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Pourquoi les indemnités des vice-présidents à la Métropole de Lyon augmentent

Parmi ses premières décisions, celle de revoir à la hausse les indemnités de 23 élus a valu quelques critiques à Bruno Bernard. Alors que dans plusieurs collectivités en France, tout juste remportées par des candidates écologistes, les indemnités des élues sont revues à la baisse, celles des vice-présidents de la Métropole de Lyon vont nettement augmenter.

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Bruno Bernard, nouveau président de la Métropole avec Grégory Doucet (masqué), nouveau maire de Lyon ©Houcine Haddouche/Rue89Lyon

Pourquoi le président EELV fraîchement installé a-t-il fait ce choix ?

Devant le siège de la Métropole de Lyon, rue du Lac, ce lundi, un homme vêtu d’une chemise blanche aux manches retroussées, le visage mouillé de sueur certainement du fait des 40 degrés à l’ombre, a fait le pied de grue quelques heures. Une pancarte en carton dans les mains. On y lisait « hausse des indemnités, honte face aux pauvres ».

Augmentation des indemnités : « un sujet sensible »

Dans la journée, Bruno Bernard a fait voter une hausse des indemnités de ses 23 vice-présidents. En marge du conseil de Métropole au programme chargé, il s’est ainsi expliqué aux journalistes :

« C’est un sujet sensible et important : je demande aux vice-présidents d’être pleinement investis dans leur mission qu’ils ne doivent pas cumuler avec d’autres mandats ou d’autres activités. C’est normal que leurs indemnités augmentent en fonction de cela. »

De 2736,55 euros bruts mensuels, les indemnités passent à à 3810 euros mensuels.

Trois vice-présidents se trouvent toutefois en situation de cumul, bénéficiant de la hausse de 100 euros brut et de leurs indemnités de maire, il s’agit de Cédric Van Styvendael à Villeurbanne, d’Hélène Geoffroy à Vaux-en-Velin et de Michèle Picard à Vénissieux. Les deux premiers sont issus de l’écurie socialiste et la dernière élue est communiste. Bruno Bernard ne s’est donc pas imposé cette règle éthique EELV pour ses partenaires politiques.

« J’aurais préféré qu’il n’y ait pas de cumul du tout. Il y a donc 20 personnes qui ne cumulent pas et 3 qui cumulent. Il reste encore quelques points d’amélioration… »

Avant d’ajouter :

« Mais c’est bien qu’il y ait à nos côtés ces maires qui apportent un point de vue depuis leur ville. »

Soit l’argument principal que Gérard Collomb, ex-président de la Métropole et ex-maire de Lyon, a toujours défendu en faveur du cumul des mandats : l’expertise du terrain pour les élus à diffuser dans différentes assemblées décisionnaires.

L’enveloppe dédiée aux indemnités des élus ne pèsera toutefois pas plus lourd dans le budget global de la Métropole de Lyon car, par le même temps, les conseillers métropolitains voient leurs propres indemnités baisser de 500 euros. Le président de la Métropole quant à lui ne touche pas à ses propres émoluments (de 5000 euros bruts par mois).

Relevons également que Grégory Doucet, maire EELV de Lyon, a annoncé comme d’autres maires partageant son étiquette baisser ses indemnités de 1000 euros bruts, les passant donc de 8500 à 7500 euros bruts. Question de symbole.

« Sans journaliste ni public »

Le conseil de Métropole est suivi par les journalistes sur écran, en raison des consignes sanitaires. Le 27 juillet 2020. ©Rue89Lyon

Un ancien adjoint de Gérard Collomb estimait sur ses réseaux sociaux que, « si elle est conséquente, cette hausse des indemnités n’en apparaît pas moins légitime, si l’on veut qu’ils se consacrent pleinement à leur fonction et ne laissent pas, comme trop souvent dans le passé, l’administration décider à leur place ».

Louis Pelaez, qui a mené campagne aux côtés de Gérard Collomb et se trouve avec lui désormais dans les rangs de l’opposition, a relevé ce lundi un « paradoxe entre une baisse des indemnités des membres de la commission permanente et l’augmentation de leurs attributions ».

En effet, la commission permanente, composée du président, des 23 vice-présidents et de 42 élus du conseil de Métropole, se verra dotée de plus de compétences et, donc, de davantage de pouvoir. Beaucoup de décisions se prendront en son sein.

Gérard Collomb a estimé que ce choix détonait avec les promesses des écologistes, l’exercice du pouvoir se pratiquant de cette façon moins dans le débat d’une assemblée, et par conséquent « sans journaliste ni public » -lui qui par ailleurs n’a pas été particulièrement adepte de la presse.

Reste à observer la façon dont cet exécutif communiquera alors sur ses décisions politiques, à partir de la rentrée.


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