Soyons francs, en invitant les candidat.e.s à ce débat thématisé, nous avions le secret espoir de les obliger à travailler ces questions ; sans quoi certain.e.s ne l’auraient sans doute pas fait. Les politiques culturelles peuvent entièrement passées à la trappe au regard du nombre important de listes candidates et du peu de temps que les médias peuvent globalement leur consacrer.
Toutes et tous ont joué le jeu et ont envoyé ferrailler ce soir-là leur tête de liste, c’est à dire celui ou celle qui se verrait bien s’assoir dans le fauteuil de maire. Tous en dehors de Yann Cucherat, le candidat LREM placé en orbite par Gérard Collomb, qui a préféré laisser l’actuel adjoint à la Sécurité Jean-Yves Sécheresse tenir le micro.
On regrette par ailleurs que la candidate du Rassemblement national, Agnès Marion, ait rebroussé chemin devant le lieu du débat, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour l’exercice démocratique ; une manifestation anti-réforme des retraites s’étant improvisée devant la Chapelle de la Trinité.
Cela n’était évidemment pas de notre fait à nous, organisateurs, pas plus que cela ne la concernait (la manifestation visait bien davantage d’autres candidats porteurs de la politique gouvernementale) ; elle était par ailleurs invitée à passer par une entrée spécifique et réservée. Un bien mauvais prétexte qui montre à quel point ce parti ne sait ni comment évaluer les opportunités d’action pas plus qu’il n’est en capacité de positionner son propos global dans un thème pourtant très légitime. Attractivité, dimensions symbolique, urbanistique et identitaire de la ville, lien social, expression des artistes et vie des institutions culturelles, enjeux éducatifs : tout ou presque peut passer à la moulinette de la culture avec un grand Q.
On relève par ailleurs que les droits culturels ont fait l’objet d’un récent rapport, remis au premier ministre Edouard Philippe et préconisant l’inscription des droits culturels dans la Constitution.
Frustrations et vœux
Plutôt que de vous en faire le récit incomplet, nous préférons rappeler que le débat s’est étendu sur trois heures qui ont filé à vive allure, se cristallisant notamment sur l’économie de la culture, son financement et les intéressantes visions idéologiques et personnelles des candidat.e.s pour la ville.
On évoquera alors plutôt nos frustrations.
La soirée ne nous aura que trop peu permis d’évoquer l’aspect social des structures et des artistes, nous avons dû faire l’impasse sur la vie nocturne, sur la dimension alternative de la ville et de sa périphérie, sur l’égalité femme-homme dans les représentations esthétiques et symboliques de cette ville, sur la liberté de création et de programmation VS l’interventionnisme de plus en plus important de la part des collectivités territoriales (quasi toutes couleurs politiques confondues), sur le maillage du territoire via les lieux transitoires…
Comme le dit Pierre Desmaret, directeur de la compagnie de théâtre Le Fanal, « réclamons un deuxième tour » de ce débat pour aborder mieux encore ces questions si fondamentales et structurantes pour Lyon et sa métropole.
N’hésitez pas à poser des questions et publier vos remarques en commentaires de cet article.
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