Le député de Villeurbanne, Bruno Bonnell (LREM), a annoncé officiellement ce mercredi 22 janvier sa candidature aux élections métropolitaines de mars prochain. Circonscription législative à elle seule, la ville de Villeurbanne l’est aussi pour les élections à la Métropole de Lyon de mars prochain (circonscription G). Il formera un ticket avec Emmanuelle Haziza, candidate elle à la mairie de Villeurbanne. Ils mèneront les listes « Villeurbanne au coeur ».
Bonnell permet à Villeurbanne de faire aussi bien que Lyon
Berceau symbolique ou réel du « macronisme », Lyon ne renvoie donc plus la même image trois ans plus tard. Propulsé notamment par Gérard Collomb, et depuis Lyon, le parti présidentiel est déjà fracturé à Lyon. Gérard Collomb et David Kimelfeld ont splité et c’est le premier qui a obtenu l’investiture LREM. Ils présenteront chacun leur liste aux élections métropolitaines. Ils soutiendront également chacun leur liste pour la mairie de Lyon. Celle de Yann Cucherat pour le premier, celle de Georges Képénékian pour le second.
Après Lyon, Villeurbanne donc. Un tandem entre le député macroniste et l’élue fraîchement partie de Les Républicains. C’est sous cette bannière qu’elle avait notamment mené la campagne des municipales dans la ville en 2014. Mais aussi celle des législatives de 2017. Face à Bruno Bonnell notamment. Les voilà donc main dans la main.
Bruno Bonnell n’a pas voulu attendre la décision de LREM
Les ambitions de Bruno Bonnell étaient connues. Il était candidat à l’investiture de son parti pour les élections métropolitaines à Villeurbanne. Pour mener la liste LREM, Prosper Kabalo lorgnait également sur le poste. Il a déjà reçu l’investiture pour les élections municipales. On pouvait penser que la place pour les métropolitaines reviendrait donc au député Bruno Bonnell.
Mais il semble qu’il ne soit plus en odeur de sainteté chez Gérard Collomb. Lors de l’annonce de ses têtes de listes, le candidat officiel LREM à la présidence de la Métropole de Lyon n’avait annoncé personne pour Villeurbanne ; « la commission d’investiture du parti devant trancher ». Bien que l’on sait que ladite commission consulte largement le boss local, Gérard Collomb.
Bruno Bonnell n’a donc pas attendu que son parti se décide pour se lancer. S’il n’est pas investi par LREM, les « marcheurs » présenteront donc trois listes sur Villeurbanne : celle de Gérard Collomb, celle de David Kimelfeld et celle de Bruno Bonnell donc.
Une division qui pourrait aussi avoir des conséquences sur les élections municipales. Le socialiste Cédric Van Styvendael voyant face à lui le camp des marcheurs divisé en deux. Entre Prosper Kabalo, adjoint sortant également et Emmanuelle Haziza donc.
Un candidat « non aligné »… qui se lance seul
Bruno Bonnell était pourtant le prototype des élus marcheurs de la vague de 2017. Chef d’entreprise à succès dans les nouvelles technologies, il avait fait voler en éclats les traditions électorales sur une commune élisant bien souvent des socialistes. Najat Vallaud-Belkacem en avait notamment fait les frais. Depuis, son activité de député interroge. Un an après son élection, il tenait des propos, comme parfois avec lui, tonitruants ou sans filtre sur sa nouvelle fonction. À tel point qu’on se demandait même pourquoi il avait tenu à obtenir ce mandat. Dans la guéguerre entre Gérard Collomb, qui lui avait fait prendre le bon bateau, et David Kimelfeld, il n’avait pas vraiment choisi son camp. Appelant plutôt à la réconciliation.
En 2018, il déclarait qu’il ne se présenterait jamais à la mairie de Villeurbanne. Il n’a pas donc renié totalement ses promesses. Même s’il poussera la candidature de son binôme, qui n’a jamais réalisé des scores en mesure de percer les nuages. Et aussi :
« Je ne suis pas là pour faire l’assistante sociale. Pour les places en crèche ou les logements, allez voir ailleurs ! »
Les concernant, il faudra donc aller voir Emmanuelle Haziza.
La sécurité comme premier axe de campagne
Pour leur programme, les deux nouveaux amis ont mis l’accent sur la sécurité.
« J’ai la conviction que la sécurité est le préalable de toute politique de la ville. Une fois assurée, on peut décliner sereinement tous les aspects du bien-vivre ensemble: logement, alimentation, environnement, mobilité, éducation, loisirs,.. », dit ainsi leur communiqué commun dans des propos attribués à Emmanuelle Haziza.
S’il devient conseiller métropolitain, Bruno Bonnell imagine faire un peu de social malgré tout. La Métropole de Lyon ayant des compétences en la matière. S’il venait à participer au prochain exécutif, un poste de vice-président de la Métropole de Lyon serait incompatible avec son mandat de député. Il devrait alors faire un choix.
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