait en annonçant la fermeture à 22h pour la métropole de Lyon.
Le préfet du Rhône n’avait plus qu’à s’exécuter.
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