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A Lyon, première manifestation interprofessionnelle sous Covid

La CGT et ses habituels alliés appellent à une journée d’action ce jeudi 17 septembre. A Lyon, la manifestation empruntera le grand parcours, entre la Manufacture des tabacs et la place Bellecour. Départ à 11h30. Ce sera la première manifestation interprofessionnelle sous Covid-19.

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Au centre, le secrétaire de l’union départementale CGT, João Pereira Afonso qui s'apprête à remettre les bulletins de la "votation citoyenne" au représentant du préfet du Rhône. ©LB/Rue89Lyon

Cette fois-ci, nul besoin d’être un adepte du black bloc pour manifester le visage masqué.

Le masque étant obligatoire dans les rues de Lyon, tous les manifestants sont invités à le porter. Un message répété par l’intersyndicale du Rhône, toujours composée de la CGT, de la FSU, de Solidaires, des CNT et des organisations de jeunesse UNEF, UNL.

En accusant réception du parcours, la préfecture du Rhône n’a pas rappelé d’autres consignes : le port du masque est obligatoire, dans un contexte sanitaire marqué par une augmentation du taux d’incidence de la Covid-19. La manifestation n’est donc pas interdite.

Encore un périmètre d’interdiction de manifester

Depuis le début de la crise sanitaire, il n’y a pas encore eu de manifestation interprofessionnelle.
Le dernier grand rassemblement syndical concernait les soignants qui étaient en juin dernier entre 6000 et 13000 dans les rues de Lyon contre « la casse de l’hôpital public ».

Pour retrouver une grande manifestation interpro, il faut remonter à janvier dernier et le mouvement contre la réforme des retraites. Une éternité. A cette époque-là, la préfecture du Rhône prenait systématiquement des arrêtés interdisant une partie de la Presqu’île aux manifestants. Surtout, les autorités interdisaient le passage par la rue de la Barre et son Grand Hôtel-Dieu pour déboucher sur la place Bellecour.

Pour cette première manif interprofessionnelle sous Covid, la préfecture du Rhône a annoncé mardi soir aux représentants de l’intersyndicale qu’un nouvel arrêté d’interdiction de manifester aller être pris.

Ce jeudi, le nouveau préfet à la sécurité, Thierry Suquet, a signé un arrêté interdisant l’hyper centre de Lyon. Et comme pour le mouvement contre la réforme des retraites, le cortège ne pourra pas emprunter la rue de la Barre et devra donc faire un crochet par les quais du Rhône et la place Antonin Poncet pour atteindre la place Bellecour.

« Exprimer cette colère qui monte »

Contrairement à un mouvement social contre une réforme (des retraites ou dite « loi travail »), l’appel à faire grève et à manifester est très large, comme on le lit dans le communiqué de l’intersyndicale du Rhône :

« La journée interprofessionnelle nationale du 17 septembre prochain, est une occasion pour faire converger les luttes, les exigences, pour aujourd’hui et demain et envoyer un message clair et offensif : Nous exigeons un monde meilleur pour nous et nos enfants, ce qui implique des progrès sociaux majeurs comme la réduction du temps de travail et que la priorité soit mise sur la protection de l’environnement plutôt que sur les profits ! »

Mise à part la demande de distribution de masques gratuits, il n’y a pas de revendication précise.
Le secrétaire général de l’union départementale (UD) de la CGT, João Pereira Afonso, explique

« Dans nos permanences d’accueil, on voit de plus en plus de gens qui n’en peuvent plus. Cette journée d’action doit permettre aux gens d’exprimer cette colère qu’on sent monter. Le gouvernement a tiré aucune leçon du confinement. On disait qu’il y avait nécessité à développer le système de protection sociale. Avec la reprise, c’est vite tombé aux oubliettes. »

La CGT n’a pas signé le Ségur de la santé. Concernant notamment les embauches de soignants, « on est encore loin du compte », selon le secrétaire de l’UD du Rhône de la CGT.

Manifester contre les suppressions de poste dans la métropole de Lyon

La crise sanitaire se double d’une crise sociale dont l’un des aspects est la vague de suppressions d’emplois.
Dans certains secteurs ce sont des plans sociaux qui se profilent. En cinq jours, on a déjà appris :

A ces récentes annonces, il faut ajouter les 646 suppressions de postes chez Boiron officialisés en mars.

Des salariés de ces entreprises devraient se retrouver ce jeudi pour manifester dans les rues lyonnaises.

Au centre, le secrétaire de l’union départementale CGT, João Pereira Afonso qui s’apprêtait à remettre les bulletins de la « votation citoyenne » contre la loi travail au représentant du préfet du Rhône le 28 juin 2016. ©LB/Rue89Lyon

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