Le Lyon Bondy blog est allé à la rencontre des habitants de Pierre-Bénite pour prendre le pouls de la ville en cette période de campagne électorale. Située au sud d’Oullins, cette commune de 10 390 habitants a longtemps été un fief communiste avec sept mandats consécutifs depuis 1971.
C’est lors des élections de 2014 qu’elle est ravie aux communistes par Les Républicains et Jérôme Moroge, désormais maire de la ville.
Pour avoir une idée de la réalité sociodémographique de la ville, nous avons consulté les derniers chiffres l’INSEE datant de 2016 : les tranches d’âges sont équilibrées (il y a autant d’enfants, d’adultes, que de personnes âgées), la ville est plutôt populaire avec 40 % de ménages appartenant à la catégorie socioprofessionnelle des ouvriers et des employés, et peu de cadres en comparaison avec seulement 6 ,6 %. La part de retraités représente à elle seule 25 % des ménages. Le taux de chômage s’élève aux alentours de 16 %.
Le podcast de notre promenade à « Pierre-Bé », à écouter ci-après :
Cependant, une constante reste présente : la place du tissu associatif dans la ville. C’est donc par là que j’ai commencé, en me rendant à la MJC près de l’église où j’ai rencontré la directrice de l’association. Pour elle, bien qu’elle ressente un désir de proximité et de solidarité dans la ville, en constate avec regret que peu d’habitants se tournent vers les associations.
Ensuite, près de la mairie, j’ai rencontré une habitante qui tenait un stand à café tenu à tour de rôle par les associations de la ville. Il s’agit de Jocelyne Clauzier, élue locale au conseil municipal dans l’équipe de Jérôme Moroge, et présente sur le stand en tant que présidente de l’association Renaissance du Petit Perron, dédiée à l’entretien du patrimoine.
Selon elle, la préoccupation de l’équipe municipale est de retrouver « l’esprit village » de Pierre-Bénite.
Les commerçants m’ont aussi fait part de leur constat et il semble qu’elle est loin d’y parvenir. J’ai discuté avec une coiffeuse travaillant dans le centre-ville qui m’a rapporté : “il est clair que le centre-ville manque de commerce”.
Enfin, Sabine, 42 ans, Giselle (le prénom a été modifié), ancienne institutrice à la retraite ou encore Zackaria, jeune homme de 27 ans vivant dans un des quartiers les plus populaires de Pierre-Bénite, tous m’ont aussi confié leur regard et leurs états d’âme concernant leur ville.
Bien que le désir de créer du lien soit partagé par les personnes que j’ai rencontrées, une vraie fracture sociale est présente dans la ville. Lors des élections municipales de 2014, l’abstention a été la grande gagnante en atteignant le score élevé de 50,08%.
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