« Ce qui m’intéresse, c’est ma campagne, le projet que je veux porter, pas ce que font et pensent mes adversaires ». David Kimelfeld, dans le vaste hall de l’école Emile Cohl, a procédé ce mercredi à un lancement de campagne en grande pompe et, pour ce faire, à une grosse opération de name droping.
Après que La République en Marche, ou plus précisément le Président de la République Emmanuel Macron lui-même, lui a préféré Gérard Collomb pour être le candidat officiellement investi, la question se posait de savoir si les soutiens allaient fondre comme neige au soleil.
« Au contraire, depuis que la situation a été éclaircie par LREM, le nombre des inscriptions à la soirée de ce mercredi est monté en flèche », nous raconte une personne de l’équipe de campagne de « DK ».
Depuis, autre « coup » pour le candidat que l’on peut désormais qualifier de dissident : Georges Képénékian, celui qui avait assuré l’intéri-maire à Lyon, lors du passage express de Gérard Collomb au ministère de l’Intérieur, a annoncé sa candidature pour ladite mairie. Offrant donc un ticket solide Métropole-Lyon à David Kimelfeld.
Georges Képénékian a donc fait partie de la masse de personnalités réunies ce mercredi soir, lui-même juché au rang de frère de sang et de héros sans peur, maintes fois remercié par son ami David Kimelfeld.
« Nous avons passé la barre des 1000 personnes venues ce soir », nous a-t-on annoncé vers 20h30.
Brochettes d’élus, de maires de l’agglo, de députés, de personnalités du monde économique et social et, surtout, une foule de militants macronistes.
La situation lyonnaise suscite une crise politique de taille au sein de l’organisation locale de LREM. Les « Jeunes avec Macron » sont (plus que) divisés. Dans la ville de la macronie, la protestation sur le mode de désignation des candidats aux élections locales, sur le fonctionnement du parti qui voulait renouveler la politique, grossit. Pour exemple, le candidat investi par LREM à Villeurbanne, Prosper Kabalo, s’est montré au meeting. Même pas peur.
Le « naïf » et le « doux rêveur », il n’y en a plus
Sur scène, les personnalités constituant les soutiens de DK les plus importants, parmi ce millier de participants, ont pris la parole, louant l’ « écoute » et la capacité de « travail collectif » de leur candidat, qualifié d’ »homme puissant » plutôt que d’ »homme de pouvoir ». Tous ont systématiquement fait la comparaison avec leur expérience passée aux côtés de Gérard Collomb.
David Kimelfeld construit ainsi son story telling, déclarant à son propre sujet qu’il n’était pas le « naïf » et le « doux rêveur » qu’on pouvait croire. La violente bataille l’opposant à Gérard Collomb, baron local bénéficiant d’une énorme notoriété et par ailleurs devenu figure nationale, aura eu le mérite de lui donner de la visibilité.
« Les médias nationaux parlent maintenant de lui sans écorcher son nom », nous dit-on dans son équipe, non sans humour.
Myriam Picot, maire du 7è arrondissement et vice-présidente à la Métropole en charge de la Culture, a fait sur scène un discours bref à base de punchlines. Pour elle, l’arrivée de DK à la tête de la Métropole a provoqué rien de moins que de la « fin de l’autoritarisme ».
A l’Hôtel de Ville de Lyon, les oreilles ont dû siffler.
C’est en effet bien dans le style que les deux hommes s’opposent. Pour ce qui concerne les projets politiques de territoire, reste à observer ce que les deux hommes proposeront, eux qui ont travaillé pendant quinze années main dans la main, David Kimelfeld ayant été l’un des hommes forts et de confiance de Gérard Collomb, en tant que vice-président en charge de l’économie au sein de ce qui s’appelait alors le Grand Lyon.
Désormais, il s’agit pour David Kimelfeld de composer des listes dans chacune des circonscriptions pour ces toutes premières élections métropolitaines, uniques en France. Il s’agit aussi d’organiser une campagne avec des « annonces » (attendues en matière d’environnement, de logement, de transports…), et de rassembler un peu d’argent -pas un moindre détail. « Mais ce n’est pas un problème », nous a assuré David Kimelfeld : « les choses se font toujours, il y a des dons, des prêts possibles, dans le cadre de la loi ».
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