« Je suis sans doute un social-démocrate, emprunt d’écologie ». Quand on demande à David Kimelfeld, président de la Métropole de Lyon, candidat à sa succession, de se définir, il ouvre un large éventail. Si l’on tente de traduire, on pourrait parler d’un ancien socialiste (il a été président de la fédération PS du Rhône), qui s’est essayé au macronisme dans la foulée de Gérard Collomb, sans grande satisfaction, alors revenu de là -mais sans perte ni fracas.
Un candidat, comme un président, méthodique. Toujours à la tête de la Métropole de Lyon, il aborde la campagne de façon technique, les mains dans les dossiers, illustrant son propos par son action concomitante (voir vidéo ci-après). Sur le papier, un véritable atout, qui permet de démontrer la force de la collectivité et la capacité à la piloter notamment en période de crise sanitaire et économique.
Pourtant, pendant que David Kimelfeld déroule un contenu, la campagne se tend avec coups de pression et autres insultes (« connards », « Hitler » pour exemples saillants), ne projetant la lumière quasi que sur deux blocs politiques opposés (celui mené par Bruno Bernard/Grégory Doucet pour une gauche réunie sous la bannière écologiste contre celui de François-Noël Buffet/Yann Cucherat pour une droite élargie).
L’actuel président de la Métropole a tout de même tenté un coup d’éclat au début de cette semaine caniculaire en présentant un projet de végétalisation totale de la place Bellecour, dont les photos rafraîchissent à elles seules -au moins les yeux.
☀️ La chaleur du jour nous montre bien l’importance de végétaliser nos villes… 🌿 Nous avons annoncé la semaine dernière la construction de haltes fraîcheur. Les 1ères images de la future place Bellecour ! Pour + d’infos 👉⤵️https://t.co/neKLczIAav pic.twitter.com/l7rbCGJp0t
— David Kimelfeld (@DavidKimelfeld) June 24, 2020
Le faiseur de roi ?
Dans la dernière ligne avant le second tour des élections métropolitaines (l’agglomération de Lyon est découpée en 14 circonscriptions qui votent en même temps que les élections municipales), David Kimelfeld fait donc figure, tout président qu’il est encore, de troisième homme. Ou encore de faiseur de roi.
On sait que le « troisième tour » revêt une importance capitale : ce sont les conseillers métropolitains qui éliront ce jeudi 2 juillet leur président et, si les listes d’un candidat n’a pas obtenu de majorité nette dimanche, il faudra aller convaincre certains anciens adversaires de lui en offrir une afin d’avoir les coudées franches dans la gouvernance.
La difficulté réside dans le fait que ce sont 14 élections qui doivent aboutir à installer un homme dans le fauteuil. David Kimelfeld aimerait ne pas avoir à enlever les photos de famille du bureau même si, au regard des résultats du premier tour et des projections que l’on peut en tirer, l’écologiste Bruno Bernard serait le favori. Sans compter l‘art et la manière de Gérard Collomb, bien que placé derrière François-Noël Buffet, de s’imposer dans des négociations de salon.
Vidéo : Ghislain Varlet et Lorris Balesio (MX) – Texte : Dalya Daoud (Rue89Lyon)
Chargement des commentaires…