Avec la victoire de Laurent Wauquiez, celle qui avait twitté « Si j’étais élue, les premiers à voir leurs subventions sauter seraient LGBT et SOS Racisme » est donc devenue conseillère régionale. Anne Lorne a toujours affiché ses opinions, en tant que figure de la Manif pour tous, l’organisation anti mariage gay dont elle a été un temps coordinatrice régionale.
Récemment, elle a déménagé dans la ville de New York, ce qui l’éloigne désormais du territoire régional. Un exil plutôt discret mais qui a fini par être publicisé dans la presse locale cette semaine ; la question s’est alors posée de sa capacité à assurer son mandat depuis les Etats-Unis tout en conservant les indemnités d’élue qui vont avec.
L’ « exemplarité » depuis New York
Après avoir d’abord promis que son éloignement ne serait pas un problème et qu’elle reviendrait systématiquement à Lyon pour assister aux assemblées plénières, Anne Lorne a fini par annoncer sa démission de son mandat de conseillère régionale.
Un souci d’ »exemplarité » l’aurait motivée, explique maintenant Laurent Wauquiez, lui-même quelque peu contraint par le bruit gonflant autour du cas d’Anne Lorne. La démission doit être effective d’ici le début de l’année 2020 et, d’ici là, l’élue renonce même à toucher ses indemnités mensuelles (d’un montant de 2450 euros bruts).
Les chaises sur une musique improvisée
De manière mécanique, c’est donc Fabienne Levy, rattachée au Parti radical, qui devient conseillère régionale à la place d’Anne Lorne. Une figure centriste de Lyon pour remplacer un symbole de la droite dure -une péripétie qui n’était pas prévue dans le scénario. D’autant que Laurent Wauquiez entretient une relation compliquée avec les représentants du centre qu’il doit pourtant conserver dans son giron pour une question d’image : une partie des élus issus du Modem ont quitté sa majorité en cours de mandat.
Fabienne Levy avait, elle, été placée en position non éligible sur la liste Laurent Wauquiez ; une forme d’humiliation pour celle qui avait par ailleurs siégé dans cet hémicycle en tant que conseillère régionale (et même vice-présidente en charge de la Culture), sous la présidence d’Anne-Marie Comparini. En mars 1998, Fabienne Levy avait en effet fait partie de l’opération politique mise en place pour déloger Charles Millon de la tête de la Région Rhône-Alpes, lui qui s’était fait élire grâce aux voix du Front national. Un fait d’armes qui ne lui a toutefois pas valu les honneurs de Laurent Wauquiez au moment de composer sa liste.
Fabienne Levy est par ailleurs conseillère municipale d’opposition dans le 6è arrondissement de Lyon. Elle se frotte également depuis quelques temps à l’exercice de chroniqueuse, dans des interviews politiques qu’elle diffuse sur Radio Judaica Lyon (« En toute franchise »). La dernière en date a été consacrée à… Laurent Wauquiez. Fabienne Levy va donc pouvoir de nouveau entrer dans l’hémicycle régional, par un jeu de chaises musicales et au bout de quatre ans de mandat déjà écoulés. Sans rancune ?
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