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« Lyon brûle-t-il ? » : musique, contestation et quartier populaire autour de l’histoire de Carte de Séjour et de Rachid Taha

Au mois d’octobre, s’il n’y en avait qu’une à conserver, ce serait peut-être bien cette soirée-là. La prog est ambitieuse, comme son titre en forme de question référente l’indique : « Lyon brûle-t-il ? ». L’aventure du groupe culte Carte de Séjour, formé autour de Rachid Taha récemment disparu, sera racontée par des musiciens du groupe et l’historien Philippe Hanus.

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RIP Rachid Taha.

Ce dernier introduit ainsi son propos :

« La musique du groupe Carte de Séjour (Rachid Taha), fondé en 1980 dans l’agglomération lyonnaise, peut être analysée comme une prise de parole radicale de jeunes franco-maghrébins, adeptes de ce qu’on appelle ‘rock arabe’. Le braconnage de la langue et des sons (métissage entre reggae, punk rock et musiques méditerranéennes) est au cœur de l’aventure de cet ensemble musical à géométrie variable, mêlant sonorités électriques et instrumentations traditionnelles du Maghreb.

Il relève également que, « contemporain des luttes telles que la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983, l’aventure de Carte de Séjour exprime, durant la décennie 1980-1990, une forme originale de création musicale et de résistance aux assignations identitaires. »

Suivra une lecture musicale que l’on est impatient d’entendre, par l’écrivaine Brigitte Giraud et le guitariste Christophe Langlade.

Une soirée qui ne se veut pas comme un hommage à Rachid Taha

L’auteure des romans « Jour de courage » (le dernier paru, chez Flammarion) mais aussi « Un Loup pour l’homme », dans lequel elle raconte la jeunesse de son père pendant la guerre d’Algérie, se souvient de ce que ce groupe a été si particulier à Lyon et au-delà :

« Rachid Taha et son groupe Carte de séjour entrent en scène, frappent fort et mettent un peu de sel, presque sans le vouloir, sur la plaie restée à vif de la guerre d’Algérie, qu’on nommait «événements» et à laquelle mon père prit part quand il avait vingt ans. J’habite à Rillieux-la-Pape, sur les hauteurs de Lyon et assiste à la naissance du groupe dans cette même banlieue. Le terrain est prêt pour que je ne rate pas ce feu qui bientôt embrasera tout. »

Christophe Langlade a, lui, participé à différentes formations punk et rock de la scène lyonnaise au milieu des années 1980.

Une soirée qui n’est pas présentée comme un hommage à Rachid Taha mais qui, pour autant, pourrait former l’un des plus beaux messages à transmettre à ceux qui ont aimé son travail tout comme à ceux qui s’intéressent à ce patrimoine local passionnant.

Au Périscope, le 24 octobre à partir de 19h30.


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Photo : Luisa Guitierrez.

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