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Gérard Collomb défend l’Anneau des sciences sur le mode « c’est ça ou la mort de Lyon »

Le maire de Lyon, Gérard Collomb, est le dernier ou presque à le défendre. Le bouclage du périphérique de Lyon est indispensable pour lui aux besoins de mobilités. Pas l’unique réponse mais une condition à la réalisation d’autres aménagements. Quitte à verdir quelque peu l’image de ce fameux projet d’Anneau des sciences que les écologistes pourfendent de longue date.

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Gérard Collomb et Fouziya Bouzerda présentent l'Anneau des Sciences

Gérard Collomb a défendu de nouveau ce mardi un vrai serpent de mer lyonnais. L’Anneau des Sciences, anciennement TOP (Tronçon Ouest Lyonnais) est un projet vieux de 30 ans. Ce bouclage du périphérique, sur 15 km entre Saint-Fons et Ecully et essentiellement enterré, n’est pourtant toujours pas réalisé. Le maire de Lyon y croit toujours. Même à l’heure de critiques et d’une sensibilité environnementale plus fortes que jamais.

« On ne peut pas venir me faire le reproche d’être le partisan du tout bagnole ».

Gérard Collomb s’est envoyé quelques fleurs concernant les Vel’ov ou le réaménagement des berges du Rhône. Selon lui, sur la question, il a l’immunité.

Sans l’Anneau des sciences, pas de jolis arbres ?

Alors, il défend ce projet autoroutier à l’ouest de Lyon, chiffré entre 3 et 4 milliards d’euros. Seul contre à peu près tous. Récemment, David Kimelfeld, président de la Métropole de Lyon et candidat face à Gérard Collomb, a fini par changer d’avis. Favorable du temps de sa présence aux côtés de Gérard Collomb, David Kimelfeld a finalement basculé dans le camp des opposants à l’Anneau. Bruno Bernard, candidat à la Métropole de Lyon des écologistes est évidemment contre. François-Noël Buffet, chef de file Les Républicains et ancien maire d’Oullins, souhaite un moratoire sur la question. Prudent.

Mais pour Gérard Collomb, l’équipement est indispensable. S’il n’est « qu’un des éléments du projet de mobilités », le maire de Lyon l’a souvent défendu comme nécessaire à la réalisation d’autres aménagements. Pour celui qui voudrait retrouver son fauteuil de Président à la Métropole, pas de boulevard urbain le long du Rhône à Confluence sur l’A6/A7 déclassée sans Anneau des sciences. Pas de pont entre la zone des Girondins à Gerland et Confluence. Pas de bus en site propre sur le tronçon.

Gérard Collomb présente l’Anneau des Sciences mardi 10 décembre 2019. Photo BE/Rue89Lyon

Son argument est simple : pour diminuer le trafic sous Fourvière et donner un sens et une suite au déclassement de l’A6/A7 à Confluence, il faut dévier les flux. Par la finalisation de l’A7 et de l’A432 pour terminer le grand contournement est. Et par l’Anneau des Sciences à l’Ouest donc. Si vous voulez le reste, les arbres et les pistes cyclables le long du Rhône, alors il vous faudra accepter l’équipement autoroutier.

« Il est clair qu’il n’y aura aucune liaison entre Confluence et les Girondins sans ça. Et le long du Rhône, il n’y aura pas de site propre pour un bus. Je mets au défi de mettre un bus en site propre dans la circulation actuelle »

« L’Anneau des Sciences n’est pas Notre-Dame-des-Landes »

Gérard Collomb a parfois même tenté de verdir le projet. Une autoroute qui permettra de « relier des sites scientifiques mais aussi des grands parcs autour de Lyon » et qui sont « peu utilisés ». Toujours dans la perspective de la transformation de l’autoroute A7 en boulevard urbain, le maire de Lyon assure qu’il s’agit de faire moins (de voitures) avec plus (de routes).

« L’Anneau des Sciences sera en 2×2 voies. Dans le même temps on supprimera des voies pour les voitures sur l’A7 le long des quais. Au final, vous verrez, on supprimera plus de voirie qu’on en créera. »

Voilà pour celles et ceux qui jugent anachronique et « climaticide » un équipement autoroutier en 2019. Notamment les militants de Alternatiba qui manifestaient de l’autre côté de la vitre. Il faut bouger pour Gérard Collomb, se déplacer, sinon « on est dans une métropole qui meurt ». La métropole de Lyon est aussi dans le haut du panier de celles où l’air est le plus pollué. Elle enchaîne régulièrement, été comme hiver, les pics de pollution. Interrogé sur la question, Gérard Collomb a répondu en résumé qu’il n’y avait qu’à attendre les véhicules propres. Poids lourds comme véhicules légers. Et qu’ils allaient très vite arriver sur les routes.

« Quand l’Anneau des Sciences sera réalisé, la moitié des problèmes actuels n’existeront plus. Le parc automobile sera propre et n’émettra plus de particules fines ».

Des militant-e-s d’Alternatiba Rhône manifestent avant une conférence de presse de Gérard Collomb présentant l’Anneau des Sciences. Photo BE/Rue89Lyon

Affaire réglée. Suivante ? Il n’est pas plus inquiet concernant le fait que ce projet, contesté, et ses sept échangeurs prévus, deviennent une ZAD dès les premiers coups de pelle.

« Je ne crois pas que ce soit un projet aussi emblématique que Notre Dame des Landes »

Une concession de 30 ans et un début des travaux espéré pour 2022

Pour ce bouclage du périphérique lyonnais, Gérard Collomb envisage le même montage qu’au nord avec le BPNL. Le Boulevard Périphérique Nord de Lyon est payant et est une concession. Avec un péage fixé à 2,20 euros et 3,30 euros pour les véhicules lourds, le maire de Lyon estime que la période le reste à charge pour la Métropole serait de l’ordre de 75 à 100 millions d’euros.

Dans ses rêves les plus optimistes, l’enquête publique pourrait avoir lieu entre 2021 et 2022. Pour un démarrage des travaux la même année. Et une livraison en 2030. Vroum, vroum.


#Anneau des sciences

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Photo : Mélany Marfella

Photo : MG/Rue89Lyon

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