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Ce que l’on retient de la rentrée littéraire, par la librairie Le Bal des ardents

Elle s’est soulevée depuis quelques semaines déjà, la vague des parutions de la rentrée littéraire, cette onde qui précède les cris d’orfraie ou de joie face à l’annonce des prix les plus prestigieux. En attendant, on a fait confiance comme à un phare dans la nuit à cette libraire que l’on aime particulièrement à Lyon, le Bal des ardents.

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Ce que l’on retient de la rentrée littéraire, par la librairie Le Bal des ardents

Elsa Houzelles, qui officie dans ce repère de lecteurs et de lyonnais curieux/perdus/en goguette, a concocté une petite sélection. Elsa fait par ailleurs partie du jury du concours d’écriture que Rue89Lyon a organisé cet été, « Lyon, des nouvelles de 2050« .

« La Mort à Rome de Wolfgang Koeppen », aux éditions du Typhon

Les éditions du Typhon ont eu l’œil et le nez pour éditer ce livre. Claque littéraire qui percute son lecteur par sa modernité et sa fluidité, son intelligence et sa noirceur.

La folie s’y inscrit à chaque page, résonne dans le timbre de toutes les voix de ce roman polyphonique dont l’architecture nous ensorcelle.

« Une bête au paradis », de Cécile Coulon aux éditions de l’Iconoclaste

La cruauté d’une écriture qui enflamme son sujet et nous embrasse. C’est cru, vibrant et terrible. Cécile Coulon raconte et décortique, conte et autopsie l’amour et le drame familial, jusqu’à l’ivresse. Il est étrangement impossible de raconter cette histoire sans en faire l’expérience. Ce petit livre est résolument moderne.

Cécile Coulon est une romancière, nouvelliste et poétesse française. Son dernier livre, Une bête au paradis, sort en septembre 2019 chez Editions L’Iconoclast. Photo © Ed Alcock / M.Y.O.P. 20/3/2019

« Le Clou » de Zhang Yueran, aux éditions Zulma

Saga ou feuilleton ? Roman politique ou celui d’une génération ?

En tout cas, un premier roman traduit en français, à ne pas manquer. Celui de la rencontre de deux jeunes trentenaires. Ils se retrouvent et se racontent la Chine d’hier et d’aujourd’hui. Confession moderne et dramatique. En toute simplicité et avec une grande humilité, Zhang Yueran tisse la toile, retrouve les liens disparus, enquête, remonte le fleuve de l’histoire et nous raconte la Chine.

« De pierre et d’os », de Bérengère Cournut aux éditions Le Tripode

Une nuit, Usquralik, jeune femme Inuit, est séparée de sa famille par une fracture de la banquise. A travers ses pérégrinations pour survivre, le lecteur part à la découverte d’un monde fascinant et rude, dans lequel la quête de soi est toujours mise à mal par un environnement extrême. On est emportés, tant par l’histoire que par l’écriture et le rythme envoûtants de Bérengère Cournut.

« Eloge des bâtards », d’Olivia Rosenthal aux éditions Verticales

Dans un monde tout urbanisé et surveillé, un groupe d’activistes clandestins mène des actions « coups de poing » symboliques dans leur ville. Certains soirs, ils se réunissent et se racontent.

Cet Eloge des bâtards est aussi celui du pas de côté et de la puissance des mots pour enrayer un système dans lequel les hommes sont désormais des solitudes mises côte à côte plutôt que des individualités qui se rencontrent. Qui a dit que ce récit est une dystopie ??

Elsa Houzelles, deuxième en partant de la gauche, au Bal des ardents. ©Anne Bouillot

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Photo : Alizé Buisse

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