Préoccupé par les questions écologiques et sociales, Alban, habitant de la Croix-Rousse, envisage d’accorder son vote à Nathalie Perrin-Gilbert. La maire du 1er arrondissement qui est candidate à mairie de Lyon, à la tête d’une liste de « gauche rassemblée ».
Il y a deux ans, Alban a quitté le 9ème arrondissement de Lyon pour s’installer à Croix-Rousse :
“j’ai toujours vécu dans le coin, mes parents habitent à Caluire et avant cela on vivait dans le Beaujolais”.
A 30 ans, Il est ingénieur du son et travaille pour des chaînes de télévision privées. Depuis huit ans, il possède le statut d’intermittent du spectacle.
Pour les élections municipales de 2020, Alban pense voter pour Nathalie Perrin-Gilbert, candidate à la mairie de Lyon, à la tête de la liste « Lyon en commun » :
“ je suis sûr de voter à gauche, mais je vais me renseigner encore un peu avant de faire un choix définitif ”.
Pour lui, les injustices sociales et l’écologie sont deux sujets à placer au premier plan.
“ Je trouve que le programme d’Europe écologie Les Verts est beaucoup moins avancé en matière d’inégalités sociales et d’évasion fiscale”, selon ce jeune trentenaire, pour qui la question écologique est indissociable des problèmes sociaux.
“Ce qu’il me plaît chez LFI, c’est qu’ils ont le programme le plus complet en terme d’égalité sociale et d’écologie”, explique-t-il.
Durant les prochaines semaines, Alban sera attentif aux propositions des candidats, notamment sur la question du logement et des loyers qui ne cessent d’augmenter.
“La Croix-Rousse est un bon exemple de gentrification”
Pour lui, la Croix-Rousse est un bon exemple de cette gentrification. L’ancien quartier ouvrier qui logeait les Canuts a bien changé. Les loyers modérés ont explosé :
“ Ce sont des investisseurs qui les achètent et les loyers deviennent exorbitants”, affirme-t-il.
Un phénomène qui s’étend à toute la ville :
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“On est en train d’installer une classe sociale aisée dans le centre-ville et de pousser les plus démunis en dehors de la ville.”
En 2013, le prix du m2 d’un appartement dans le 4ème arrondissement de Lyon (Croix-Rousse) était d’environ 3300 euros. Aujourd’hui, il s’élève à plus de 4600 euros.
“Avant mes idées n’étaient pas aussi à gauche”
Electeur de droite, Alban a dévié sur la gauche de l’échiquier politique au cours des six dernières années.
“ Je suis né dans une famille plutôt aisée ”, raconte-t-il
Il a étudié dans un collège privé, où il s’est créé un cercle d’amis du même milieu social :
J’étais avec plein de fils à papa, et moi-même j’en étais un, sans être fermé d’esprit, on ne se rendait pas compte des réalités sociales”.
A la maison, son père l’a influencé. Des idées politiques qui resteront inchangées jusqu’à ce son départ du foyer parental.
“C’est en commençant à travailler que j’ai pris conscience des difficultés de la vie”.
Des rencontres, notamment les amis éducateurs de sa nouvelle compagne, ont amené ce déclic.
“J’ai pris une grosse claque lorsqu’ils m’ont parlé de leur métier, ils m’ont ouvert l’esprit sur les conditions de vie des plus démunis”.
“c’est très dur de mobiliser les intermittents du spectacle”
Ces dernières années, Alban est beaucoup plus attentif à la politique et va manifester régulièrement.
“je ne me considère pas comme un gilet jaune, mais plutôt comme un citoyen préoccupé par les mêmes questions”.
Après L’annonce de la réforme de l’assurance chômage mise en place le 1er novembre 2019, il a tenté de mobiliser ses collègues intermittents du spectacle touchés par cette réforme notamment sur le temps de travail nécessaire pour obtenir le chômage, qui s’est vu augmenter.
Une mobilisation sans grand résultat, qu’il explique par « l’individualisme » des intermittents du spectacle.
« Je regrette que la gauche soit trop divisée”
Alban conclut notre rencontre par un sentiment d’amertume :
« Je regrette que la gauche soit trop divisée.”
Il explique cette absence de coalition par la peur que peut inspirer La France insoumise :
“Aujourd’hui quand les gens entendent parler de Mélenchon, ils disent qu’il est dangereux et ne vont pas plus loin”.
Pour lui, les écologistes seraient frileux d’engager un alliance avec LFI car ils paraissent trop extrémistes. Il évoque également une guerre d’égos qui empêcherait cette coalition. Mais il conçoit que le pouvoir est souvent détenu par des grandes personnalités, “ des vieux dinosaures” de la politique française.
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