Difficile d’imaginer un désir ardent de faire campagne pour des élections si peu visibles. Tous les trois ans, le Sénat est renouvelé pour moitié. Les personnes qui y siègent ne sont pas élues par les citoyens mais par de grands-électeurs (députés et sénateurs sortants, conseillers régionaux et départementaux, conseils municipaux et métropolitains), ce qui ne confère pas à ce scrutin une dimension très « grand public ».
La composition des listes présentées pour le Rhône est nettement marquée par les succès comme par les échecs des dernières élections locales, municipales et métropolitaines, de Lyon et de l’agglomération.
Sénatoriales dans le Rhône : dissidence à droite et rigolade
Par exemple, le choix du candidat Les Républicains à la Métropole de Lyon, François-Noël Buffet, de faire alliance avec la liste LREM de Gérard Collomb, lui a fortement été reproché au sein de propre parti à l’issue du camouflet essuyé en juin dernier. Et cela a laissé des traces.
Ce sénateur et figure de la droite locale, qui souhaite donc conserver son siège, a obtenu l’investiture officielle de LR pour se présenter aux sénatoriales. Il doit toutefois faire avec un amer Étienne Blanc, qui fut son binôme, candidat LR pour la mairie de Lyon, contraint entre les deux tours de la campagne de s’effacer au profit de Yann Cucherat (LREM), selon l’accord. Dindon de la farce devenu sans surprise dissident, Étienne Blanc présente sa propre liste, diminuant ainsi les chances de la droite de conserver un de ses fauteuils.
Une liste tente sa chance sur le ton de l’humour, celle menée par Pierre Obrecht, un collaborateur d’élu (de l’ex-maire de Feyzin et actuel député PS puis LREM du Rhône, Yves Blein), bien connu sur le territoire, très actif sur les réseaux sociaux, égratignant régulièrement le monde médiatico-politique local via différents comptes.
Il a notamment convaincu de l’accompagner d’anciens journalistes lyonnais qui semblent avoir envie de rire un peu. En effet, ils et elles se sont placé.e.s sous une bannière sobrement intitulée « Ne votez pas pour notre liste ». On a hâte de lire la profession de foi.
Un vote le dimanche 27 septembre
Comme souvent à Lyon et dans le Rhône, on se tire la bourre au centre avec plusieurs listes se réclamant de cette partie de l’échiquier politique. On relève que deux des candidats dissidents de LREM et anciens PS, proches du président de Métropole déchu, David Kimelfeld, se retrouvent sur une liste de centre-droit disparate. Sarah Peillon et Loïc Graber rejoignent une liste menée par un UDI, Bernard Fialaire, ancien maire de Belleville-sur-Saône.
De son côté, Europe-Ecologie-Les-Verts, qui n’a aucun sénateur dans le Rhône, voudrait bien profiter d’avoir eu le vent en poupe dans plusieurs villes pour trouver un ancrage territorial plus dense.
On ne voyait pas Thomas Dossus, élu EELV conseiller d’arrondissement dans le 7ème, accéder à des postes de première importance dans les nouvelles majorités composées par EELV à la Métropole à la Ville de Lyon, alors même qu’il avait joué un rôle important dans la campagne des écologistes. C’était sans compter l’échéance des sénatoriales, élections pour lesquelles il mène donc la liste de son parti rassemblé à des partenaires.
Il grille ainsi la politesse sur cette liste au socialiste Gilbert-Luc Devinaz, sénateur sortant.
Sans surprise, le Rassemblement national présente une liste menée par sa nouvelle égérie, transfuge de La France insoumise, Andrea Kotarac.
Pour voir toutes les listes qui se présentent dans le Rhône, c’est par ici. Les 7 sénateurs et/ou sénatrices seront désigné·e·s le dimanche 27 septembre par 3436 grands électeurs du territoire ce dimanche 27 septembre.
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